Tous les ans, le 9 décembre, est célébrée la Journée internationale de la lutte contre la corruption, une commémoration sous l'égide des Nations Unies, qui marque l'adoption, le 9 décembre 2003 à Mérida (Mexique), de la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC).
Dotée d'un Département de l'intégrité et de la lutte contre la corruption (IACD par acronyme anglais), la Banque africaine de développement (BAD), commémore elle aussi cette date importante. Car pour la Banque, la corruption et la fraude sont autant d'entraves à la bonne conduite de ses mandats en faveur du développement et à la réalisation des nouveaux Objectifs de développement durables adoptés sous l'égide des Nations unies.
Œuvrer au développement économique durable et au progrès social de ses 54 pays membres signifie aussi, pour la BAD, promouvoir l'intégrité dans toutes ses activités et opérations. Cette année, le Département IACD a retenu pour thème « Unis contre la Corruption - L'intégrité compte », un thème qui souligne l'impact de la corruption sur le développement et qui met l'accent sur l'importance de travailler ensemble pour assurer un haut niveau d'intégrité. Cet enjeu de l'intégrité s'avère tout aussi important pour la réussite du nouveau modèle de développement et de prestation de services de la Banque en cours de déploiement, qui exige des efforts renouvelés et une vigilance accrue de la part de la direction et du personnel pour promouvoir, inculquer et défendre une culture d'entreprise fondée sur l'intégrité au sein de la Banque.
Anna Bossman, directrice du Département IACD, en est convaincue : la BAD n'est pas à l'abri d'actes de corruption, d'inconduites ou de comportements susceptibles de menacer ou compromettre la réputation et les valeurs d'intégrité de la Banque. Il suffit, a-t-elle expliqué, de parcourir les rapports d'enquêtes et d'activités du Département IACD qui révèlent des cas de fraude, de harcèlement sexuel, de conflits d'intérêts, d'intimidation, d'abus d'autorité et de mauvaise utilisation des ressources de la Banque.
Si l'on a tendance à croire que seules des personnes malintentionnées se livrent à de tels actes condamnables, les investigations menées par l'IACD démontrent que, souvent, des employés ordinaires se retrouvent impliqués et sans aucune mauvaise intention au départ. Dès lors, la question se pose : pourquoi ces personnes se sont-elles retrouvées à enfreindre les règles ? Qu'est ce qui fait qu'une personne généralement respectueuse de la loi se livre à des pratiques illégales ? Quels aspects de la culture d'entreprise de la Banque inciteraient des personnes généralement bien intentionnées à prendre part à de tels abus ?
Pour en savoir plus, lire cet entretien avec Bubacarr Sankareh chargé des investigations au sein du Département de l'intégrité et de la lutte contre la corruption.