L'Institut africain de développement (ECAD) de la Banque africaine de développement et l'ambassade d'Afrique du Sud en Côte d'Ivoire ont organisé, le 17 septembre 2018 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, une conférence publique pour marquer le centenaire de la naissance de Nelson Mandela.
L'événement, qui avait pour thème « L'Afrique que nous voulons : promouvoir les connaissances africaines par les Africains, pour l'Afrique », a attiré plus de 500 participants, dont de hauts fonctionnaires de la Banque africaine de développement, des ambassadeurs, des chefs d'agences diplomatiques et d'organisations internationales, des membres du personnel et des étudiants, notamment ceux de l'Université de Cocody, à Abidjan. Les étudiants de l'Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro, à plus de 120 kilomètres d'Abidjan, avaient également fait le déplacement pour assister à cette rencontre dans l'auditorium Babacar N'Diaye, au siège de la Banque africaine de développement.
Dans son discours de bienvenue, Mmakgoshi Lekhethe, l'ambassadrice de la Banque africaine de développement pour le Lesotho, l'Afrique du Sud et le Swaziland, a rendu un vibrant hommage à Nelson Mandela, soulignant combien celui-ci se souciait de la question de l'éducation et qu'il avait représenté une référence forte dans sa propre trajectoire professionnelle.
« En agissant ensemble pour réaliser le programme de l'Agenda 2063 "L'Afrique que nous voulons", nous pouvons tous, comme Mandela, laisser un héritage », a lancé Luvuyo Mato, le chargé d'affaires de l'ambassade de l'Afrique du Sud en Côte d'Ivoire, dans son discours d'ouverture.
Évoquant l'évolution de l'Afrique vers le développement social et économique, les intervenants sont parvenus à la conclusion que des progrès réels seraient réalisés dans ce domaine lorsque les gouvernements africains stimuleront activement l'intégration régionale, investiront suffisamment dans le capital humain et favoriseront l'utilisation de données statistiques pour la planification économique moderne.
Orateurs et participants ont salué l'héritage exemplaire de Nelson Mandela en termes d'ouverture, de transparence, de patience, d'espoir, d'unité, d'amour et de mise au service de l'humanité (ubuntu en langues bantu), singulièrement au regard de l'aspiration l'Afrique à un développement inclusif, à la justice sociale et à son émancipation économique.
Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'encourager les bourses intra-africaines pour que se perpétue l'héritage de Madiba. Orateur invité, Pali Lehohla, ex-directeur général de l'office national des statistiques en Afrique du Sud, a évoqué ses relations professionnelles avec Madiba. M. Lehohla a également plaidé en faveur de l'élaboration et de la planification de politiques africaines davantage fondées sur des données factuelles. « Des progrès importants sont toujours possibles si nous planifions chaque détail nous-mêmes et ne permettons à la fatalité d'intervenir qu'à nos propres conditions », a-t-il ajouté, en citant Nelson Mandela.
Et d'évoquer l'Accord de libre-échange continental (CFTA, par acronyme anglais) qui profiterait de l'apport et de l'analyse de données pour mieux tracer la voie vers une Afrique intégrée.
Directeur général de l'Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB), Koffi N'Guessan, a exposé en détail l'importance d'une collaboration entre instituts de formation africains. « Développer les échanges à travers l'intégration des activités universitaires dans les pays africains est crucial pour le développement de compétences dans toutes les disciplines universitaires et professionnelles », a-t-il déclaré, soulignant qu'il importe de « donner aux étudiants la possibilité de faire l'expérience de la diversité culturelle, afin qu'ils puissent s'ouvrir et accéder à une formation de qualité dans un cadre de compétition internationale. »
Les exposés ont été suivis d'échanges animés au cours d'une séance questions-réponses avec les participants, en particulier les étudiants, suscitant d'autres réflexions approfondies.
Le premier vice-président de la Banque africaine de développement, M. Charles Boamah, a prononcé le discours de clôture. Il a remercié les orateurs, les invités, le personnel de la Banque et les étudiants, et résumé les enseignements de la vie de Nelson Mandela. « Le travail acharné et la détermination ont été les caractéristiques marquantes de la vie et des valeurs de Mandela. Nous devons les partager et les adopter dans cette ère de changements à travers le continent. »
M. Boamah a terminé son discours en exhortant les participants à devenir les moteurs du changement, à la Banque et partout en Afrique.