Une délégation du Congrès américain en visite à la Banque africaine de développement

5 Septembre 2017
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African Development Bank (Abidjan)

La délégation du Congrès américain en visite à la BAD (de gauche à droite) : le député Charlie Dent (R-PA), le sénateur Gary Peters (D-MI), la députée Terri Sewell (D-AL), le sénateur Christopher Coons (D-DE), le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, la députée Barbara Lee (D-CA), et le sénateur Michael Bennet (D-CO).

Une délégation du Congrès américain a rendu visite à la Banque africaine de développement (BAD), le 31 août 2017 à Abidjan, et s'est entretenue avec le président du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina.

Parmi les membres de la délégation, conduite par le sénateur Christopher Coons (parti démocrate - Delaware), figuraient le sénateur Gary Peters (parti démocrate - Michigan), le sénateur Michael Bennet (parti démocrate - Colorado), la députée Terri Sewell (parti démocrate - Alabama), le député Charlie Dent (parti républicain - Pennsylvanie), ainsi que la députée Barbara Lee (parti démocrate - Californie).

La délégation a tenu une réunion avec le président Adesina et son équipe - rencontre clé de cette visite. Les perspectives économiques de l'Afrique, les Cinq grandes priorités stratégiques ("Top 5") de la BAD pour promouvoir la croissance et le développement, ainsi que des intérêts commerciaux des États-Unis en Afrique ont été au cœur des discussions.

Les deux parties sont convenues de collaborer davantage pour s'attaquer aux nombreux défis auxquels le continent doit faire face en matière de développement, notamment en renforçant leur coopération pour lutter contre la fragilité, améliorer l'accès des communautés rurales à l'électricité et à l'eau potable, et de continuer de renforcer leur partenariat face à la menace terroriste.

« Je sais que les États-Unis se préoccupent beaucoup - à juste titre - de la question de la sécurité, mais ce que je souhaiterais suggérer ici, c'est de la considérer dans le cadre d'un triangle de fléaux, a déclaré le président de la BAD. Ce que je veux dire par là, c'est que partout où se conjuguent les trois facteurs que sont la pauvreté rurale extrême, le chômage très élevé chez les jeunes et la dégradation du climat et de l'environnement, le terrorisme est toujours présent ».

Et d'exhorter les membres de la délégation à faire en sorte que les engagements futurs des États-Unis en Afrique tiennent compte de ces trois facteurs. « Unir nos efforts pour transformer en profondeur les opportunités économiques en milieu rural est crucial pour répondre au problème de la sécurité. Créer des emplois en masse est aussi capital. Quand les zones rurales deviennent des zones de misère économique, elles se transforment tout simplement en foyers de recrutement. Lorsque vous pensez à l'engagement politique des États-Unis en Afrique, réfléchissez à ces deux points », a-t-il souligné.

Le président Adesina a évoqué les initiatives de création d'emplois et d'autonomisation des femmes et des jeunes que la Banque déploie.

Il a également saisi l'occasion d'adresser les sincères condoléances de la Banque aux familles des victimes des terribles inondations causées par l'ouragan Harvey qui touchent actuellement Houston et d'autres régions du Texas.

Le président de la BAD a remercié le gouvernement américain d'avoir tant investi dans la Banque au fil des ans, rappelant que les États-Unis sont un membre très actif de la Banque depuis 1976. Il a notamment souligné le soutien important que le pays a apporté au Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel de la Banque qui soutient les pays africains à faible revenu. Le gouvernement américain a octroyé quelque 4,79 milliards de dollars EU au Fonds africain de développement - ce qui en fait probablement le plus gros investisseur de toute l'histoire du Fonds.

Akinwumi Adesina a assuré à la délégation que le gouvernement américain investissait dans la bonne institution et dans le bon continent, précisant que la BAD porte la voix de l'Afrique s'agissant de ses priorités de développement.

« Si vous écoutez comment les gens parlent de l'Afrique, ils sont parfois trop négatifs selon moi. Quant au taux de croissance de l'Afrique, nous avons eu un taux de croissance bien au-dessus des 5 % pendant plus de 10 ans. Mais, en raison de la baisse des prix des matières premières, il a ralenti. Il commence à présent à remonter. Je veux dire par-là que les économies de l'Afrique s'avèrent très résilientes », a-t-il ajouté.

Il a qualifié le marché africain de marché-frontière, soulignant combien les Cinq grandes priorités (Top 5) que la Banque s'est assignées visent à accélérer le développement du continent. Et d'insister sur la nécessité d'un plus grand soutien de la part des États-Unis.

Le chef de la délégation, Christopher Coons, a assuré la Banque de la solidité et de la continuité du partenariat américain avec l'Afrique, saluant les qualités de leadership du président de la BAD. Le sénateur a précisé que la politique des États-Unis pour l'Afrique bénéficie d'un fort soutien des deux principaux partis politiques américains. Les principaux programmes américains de développement en matière de santé, d'énergie, de promotion commerciale et du leadership des jeunes seront maintenus, a-t-il ainsi assuré, en soulignant l'importance du rôle que joue le Congrès américain dans l'identification des priorités du pays, affirmant qu'il n'y a aucun changement majeur dans la politique américaine vis-à-vis de l'Afrique.

« Nous nous sommes rendus au Ghana et au Nigeria, et nous sommes à présent en Côte d'Ivoire, a déclaré Christopher Coons. Nous voyons d'énormes opportunités dans chacun de ces trois pays. Oui, les médias -aux États-Unis notamment - dramatisent à l'excès les tragédies et les défis dans certaines régions d'Afrique. Nous avons l'intention de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires africains pour mieux les contrer. Comme vous, nous voyons également de plus grandes opportunités », a-t-il souligné.

Il a affirmé que le gouvernement américain est résolu à devenir un meilleur partenaire, un meilleur investisseur et un allié plus solide pour les pays africains.

Cette visite à la Banque africaine de développement s'inscrit dans le cadre d'une tournée que la délégation du Congrès américain effectue dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.

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