Le conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a accordé, ce mercredi 22 novembre 2017, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, un prêt de 50 millions de dollars EU au profit de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM) afin de permettre à l'entreprise d'améliorer sa compétitivité.
Accordé sur le guichet secteur privé de la BAD, le prêt va permettre le financement de l'approfondissement et de l'élargissement d'un chenal d'accès de 25 km au port minéralier de Nouadhibou, la capitale économique du pays.
La réalisation du dragage du chenal a, notamment, pour objectif de permettre à la SNIM d'augmenter ses exportations de fer à travers le renforcement des infrastructures portuaires qui, à terme, seront en mesure d'accueillir des navires d'une capacité allant jusqu'à 230 000 tonnes, contre un maximum de 150 000 tonnes actuellement.
Au regard de ses objectifs, le présent projet est aligné sur deux des cinq priorités stratégiques de la BAD (les High 5) : « Industrialiser l'Afrique » par le renforcement de l'intégration du secteur minier mauritanien dans les chaînes de valeur mondiales et « Intégrer l'Afrique » grâce à des infrastructures portuaires capables d'accompagner la croissance du trafic maritime intra-africain.
Ce projet de dragage s'inscrit également dans la priorité du gouvernement mauritanien d'appuyer davantage le secteur minier, stratégique pour l'économie du pays. La SNIM est en effet le deuxième employeur du pays, après l'État, avec près de 6 400 employés et une contribution d'environ 6,1 % au produit intérieur brut (PIB).
Outre les quelque 380 millions de dollars EU de retombées attendues à terme dans le pays, le dragage du chenal vise à rendre l'économie nationale plus résiliente et moins vulnérable aux chocs extérieurs, dont la fluctuation du prix du fer.
« Ce projet permettra de renforcer encore plus la contribution du secteur minier mauritanien à la dynamique de croissance du pays », s'est réjoui Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour l'Afrique du Nord.
D'un coût total de 110 millions de dollars EU, ce projet est également cofinancé par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la SNIM, respectivement à hauteur de 55 millions et de 5 millions de dollars.
Le partenariat entre la Mauritanie et le Groupe de la Banque africaine de développement compte à ce jour 77 opérations, totalisant 790 millions de dollars EU d'engagements dont 43% de prêts sur le guichet BAD, 55 % de prêts et dons du Fonds africain de développement (le guichet concessionnel du Groupe de la BAD) et 2 % de prêts et dons du Fonds spécial du Nigeria.
Depuis 1972, les secteurs de l'industrie et de l'exploitation minière ont représenté 40 % des approbations de la BAD au profit de la Mauritanie, suivis par les infrastructures (eau, énergie et transports) avec 20 %, les secteurs sociaux (éducation, santé) avec 13,3 %, le secteur agricole (11,4 %) et enfin le secteur financier (4,3 %).