Ce vendredi 2 décembre 2016, près de 25 jeunes entrepreneurs agricoles africains, venus de différents pays du continent, sont accueillis au siège de la BAD, à Abidjan dans le cadre d'un séminaire et de sessions d'échanges d'expériences.
L'évènement est organisé par le Département de l'agriculture et l'agro-industrie (OSAN) de la Banque, que dirige Chiji Ojukwu, et soutenu par l'Institut international d'agriculture tropicale ainsi que par le ministère chargé de la Promotion de la jeunesse, de l'Emploi des jeunes et de l'Engagement civique de Côte d'Ivoire. Le ministre Sidi Timéoko Touré est d'ailleurs chargé de prononcer l'allocution d'ouverture.
Ce sera, pour ces « agripreneurs » à succès, l'occasion d'échanger sur leurs parcours et leurs choix professionnels et de partager leurs expériences, pour qu'elles puissent profiter à d'autres jeunes Africains opérant dans secteur agricole. De jeunes agriculteurs opérant en Côte d'Ivoire, ainsi que les experts de la Banque du secteur agricole sont également conviés. Ce séminaire s'inscrit dans le cadre du programme « ENABLE Youth » (« donner aux jeunes les moyens », ndlr) de la Banque.
ENABLE Youth pour soutenir les jeunes agripreneurs africains, moteurs de l'Afrique de demain
En juillet 2016, la Banque avait déjà organisé à Abidjan, toujours en partenariat avec le ministère ivoirien de la Promotion de la jeunesse, de l'Emploi des jeunes et de l'Engagement civique, un atelier de travail sur le déploiement du programme « Enable Youth » en Côte d'Ivoire.
« ENABLE Youth » (dont l'acronyme vient de l'anglais Empowering Novel Agri-Business-Led Employment for Youth) est un programme dédié aux jeunes (18-35 ans) Africains désireux de créer leur entreprise dans le secteur agricole, né dans le sillage de la Conférence de haut niveau de Dakar sur la transformation agricole en Afrique et qui bénéficie du soutien de l'Institut international d'agriculture tropicale, qui a son siège à Abuja, au Nigeria. Il entend promouvoir, valoriser et moderniser l'entreprenariat agricole en Afrique. Pour ce faire, la Banque offre son appui au renforcement des capacités, promeut les professionnels opérant dans l'agriculture et finance les projets portés par des jeunes dans le secteur. Pour le président de la Banque, Akinwumi Adesina, qui prononce l'allocution de clôture de l'événement, il faut « voir grand » pour les agri-preneurs en Afrique (voir cette vidéo tournée en avril 2016).
Et les objectifs sont ambitieux : « ENABLE Youth » entend aider au lancement de 300 000 agrobusiness et créer 8 millions d'emplois dans quelque 30 pays africains dans les cinq ans. Surtout, il s'agit de miser sur les jeunes pour développer en Afrique l'agriculture du futur, une agriculture africaine qui mise sur l'innovation, les technologies, la modernisation des techniques et pratiques, ainsi que sur le développement de chaîne de valeur dans le secteur.
Offrir un soutien ferme et stratégique aux jeunes entrepreneurs agricoles d'Afrique s'inscrit dans la droite ligne de trois des Cinq grandes priorités que la Banque s'est assignées sous l'égide du président Adesina : nourrir l'Afrique d'une part, qui a donné lieu à la stratégie récemment approuvée pour la période 2016-2025 ; industrialiser l'Afrique d'autre part ; et améliorer la qualité de vies des populations africaines d'autre part.
Assurer l'avenir des jeunes pour l'Afrique prospère de demain
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le nombre de jeunes africains va doubler d'ici à 2050 pour atteindre 840 millions d'individus. Surtout, sur les 10 à 12 millions de jeunes primo-arrivants sur le marché du travail chaque année, seuls 3 millions décrochent un emploi décent et durable.
D'un autre côté, l'agriculture emploie 60 % de la population active en Afrique, représentant près du tiers du PIB du continent. Mais, le secteur reste fragile, peu industrialisé, peu soutenu par les établissements bancaires, affiche une productivité trop faible et s'avère trop dépendant de la pluviométrie et vulnérable aux effets du changement climatique. Et il n'est pas en mesure aujourd'hui de garantir une sécurité alimentaire.
Allier la jeunesse innovante de notre continent, son énergie et son sens de l'innovation, et les meilleures technologies et pratiques dans le secteur de l'agriculture est le pari gagnant-gagnant que fait la BAD.