La 30 e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) s'est ouverte samedi 27 janvier à Addis-Abeba, en Éthiopie, en présence notamment du président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, ainsi que du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Lors de la cérémonie d'ouverture du sommet, qui a pour thème « Gagner la lutte contre la corruption : un chemin durable vers la transformation de l'Afrique », le président rwandais, Paul Kagame, a officiellement succédé à son homologue guinéen, Alpha Condé, dans les fonctions de président en exercice de l'UA.
Le thème a été inspiré cette année par le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui avait affiché sa détermination à lutter contre la corruption à l'échelle du continent lors du 29 e Sommet organisé en juillet 2017.
Paul Kagame a annoncé plusieurs priorités pour l'année 2018, parmi lesquelles le décollage du Marché unique africain de transport aérien (SAATM par sigle en anglais), l'instauration de la libre circulation des personnes sur le continent et la mise en place d'une zone de libre-échange.
Le SAATM est le premier projet phare de l'Agenda 2063 de l'UA, dont l'objectif est de créer un marché unique et unifié du transport aérien en Afrique, permettant ainsi de libéraliser les services d'aviation civile sur le continent et de faire progresser le programme d'intégration économique de l'Afrique.
Réunie les 28 et 29 janvier, la Conférence des chefs d'Etat a débattu de la paix et de la sécurité sur le continent, du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), du changement climatique, ainsi que des réformes institutionnelles destinées à améliorer les systèmes de gouvernance de l'organisation panafricaine.
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a pris une part active, les 27 et 28 janvier, à une série de réunions organisées en marge du sommet de l'UA.
Il a ainsi participé au Conseil d'administration de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI), présidée par le président guinéen, Alpha Condé, dont il a présenté le rapport financier en sa qualité de mandataire de l'AREI.
Akinwumi Adesina était également présent au déjeuner de travail de l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA par sigle anglais), lors duquel il a appelé à développer une production locale des médicaments.
« L'expérience professionnelle de l'ALMA dans le domaine pharmaceutique est d'un intérêt certain pour la Banque. Nous nous réjouissons d'approfondir nos échanges sur le sujet dans le but d'éliminer les obstacles et de faciliter la production pharmaceutique locale en Afrique », a-t-il déclaré.
Et le président Adesina d'ajouter : « La Banque soutiendra expressément l'ALMA pour qu'elle entreprenne un inventaire des capacités locales de fabrication, qu'elle appuie le développement de projets rentables pour la fabrication de médicaments antipaludéens et qu'elle offre un accès aux capitaux à long terme afin de stimuler l'industrie pharmaceutique africaine. La Banque soutient aussi les efforts menés pour standardiser la fabrication de médicaments génériques tout en protégeant les droits de propriété intellectuelle ».
L'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme est une coalition de quarante-neuf chefs d'État africains œuvrant au-delà des frontières nationales et régionales afin d'éliminer le paludisme d'ici à 2030.
Le président Adesina a également participé, au siège de la Commission des Nations unies pour l'Afrique (CEA), à une réunion de haut niveau sur le thème « Travailler autrement : de la vision à l'action - dimensions nationales, régionales et mondiale ». A cette occasion, il a promis de soutenir cette initiative de changer de méthode de travail, qualifiée de « d'importance cruciale » et qui implique d'appréhender autrement les enjeux de développement.
Le président de la Banque a invité le Secrétaire général de l'ONU à se joindre à lui pour appuyer le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l'environnement mondial, afin que ces deux organismes travaillent différemment et renforcent leur soutien en faveur du co-paiement des mécanismes d'assurance liés aux risques climatiques pour les pays d'Afrique vulnérables. Le président de la Banque a justifié cette requête en soulignant que les pays d'Afrique, durement touchés par le changement climatique, ont des difficultés à trouver des fonds pour payer leurs primes d'assurance.
Lundi 29 janvier, la Banque africaine de développement, la Commission de l'Union africaine (CUA), le Partenariat mondial pour l'agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition, la Fondation Bill et Melinda Gates ainsi que divers autres partenaires ont procédé au lancement de l'initiative African Leaders for Nutrition (ALN), au siège de l'Union africaine.