Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé, le 18 juillet 2018 à Abidjan, un financement de 18 millions d'euros du Fonds africain de développement (FAD) en faveur du Burkina Faso.
Cet appui budgétaire va permettre de financer le Programme d'appui aux réformes dans le secteur de l'énergie (PARSE), dont le but principal est de créer les conditions d'un accès inclusif à l'énergie dans le pays, à travers la mise en place d'un cadre légal et institutionnel propice aux investissements publics et privés dans le secteur.
Le Burkina Faso fait face à un déficit énergétique structurel qui engendre des délestages fréquents. Le taux d'accès à l'électricité dans le pays demeure l'un des plus faibles en Afrique subsaharienne, une situation qui affecte fortement l'industrialisation du Burkina. À ce jour, les industries manufacturières ne contribuent qu'à hauteur de 4 % de son PIB.
Sur le plan social, les difficultés d'accès à l'énergie force des millions de Burkinabè, les femmes en particulier, à recourir à la biomasse traditionnelle - ce qui entraîne de gros problème au plan sanitaire, avec des niveaux élevés de décès résultant de pneumonie.
Pour pallier son retard en matière énergétique, le gouvernement burkinabé s'est engagé dans une nouvelle approche, déclinée dans sa politique sectorielle Transformations industrielles et artisanales, adoptée en décembre 2017. Objectif : favoriser le mix énergétique, en mettant l'accent sur l'énergie solaire.
Le programme, dont le décaissement se fera en deux tranches (12 millions d'euros puis 6 millions) vise à accompagner les efforts du gouvernement pour réduire le gap énergétique du Burkina. L'amélioration du cadre institutionnel et règlementaire devrait favoriser un accroissement des investissements privés dans la production et la distribution d'énergie.
Au terme du programme, à la fin 2019, le taux d'électrification national devrait avoir atteint 25 %, contre 20,07 % en 2016. Et en milieu rural, le taux devrait même quasi doubler pour passer de 3,2 % à 6 %.
En 2016, la Banque africaine de développement a lancé le New Deal pour l'énergie en Afrique, au cœur de ses High 5.