Les Fonds d'investissements climatiques (FIC) ont approuvé un financement de 21,7 millions de dollars EU en faveur de la République-Unie de Tanzanie, afin de l'aider à mettre en œuvre son projet de développement d'énergie géothermique.
Ce projet constitue une étape importante dans l'élan de transformation de l'économie nationale tanzanienne, soutenue par une technologie énergétique de base, durable et abordable. Il permettra de développer le gisement géothermique du champ de vapeur du lac Ngozi, dans le sud-ouest de la Tanzanie, et de valoriser l'énorme potentiel qu'offre cette technologie dans la transformation du secteur de l'énergie du pays.
L'enveloppe accordée à la Tanzanie englobe un prêt de 5 millions de dollars EU du Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables dans les pays à faible revenu (SREP) des FIC et une subvention de 16,73 millions de dollars EU de la BAD.
Au cours des 20 dernières années, le pays a enregistré d'importants progrès économiques et sociaux jusqu'à devenir aujourd'hui l'une des économies d'Afrique subsaharienne affichant les meilleures performances. La Tanzanie reste toutefois aux prises avec la pauvreté, et entravée par un secteur de l'énergie insuffisamment développé. La moitié de son électricité est produite avec des technologies basées sur des énergies fossiles, et une partie par des ressources hydrauliques.
Un potentiel de 650 MW en géothermie
Le pays s'est engagé à transformer son secteur de l'énergie par une combinaison diversifiée de technologies qui s'appuient sur ses ressources renouvelables. Dans cette perspective, l'énergie géothermique représente une technologie particulièrement prometteuse pour la Tanzanie, dotée de près de 15 sites géothermiques au potentiel encore inexploité, estimé à 650 mégawatts (MW). Le site de Ngozi représente à lui seul un sixième de ce potentiel.
« Nous assistons actuellement à la première étape de la transformation du secteur de l'énergie en Tanzanie, fondée sur une source d'énergie renouvelable », a expliqué Leandro Azevedo, expert principal en financement climatique de la BAD et coordinateur des FIC.
« Le développement de la capacité géothermique en Tanzanie constitue un volet essentiel de cette transformation et nous espérons que la réussite de ce projet aboutira à l'installation d'une centrale électrique de 100 MW et contribuera à créer les conditions nécessaires au développement d'autres sites géothermiques dans le pays », a-t-il ajouté.
En pratique, le projet consiste à effectuer un forage d'exploration expérimental et à installer le collecteur de vapeur requis sur le site géothermique de Ngozi. Ce financement du SREP, à des conditions très préférentielles, permettra de réduire au minimum les risques élevés liés à la prospection géothermique et au développement des sites. À terme, le projet devrait également avoir pour effet de transformer la Tanzanie et son secteur de l'énergie et, de façon plus large, d'avoir un impact l'ensemble de la Vallée du Rift.
Cap sur la sécurité énergétique, moteur du développement
Une fois pleinement opérationnel, le projet renforcera la fourniture d'énergie dans le pays et la sécurité énergétique, augmentera les investissements publics et privés, et améliorera le quotidien des ménages et des entreprises.
Les 100 MW générés grâce au projet viendront compléter le bouquet énergétique de la Tanzanie et ajouter une capacité de 823 GWh par an au réseau électrique national. En matière de sécurité énergétique, l'électricité produite sur les sites géothermiques réduira la dépendance de la Tanzanie vis-à-vis de l'électricité importée d'Ouganda, de Zambie et du Kenya.
Par ailleurs, une plus grande diversification du bouquet énergétique aidera le pays à mieux résister aux chocs futurs. Enfin, le projet contribuera, en aval, à mobiliser des capitaux auprès des investisseurs publics et privés en créant un environnement propice à la mobilisation de fonds. Le secteur privé devrait contribuer à hauteur de 300 millions de dollars EU, selon les estimations. Les ménages et les entreprises bénéficieront ainsi d'une énergie verte, propre et fiable, ce qui ouvre la voie à la création d'emplois, une attente pressante dans le pays.
À propos des Fonds d'investissement climatique (FIC)
Créés en 2008 et dotés d'une enveloppe de 8,3 milliards de dollars EU, les FIC sont le plus important instrument au monde à procédure accélérée de financement de la lutte contre le changement climatique. Ils accordent aux pays en développement des subventions, des prêts préférentiels, des instruments d'atténuation des risques et des prises de participation qui attirent des financements substantiels du secteur privé, des banques multilatérales de développement (BMD) et d'autres sources.
Cinq BMD, à savoir la Banque africaine de développement (BAD), la Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque interaméricaine de développement (BID) ainsi que le Groupe de la Banque mondiale (BM), interviennent en tant qu'agences d'exécution des projets et des programmes financés par les FIC.