Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la Guinée ont signé le 19 juillet une série d'accords de financement totalisant 23 millions de dollars EU pour deux projets cruciaux. Ces projets entendent améliorer la gouvernance économique et financière et renforcer les capacités de l'administration pour la mise en œuvre et le suivi du projet de Simandou et les autres projets miniers intégrés du pays.
Les accords de financement de ces deux projets - la 3e phase du Programme d'appui aux réformes économiques et financières (dons et prêts totalisant 15 millions de dollars) et le Projet d'appui au renforcement des capacités de l'administration pour la gestion des projets intégrés (deux dons totalisant 8 millions de dollars - ont été signés par Kapil Kapoor, vice-président par intérim de la BAD chargé de l'Agriculture, de l'eau, du développement humain, de la gouvernance et des ressources naturelles, et par Olga Syradin, ambassadrice de Guinée en Côte d'Ivoire.
« Les deux projets contribueront à faire avancer trois des priorités fondamentales de la Banque africaine de développement, ce que nous appelons le Top 5 pour l'Afrique: Éclairer et électrifier l'Afrique ; Industrialiser l'Afrique et Intégrer l'Afrique, s'est félicité Kapil Kapoor. En effet, ces deux projets contribueront au développement du secteur privé et appuieront la mise œuvre du plan de redressement du secteur de l'électricité en Guinée. Ils contribueront également à améliorer le climat des affaires dans le secteur minier et à appuyer la mise œuvre de projets d'infrastructures ferroviaires et portuaires. Ces infrastructures favoriseront l'intégration avec les pays de la sous-région. »
Ces deux projets, intrinsèquement liés, aideront la Guinée à réaliser certains des résultats suivants, entre autres :
un saut de croissance, de 0,1% en 2015 à 5% en 2022 ;
un recul du taux de prévalence de la pauvreté, de 55 à 50% en 2022 ;
une hausse remarquée de la part des recettes budgétaires dans le PIB, qui passeront de 18% en 2015 à plus de 20% en 2017 ;
une réduction par 6 du temps pour délivrer une licence d'exploitation minière, de 180 jours actuellement à 30 jours seulement en 2020 ;
une augmentation des recettes budgétaires en provenance du secteur minier de 16 à 20 % des recettes budgétaires globales ;
une hausse des exportations de produits miniers de 17 à 20 %du PIB en 2020.
Le Programme d'appui aux réformes économiques et financières vise à promouvoir une croissance économique forte et inclusive en améliorant la gouvernance économique et financière grâce à un système des finances publiques plus efficace et transparent et un secteur privé redynamisé. Il répond en outre à de fortes contraintes nées de chocs exogènes (crise Ébola, fluctuations des cours des matières premières... ), qui appellent un appui conséquent et coordonné des partenaires au développement. L'appui budgétaire contribuera à combler le déficit de financement du budget de l'État pour 2016. Le programme permettra par ailleurs d'améliorer la mobilisation des recettes fiscales et douanières tout en renforçant la transparence et le contrôle de l'exécution budgétaire. Enfin, il vise à améliorer le climat des affaires et la gouvernance dans les secteurs des mines et de l'énergie.
Comme l'exécution effective de ce programme dépend des capacités techniques du gouvernement, il est complété par une nouvelle opération de renforcement des capacités dans le secteur minier, le Projet d'appui au renforcement des capacités de l'administration pour la gestion des projets intégrés. Ce projet entend renforcer les capacités de l'administration pour la mise en œuvre et le suivi du projet de Simandou et d'autres projets miniers intégrés en cours d'exécution dans le pays. L'ampleur du projet, avec des coûts de construction estimés à 18 milliards de dollars EU et le développement d'infrastructures traversant tout le pays (dont un corridor ferroviaire de 650 km entre Conakry et Simandou), représente un défi à part entière que l'appui de la BAD aidera à relever.
Le projet allégera également les procédures administratives pour obtenir les autorisations, les licences et les permis pour opérer dans le secteur minier. Il permettra par ailleurs aux autorités de maximiser les bénéfices socioéconomiques du projet Simandou : mise en place d'unités dédiées dans l'administration fiscale et douanière pour soutenir le projet, mise en œuvre de la politique de contenu local élaborée avec l'appui de la BAD pour faciliter la participation d'entreprises locales et la création d'emploi, mise en œuvre d'une politique foncière qui respecte les intérêts et les droits des communautés directement affectées par le projet, gestion de son impact environnemental, impact sur le genre (ceci tout au long du processus de construction et d'exploitation du projet Simandou)...
À moyen terme, le gouvernement utilisera le système et les institutions qui seront mises en place pour gérer les projets intégrés qui sont en cours de développement.
Kapil Kapoor a par ailleurs attiré l'attention sur la matérialisation rapide de ces deux projets. « Ces deux projets ont été approuvés par notre conseil d'administration la semaine dernière à peine. Et nous voilà réunis pour la cérémonie de signature. C'est un témoignage éloquent de notre capacité à aller ensemble rapidement de l'avant et mieux servir nos pays pour peu qu'il y ait une vision partagée », a t-il apprécié.