« Intégrer l'Afrique », la quatrième des cinq priorités stratégiques du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) dites, High 5, a fait l'objet, jeudi 30 novembre 2017, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, d'une concertation de l'ensemble des acteurs de l'intégration régionale du continent africain, en particulier les communautés économiques régionales (CER) et la haute direction de la Banque.
La cérémonie d'ouverture a été, notamment, marquée par les allocutions du président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, et du Commissaire aux affaires économiques de l'Union africaine, Victor Harison, représentant le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
« Nous sommes ici, aujourd'hui, pour discuter principalement de l'intégration de l'Afrique, avec la ferme intention de briser les barrières tarifaires et non tarifaires qui ont marginalisé et appauvri tant d'économies et qui nous ont empêché de tirer le meilleur profit de nos ressources matérielles et humaines », a déclaré le président de la première institution de financement du développement du continent.
« L'absence d'intégration réduit l'Afrique à une politique de mendicité auprès de son voisinage. Cette situation est totalement inacceptable ; elle doit s'arrêter sans délai », a-t-il déclaré devant une cinquantaine de participants représentant des organisations régionales et des institutions multilatérales de développement.
Pour sa part, Victor Harison a réaffirmé l'attachement de son institution à l'intégration régionale et au développement du continent, en parfaite synergie avec les États membres de l'Union et les Communautés économiques régionales.
« L'intégration régionale, a-t-il estimé, est un noble défi qu'on ne réussira à relever qu'avec la contribution de toutes les parties prenantes et qui nécessite des efforts soutenus : bref un leadership et de la persévérance ».
Des discussions franches et directes ont été engagées après la présentation des cinq priorités stratégiques de la Banque dites High 5, notamment, « Eclairer et électrifier l'Afrique », « Nourrir l'Afrique », « Industrialiser l'Afrique » et le programme « Des emplois pour les jeunes en Afrique ».
Présenté par le vice-président de la BAD chargé du Développement régional, de l'intégration régionale et de la prestation de services Khaled Sherif, le document de Stratégie d'intégration régionale 2018-2025 repose sur trois piliers: la connectivité de l'énergie et de l'infrastructure, y compris dans tous les secteurs des transports et dans les technologies de l'information et de la communication (TIC)- qui revêt une importance capitale-, le Commerce et l'investissement ainsi que l'Intégration du secteur financier.
La nouvelle stratégie d'intégration régionale 2018-2025 propose des mesures et des mécanismes à mettre en place pour surmonter les obstacles à la construction de marchés sous-régionaux plus vastes et plus attractifs, notamment la connexion des pays enclavés aux pôles commerciaux régionaux africains.
A terme, la stratégie vise l'amélioration du climat des affaires en vue de favoriser les investissements dans le secteur privé. Autres effets attendus, une augmentation substantielle de revenus et un réel impact en matière de développement humain, en raison de la libre circulation des personnes, des idées et des cultures, du renforcement des compétences, des échanges de connaissances et de l'information, en général.
« En initiant la rencontre d'aujourd'hui, notre souhait était de vous entendre, de recueillir votre appréciation pour engager ensemble la bataille de l'intégration, mais surtout pour la gagner ensemble. Nous portons la plus haute appréciation à votre contribution », a poursuivi le président de la BAD, avant de conclure, « Soyez assurés, mesdames et messieurs, que vos remarques, vos suggestions et même vos interrogations et vos réserves seront d'une grande utilité pour enrichir cette stratégie qui aura besoin de l'apport de nous tous pour être mise en œuvre efficacement ».