« Saisissez l’occasion qui s’offre à vous d’accélérer le développement » - Akinwumi Adesina, à l’Africa Investment Forum
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a lancé, mardi, un vibrant appel aux investisseurs pour qu’ils se joignent à la plate-forme de partenariat que représente l’Africa Investment Forum (AIF) et « saisisse[nt] l’occasion qui s’offre à eux d’accélérer le programme de développement du continent ».
Son appel s’adressait aux investisseurs régionaux et mondiaux, aux dirigeants du secteur financier et aux représentants de premier plan de gouvernements présents dans l’auditorium « Africa Room » du Centre des congrès de Sandton, à Johannesburg, en Afrique du Sud, lors d’une séance plénière intitulée « Agir ensemble pour l’Afrique » qui se déroulait pendant la première journée du forum.
« Nous devons accélérer le développement de l’Agenda 2063, être unis dans l’action, a insisté Akinwumi Adesina. Nous avons hâte d’y parvenir ».
La séance plénière d’ouverture a réuni les responsables des institutions financières de développement et des partenaires de permier plan du Forum : Patrick Dlamini, directeur général de la Banque de développement de l’Afrique australe ; Benedict Oramah, président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ; Bandar M. H. Hajjar, président de la Banque islamique de développement ; Admassu Tadesse, président de la Banque du commerce et du développement ; Alain Ebobissé, directeur général du fonds Africa50 ; et Mallam Samaila Zubairu, directeur général d’Africa Finance Corporation – entre autres.
Avec toutes les institutions multilatérales représentées dans la salle, les partenaires de la Banque ont reconnu qu’ils disposaient des capitaux nécessaires pour infléchir la balance des investissements et canaliser vers l’Afrique ceux dont elle a tant besoin.
En donnant le coup d’envoi officiel de l’AIF, Manemolla David Makhura, Premier ministre du Gauteng, a qualifié l’Africa Investment Forum d’« historique », soulignant qu’il « constituait une première du genre ». L’Afrique doit passer de la pauvreté à la prospérité, a-t-il ajouté, avant de déclarer : « Nous voulons que le XXIe siècle soit celui de l’Afrique ».
L’Africa Investment Forum est le tout premier forum fondé sur des transactions, « et non juste une réunion. C’est une plate-forme qui fait se rencontrer les gouvernements, le secteur privé, les investisseurs et les promoteurs de projets. Nous créons des projets bancables de qualité, réduisons les risques qui y sont associés et veillons à ce qu’ils se réalisent vraiment », a déclaré Akinwumi Adesina.
« Nous nous sommes engagés à accélérer le développement de l’Afrique, a-t-il poursuivi. Nous savons que les pays ne se développent pas à partir de l’aide financière, mais grâce à une discipline en matière d’investissements. Nous avons besoin de partenariats élargis et d’une action commune avec le secteur privé et les investisseurs institutionnels ». Et Akinwumi Adesina de féliciter le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, également présent à la cérémonie d’ouverture, pour le leadership dont il fait preuve.
Partageant leur vision et leurs points de vue respectifs sur les investissements en Afrique, les panélistes ont dit l’urgence de passer à une nouvelle façon de travailler ensemble. Ce qui va impliquer de travailler à plus grande échelle, plus vite et en synergie.
Les dirigeants africains jouent un rôle crucial, ont également souligné les panélistes, car ils donnent le ton en termes de politiques et pour qu’émerge un environnement propice pour que les entreprises puissent prospérer.
L’Africa Investment Forum s’inscrit dans une démarche beaucoup plus large de la Banque africaine de développement, qui vise à puiser dans le vaste réservoir des capitaux mondiaux pour assurer le financement de son plan ambitieux de transformation de l’Afrique. Le continent a besoin de 130 à 170 milliards de dollars par an pour financer ses besoins de développement les plus urgents, selon les estimations de la Banque. Des besoins en capitaux auxquels les sources de financement traditionnelles que sont les gouvernements nationaux et les institutions de développement comme la Banque africaine de développement, ne sont pas en mesure de répondre à elles seules, en raison des restrictions budgétaires.
Les investisseurs institutionnels internationaux et les détenteurs d’actifs contrôlent 131 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, dont 1 % seulement, a indiqué Akinwumi Adesina, suffirait à combler le déficit de financement des infrastructures – de l’ordre de 68 à 108 milliards de dollars.
L’Africa Investment Forum se déroule du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud.