Deuxième étape du roadshow de l'Africa Investment Forum en Afrique de l'Ouest - après Abuja -, Abidjan a été le lieu, vendredi 28 septembre 2018, d'une présentation de ce nouveau marché de l'investissement, au siège de la Banque africaine de développement.
Nombreux sont les acteurs de l'investissement public et privé à s'y être pressés, et des figures du secteur privé en Côte d'Ivoire étaient présentes, outre des décideurs politiques. A commencer par la ministre du Plan et du Développement de Côte d'Ivoire, Kaba Nialé, qui a tenu à « saluer cette initiative qui donne de la visibilité aux investissements requis, et apporter le soutien total du gouvernement ivoirien à l'organisation du Forum ».
L'Africa Investment Forum (AIF) « vise à apporter une réponse concrète au défi du développement », a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbadé, directrice générale de la Banque pour l'Afrique de l'Ouest dans son allocution de bienvenue. Et d'ajouter : « Les gouvernements et leurs partenaires ne peuvent plus financer seuls tous les projets. Il faut faire appel au secteur privé ».
Thomas Viot, coordinateur Industrialisation, a expliqué en détails ce qu'est ce nouveau marché de l'investissement en Afrique que lance la Banque africaine de développement : un rendez-vous de professionnels et d'acteurs économiques de premier plan autour de projets attractifs à même d'attirer les investisseurs sur le continent. « La Banque a initié les High 5 (cinq grandes priorités de développement en Afrique, ndlr). Mais, pour les réaliser, nous avons besoin de financements, 170 milliards de dollars par an environ. Le Forum va ainsi permettre de mobiliser des investisseurs autour des opportunités que présente l'Afrique », a indiqué M. Viot.
La ministre Kaba Nialé a souligné combien ce Forum s'avère opportun pour les pays du continent qui ont tant de projets en réserve mais autant besoin d'investissements pour aller de l'avant, indiquant que son pays a l'ambition de franchir tous les ans un nouveau cap : « Les réformes et l'assainissement de l'environnement des affaires nous ont permis d'opérer un retour au premier plan et de retrouver un leadership. Nous avons une perspective de croissance entre 7 et 8 %. Maintenant, nous voulons renforcer la transformation des produits agricoles ».
Trois projets clés pour la Côte d'Ivoire feront le voyage à Johannesburg
Cette étape abidjanaise a été l'occasion, pour la Côte d'Ivoire, de lever un coin de voile sur les grands projets qui seront présentés aux investisseurs réunis lors de l'Africa Investment Forum.
Car la Côte d'Ivoire a bien l'intention d'honorer le rendez-vous de Johannesburg. Et les autorités ivoiriennes ont d'ores et déjà identifié trois projets, qu'Esther Lodugnon, secrétaire exécutive adjointe du Comité national ivoirien de pilotage des partenariats public-privés, a présentés : l'Aérocité d'Abidjan, le nouvel aéroport à San-Pedro avec lui aussi son Aérocité, et le Projet de développement minier intégré de l'Ouest. Des projets qui symbolisent, a-t-elle dit, la marche de la Côte d'Ivoire vers l'émergence continue, à travers son Programme national de développement.
L'Aérocité d'Abidjan est une ville aéroportuaire à bâtir sur une superficie de 3 700 hectares, près de l'aéroport international d'Abidjan, dans la lignée du développement urbain de la capitale économique ivoirienne. Conçu en 2009 et remis à l'ordre du jour en 2014, ce projet se décline en trois zones, respectivement dévolues à la logistique, à des centres commerciaux, des hôtels et des résidences, ainsi qu'à des centres culturels et artistiques. Le coût global du projet n'a pas été rendu public.
Le nouvel aéroport de San-Pedro et son Aérocité entend transformer la deuxième ville portuaire du pays située dans le sud-ouest, en un véritable pôle économique et touristique. Le port de San Pedro voit en effet transiter l'essentiel de la production cacaoyère de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial. Le projet prévoit la construction d'un nouvel aéroport sur une superficie de 2 000 hectares pour la desserte de moyens et longs courriers. Son Aérocité est calquée sur celle d'Abidjan. Le coût du projet n'a pas été dévoilé.
Également situé au sud-ouest de la Côte d'Ivoire, le gigantesque Projet de développement minier intégré de l'ouest (PDMIO) mise sur une liaison par chemin de fer km entre la ville de San-Pedro (sud-ouest) et celle de Man (ouest), soit une distance de 500 km, dont le coût oscillerait entre 500 et 600 milliards de francs CFA. À quoi s'ajoute la construction d'un terminal minéralier, sur 20 hectares, pour un coût de 680 milliards de francs CFA. Avec ce projet, la Côte d'Ivoire entend développer son potentiel minier pour mieux diversifier ses sources de revenus en devises. En effet, le pays jouirait notamment d'une réserve de 2 milliards de tonnes de fer, de 254 millions de tonnes de nickel-cobalt, et de 60 millions de tonnes de nickel-cuivre, selon les chiffres du Comité national ivoirien de pilotage des partenariats public-privés.
L'Africa Investment Forum se tiendra du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud.