Nelson Rolihlahla Mandela aurait eu 100 ans aujourd'hui. L'occasion, pour la Banque africaine de développement, de rappeler la vie, l'époque et les idéaux indéfectibles de ce grand homme devenu une icône mondiale.
Mandela a été une figure politique et un dirigeant remarquable, dont la ténacité et l'altruisme ont contribué à changer le cours de l'histoire - pour l'Afrique du Sud, l'Afrique et l'humanité tout entière. Aujourd'hui, son legs continue d'inspirer les nouvelles générations de dirigeants, en Afrique et au-delà.
Il y a tout juste 100 ans aujourd'hui, le 18 juillet 1918, Nelson Rolihlahla Mandela, affectueusement appelé « Tata » ou « père » en Xhosa - venait au jour dans le village de Qunu, dans la province du Cap-Oriental, en Afrique du Sud.
En même temps que communauté internationale qui lui rend hommage, les réseaux sociaux, les agences de développement et les dirigeants du monde entier célèbrent le souvenir de cet homme exceptionnel, un leader visionnaire qui a su rassembler autour d'un idéal d'unité, d'amour, de compassion et d'équité sociale.
Mandela est décédé le 6 décembre 2013 à son domicile de Houghton, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Même disparu, Madiba suscite toujours en Afrique un respect empreint de vénération, engouement et fierté. Rien ne pourra égaler ce qu'il a accompli, ses réalisations exemplaires et formidables, dans les décennies à venir. Patience, espoir et unité (Ubuntu) composent l'héritage de Madiba, grâce auxquels il a pu changer le cours de l'histoire de son Afrique du Sud natale, de l'Afrique et de l'humanité tout entière.
À sa naissance, ses parents l'avaient nommé Rolihlahla Mandela. Les archives de la Fondation Nelson Mandela précisent qu'en Xhosa, l'une des langues officielles de l'Afrique du Sud, « Rolihlahla » signifie « tirer la branche d'un arbre » - ce qui pourrait aussi se traduire par « penseur positivement perturbateur ».
Sa propension à défier les défenseurs de l'apartheid l'ont trop souvent conduit, lui et ses partisans, dans les remous turbulents de la politique, jusqu'à sa condamnation aux travaux forcés et son incarcération à la prison tristement célèbre de Robben Island. Ses positions et sa résistance pacifique contre l'apartheid sont devenues le modèle universel d'un véritable renouvellement social et économique, qui a inspiré des millions de personnes à travers le monde.
« Je suis foncièrement optimiste, disait Mandela, se souvenant des jours les plus sombres de son existence. Que cela soit inné ou pas, je ne saurais le dire. Une façon d'être optimiste consiste à garder la tête pointée vers le soleil et les pieds en mouvement. J'ai connu beaucoup d'heures sombres durant lesquelles ma foi en l'humanité a été mise à rude épreuve, mais je ne voulais pas et ne pouvais pas me livrer au désespoir... ».
Qu'aurait pensé Madiba de l'évolution économique et politique en Afrique aujourd'hui ? Aurait-il adhéré à l'initiative des High 5 de la Banque africaine de développement ? Quels conseils aurait-il donné à la Banque pour faire progresser l'équité sociale et les investissements en Afrique ?
Une chose est sûre : la vie de Mandela et l'héritage qu'il nous a légué représentent les fondements idéologiques de la société africaine moderne. Président de l'Afrique du Sud de 1994 à 1999, Mandela a fait preuve d'un leadership visionnaire. Le 22 août 1994, son discours sur le budget commémorant ses 100 premiers jours au pouvoir s'avère tout aussi pertinent pour l'Afrique du Sud et l'Afrique aujourd'hui, qu'il l'était à l'époque. Sur le commerce, l'industrie, le développement économique et l'avantage concurrentiel du pays, il avait déclaré : « [...] La difficulté est de trouver des stratégies créatives, intégrées et d'un bon rapport coût/efficacité pour restructurer nos industries de manière à rendre nos produits plus compétitifs sur le marché international ».
Une vision qui se reflète dans la feuille de route de la Banque pour accélérer l'industrialisation de l'Afrique.
Aujourd'hui, le Groupe de la Banque africaine de développement commémore le souvenir de Nelson Mandela pour marquer son dévouement à la cause de l'Afrique, ce qu'il a apporté à l'humanité et pour son désir d'émancipation sociale et économique du continent. L'œuvre de sa vie est porteuse de grands enseignements pour les dirigeants contemporains et les architectes de la transformation économique de l'Afrique. « Cela semble toujours impossible jusqu'à ce qu'on le fasse », disait Mandela.
Si l'Afrique est toujours confrontée à des difficultés économiques majeures, aujourd'hui, en 2018, le continent abrite 6 des 10 économies les plus dynamiques de la planète - Côte d'Ivoire, Djibouti, Éthiopie, Ghana, Sénégal et Tanzanie. L'Afrique devrait compter 1,7 milliard d'habitants d'ici à 2030, et les dépenses combinées des consommateurs et des entreprises devraient alors atteindre 6 700 milliards de dollars. Première institution de financement du développement de l'Afrique, la Banque africaine de développement ouvre la voie à l'industrialisation et à la pleine numérisation des économies africaines.
Bien avant la création de la Banque africaine de développement, en 1964, et de l'Organisation de l'unité africaine (aujourd'hui Union africaine), Mandela portait l'idéal d'une société africaine moderne, égalitaire, intégrée, interconnectée et industrialisée. Leur apport incroyable aux progrès de l'humanité et à la fertilité intellectuelle a créé ces institutions ; elles ont également créé la première feuille de route pour la croissance et le développement du continent.
Joyeux anniversaire, Madiba. Repose en paix !