Le lundi 13 Mars 2017, le ministre de l'économie et des finances de la Mauritanie, Moctar Ould Djay et le Directeur Général du Bureau Régional de Développement et de Prestation de Services pour l'Afrique du Nord de la Banque Africaine de Développement (BAD), Mohamed El Azizi, ont signé à Nouakchott (Mauritanie), l'accord de prêt relatif au financement du Projet de construction du pont de Rosso entre la Mauritanie et le Sénégal.
Ce projet est cofinancé par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Union européenne (UE), ainsi que les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal pour un coût total estimatif de 87,62 millions d'euros. L'ouvrage de 2 x 1 voies permettra de relier les 1461 m qui séparent la rive mauritanienne de la rive sénégalaise du fleuve Sénégal.
Ce projet, en plus de stimuler les échanges entre les deux pays, permettra de réduire considérablement le temps de franchissement jusque-là opéré par un bac qui ne fonctionne qu'à certaines heures à raison de quelques traversées par jours. De plus, la construction d'un pont sur le fleuve Sénégal est accompagnée par la mise en place de mesures de facilitation des transports et du commerce devant permettre une augmentation très sensible du trafic des voyageurs et des marchandises et une nette réduction du temps d'attente à la frontière entre les deux rives du fleuve Sénégal. Le projet permettra enfin de réduire les coûts de transport et la durée des voyages et contribuera de manière non négligeable au développement des deux pays grâce à l'amélioration des infrastructures de transport, de la compétitivité et au partage de la croissance économique.
Au-delà de l'intégration entre la Mauritanie et le Sénégal, ce projet permettra de relier l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne comblant ainsi l'un des chaînons manquants du corridor transafricain No 1 (le Caire - Dakar), et conduira à un développement des activités de transport le long des corridors transafricains Tanger - Lagos, et Alger - Dakar. Ce faisant, il facilitera la connexion entre l'Europe et l'Afrique Subsaharienne.
Le projet va en outre contribuer à intensifier l'intégration au sein de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) car le pont permettra d'augmenter le trafic des marchandises et la circulation des hommes entre la Mauritanie, le Maroc et l'Algérie.
Conçu selon une approche intégrée afin de maximiser son impact sur le développement et de promouvoir une croissance partagée, ce projet comporte des aménagements connexes et des mesures de facilitation du transport et du transit. Ainsi, en plus des travaux de construction du Pont, des viaducs et des routes d'accès, le projet permettra la réhabilitation des infrastructures socioéconomiques de base, la construction d'infrastructures marchandes, l'aménagement de voieries urbaines et de pistes rurales connexes. Par ailleurs, le projet prévoir également la construction et l'équipement de postes de contrôle juxtaposés, la formation et la sensibilisation des services frontaliers et des usagers, l'étude du schéma directeur de la ville de Rosso-Mauritanie et l'Etude de la voie de contournement Ouest de la ville de Nouakchott.
Ce Projet est fortement aligné à deux des cinq grandes priorités de la Banque Africaine de Développement (High-5), en particulier, « Intégrer l'Afrique » et « nourrir l'Afrique », et aux stratégies nationales de développement de la Mauritanie et du Sénégal. Les activités autour du pont de Rosso auront une incidence positive sur la production agricole. A travers le désenclavement des zones de production et les nouvelles facilités offertes d'écoulement des marchandises, les agriculteurs et les commerçants tireront profit de la construction du pont et des aménagements connexes. Ce projet est également bien aligné sur l'axe 2 de la Déclaration de politique générale du Gouvernement de la Mauritanie pour la période 2015-2019. Enfin, il s'inscrit en droite ligne de la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) 2016-2030.