Le président du Sénégal, Macky Sall, a présidé le lancement des travaux du Projet de réhabilitation de la route nationale 2 (RN 2) et de désenclavement de l'île à Morphil respectivement à Demeth et Ourossogui, le mardi 7 et le jeudi 9 mars 2017. Cette cérémonie a été honorée par la présence des plus hautes autorités sénégalaises.
Le projet d'un montant de près de 237 milliards FCFA avec une contribution de la BAD à hauteur de 80 milliards de FCFA (soit 33% du coût total) est cofinancé par la Banque Islamique de Développement (18%), le Fonds de l'OPEP (3%), le Fonds d'Abu Dhabi (3%) et le Gouvernement du Sénégal (43%).
Ce projet consiste principalement : (i) à la Réhabilitation sur un linéaire de 337 km, de la Nationale 2 qui constitue, de par sa localisation stratégique, une route permettant l'interconnexion entre le corridor Dakar-Bamako par le nord et la route Eurafricaine (Dakar-Nouakchott-Tanger-Madrid). Cette route est aujourd'hui dans un état de dégradation avancée qui impacte négativement sur le développement du Nord du Sénégal, zone à fort potentiel agricole, touristique et minier ; et (ii) le désenclavement avec l'aménagement et le bitumage de 287 Km de routes de l'île à Morphil qui est une zone avec de grandes potentialités agricoles et où les populations éprouvent d'énormes difficultés dans leurs déplacements et échanges avec le reste du pays. Ce programme d'aménagement et de bitumage d'infrastructures routières permettra d'assurer des liaisons permanentes entre les différentes localités de l'île à Morphil et leur connexion avec la Route Nationale N° 2 et partant d'assurer la continuité territoriale de cette zone avec le reste du pays.
La Banque était représentée par Adalbert Nshimyumuremyi, représentant résident p.i. au Sénégal et par l'équipe du projet. Cette initiative a été saluée par les populations des trois régions administratives (Saint-Louis, Matam et Tambacounda) venues en masse accueillir le chef de l'Etat et qui ont exprimé leur entière satisfaction de voir la réalisation d'un tel investissement en infrastructure au profit de leurs régions.
Prenant la parole, après les autorités locales qui se sont tous réjouis de l'impact du projet sur l'amélioration des conditions de vie des populations, de leurs biens et de leur mobilité Adalbert Nshimyumuremyi a indiqué que ce projet contribuera au développement harmonieux et à l'amélioration des conditions de vie des populations des 3 régions de Saint-Louis, Matam et Tambacounda. L'originalité du projet réside dans sa dimension socioéconomique a-t-il ajouté. Des mesures d'accompagnement sont prévues dans le cadre du projet à travers des aménagements connexes dont l'aménagement de 100 km de pistes rurales et la réalisation d'infrastructures socioéconomiques de base (sanitaires, scolaires, hydrauliques), de plateformes multifonctionnelles et de foyers améliorés au profit des femmes. Le projet a été ainsi conçu selon une approche intégrée afin de maximiser son impact sur le développement. Il contribuera aussi à l'insertion professionnelle de jeunes diplômés par le recrutement sur « une base concurrentielle » de jeunes ingénieurs sans emplois.
La contribution de la Banque à ce projet représente à lui seul le cinquième de son engagement de 400 milliards FCFA sur cinq ans, lors de la réunion du Groupe consultatif en février 2014 à Paris pour le financement du Plan Sénégal émergent (PSE). Ainsi trois ans après le Groupe consultatif, sur les 400 milliards FCFA promis, la Banque a déjà mobilisé 259 milliards de FCFA, soit 65% de son engagement. Actuellement, le nombre de projets en cours d'instruction au sein de la Banque et l'accès du Sénégal aux ressources du guichet BAD au cas par cas laisse à penser que le niveau d'engagement de la Banque sera atteint et même dépassé avant l'échéance fixée à fin 2018.
Enfin, le chef de l'Etat a remercié et félicité l'engagement de la Banque à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergeant (PSE) qui a inscrit ce projet dans son plan d'actions prioritaires 2014-2018. Il a magnifié « l'engagement constant, efficace et diligent de la BAD en faveur du Sénégal à travers ses programmes et projets ». Il a rappelé le rôle capital que jouent les infrastructures dans le processus de développement économique et social qui explique la part significative que réserve le Sénégal aux investissements publics, à côté de la prise en charge des besoins sociaux de la population.
Durant plus de quatre décennies, la Banque a accompagné les efforts du Sénégal pour son développement économique et son progrès social. De 1972, début des opérations de la BAD au Sénégal à ce jour, la Banque a approuvé un total de 96 opérations en faveur du Sénégal pour un montant cumulé de 1,4 milliard UC, soit environ 1200 milliards de FCFA.