La Banque africaine de développement a validé, mercredi 13 décembre 2017 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le projet de financement de la construction, sur 714 km, d'une ligne haute tension entre les villes N'Zérékoré en Guinée et de Sanankoroba au Mali.
D'un coût total de près de 358 millions d'euros, auquel la Banque contribue à hauteur de plus de 71 millions d'euros, la future ligne de transport d'électricité va permettre à 201 villages de Guinée et du Mali d'être connectés au réseau électrique et à l'ensemble des clients des deux compagnies nationales d'électricité respectives de voir la qualité de service s'améliorer.
Selon les études de faisabilité, la mise en service de cette ligne devrait permettre le développement des activités agricoles, commerciales, artisanales et semi-industrielles dans l'aire concernée, tout en favorisant une meilleure scolarisation des élèves qui profiteront ainsi de l'électricité la journée à l'école et le soir, à la maison.
« En plus du financement qu'elle apporte, la Banque africaine de développement a joué le rôle de chef de file des bailleurs de fonds, a souligné Marie-Laure Akin-Olugbadé, directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement pour la région Afrique de l'Ouest. Elle a ainsi financé et supervisé des études de faisabilité technico-économiques et d'impact environnemental et social. La Banque a également appuyé le secrétariat du système d'échanges d'énergie électrique ouest-africain (EEEOA) dans le financement et la coordination de trois tables rondes organisées pour boucler le financement du projet ».
Vocation sous-régionale
Aujourd'hui, la Guinée et le Mali affichent un taux d'accès à l'électricité de 18 % et 41 % respectivement. Une fois la ligne haute tension entrée en service, à l'horizon 2021, ce taux devrait connaître une amélioration significative.
Pour la Guinée, pays à fort potentiel minier, le raccordement aux réseaux d'interconnexion des régions de Haute-Guinée et de la Guinée forestière pourrait faciliter l'implantation de nouvelles sociétés minières, qui créeront des dizaines d'emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes.
« La construction de cette ligne, c'est aussi un enjeu environnemental a ajouté la directrice générale adjointe de la Banque pour l'Afrique de l'Ouest. En effet, elle va favoriser l'utilisation de l'électricité d'origine hydraulique et réduire la consommation du pétrole et les émissions de gaz à effet de serre qui s'y rattache ».
A terme, la nouvelle ligne devrait être raccordée aux lignes haute tension sous-régionales en cours de construction pour assurer l'interconnexion entre, d'une part, le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Niger et Togo et, d'autre part, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Liberia, le Sénégal et la Sierra Leone.
Ce projet de ligne haute tension à l'impact régional, bénéfice également de financements de la Banque mondiale, de l'Union européenne, de la Banque islamique de développement, de la Banque ouest-africaine de développement, de la Banque d'investissement et de développement de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de la Banque européenne d'investissement.
En Afrique, l'accès à l'électricité, condition sine qua non du développement, est un immense défi, que la Banque entend relever à travers la mise en œuvre de son initiative « New deal pour l'énergie en Afrique », une composante majeure de ses cinq priorités stratégiques, dites High 5.