Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a donné le coup d'envoi officiel de la toute première édition de l'Africa Investment Forum (AIF), jeudi 8 novembre 2018 à Johannesburg, en soulignant que l'Afrique est non seulement en croissance mais aussi dans une pleine dynamique, devenue une destination de choix pour les investissements.
L'Africa Investment Forum constitue un rassemblement sans précédent de fonds de pension, de fonds souverains, de marchés de capitaux, de promoteurs de projets et d'investisseurs institutionnels et financiers désireux d'opérer en Afrique.
Qualifiant l'Afrique de « nouvelle frontière mondiale pour les investissements », Cyril Ramaphosa a déclaré : « Que des accords soient [ici] conclus ! Puissions-nous tous prendre part aux transactions qui vont se faire ici. »
Quatre chefs d'État africains - le président de la République de Guinée Alpha Condé, le président du Sénégal Macky Sall, la présidente du Ghana Nana Dankwa Akufo-Addo et la présidente de l'Éthiopie Sahle-Work Zewde - ont fait le déplacement en Afrique du Sud pour participer à l'AIF. Entre autres personnalités présentes figurent le vice-président du Nigeria, le Premier ministre rwandais Édouard Ngirente, le Premier ministre camerounais Philémon Yang, ainsi que des ministres représentant le Royaume du Maroc, la Côte d'Ivoire, la Tanzanie, le Niger et le Gabon. Des gouverneurs et membres du Conseil d'administration de la Banque africaine de développement sont également venus.
Dans son allocution d'ouverture, Akinwumi Adesina a salué le « rassemblement impressionnant » de parties prenantes : « Votre présence ici même montre que l'Afrique vous tient à cœur et que vous avez confiance pour y investir davantage. »
Donnant un aperçu des perspectives dont regorgent les secteurs de l'énergie et de l'agriculture sur le continent, le président Adesina a déclaré : « On s'est toujours interrogé sur qui serait la nouvelle Chine après la Chine. Eh bien, la Chine l'a fort bien compris : c'est l'Afrique. »
Et de reconnaître que l'Afrique affiche un déficit massif en infrastructures - des ports aux chemins de fer, en passant par les routes, l'électricité et les technologies de l'information et de la communication, indispensables pour stimuler sa compétitivité sur les marchés internationaux. Dans les infrastructures, l'Afrique se heurte à un déficit de financement oscillant entre 68 à 108 milliards de dollars par an, d'après la Banque africaine de développement.
« Mais tout dépend de la façon dont vous voyez les choses, si vous voyez un verre à moitié vide ou un verre à moitié plein, a aussitôt poursuivi Akinwumi Adesina. Considérons tous ces défis comme un verre à moitié plein. Cela signifie aussi que, pour les seules infrastructures, l'Afrique offre des opportunités d'investissement de 68 à 108 milliards de dollars par an. »
« Quel est le continent où les dépenses de consommation et des entreprises atteindront 5 600 milliards de dollars en seulement sept ans ? », a-t-il ajouté. « Ne cherchez pas bien loin : c'est l'Afrique ! »
Le secteur de l'énergie recèle à lui seul des possibilités d'investissement de l'ordre de 30 milliards de dollars par an, en exploitant les vastes ressources de l'Afrique en gaz dans les énergies solaire, hydroélectrique, éolienne et géothermique. Les perspectives d'investissement abondent pour faire de l'Afrique la première région au monde en matière d'énergies renouvelables.
La Banque africaine de développement pilote le déploiement du programme « Desert to Power », afin de développer 10 000 MW d'énergie solaire dans toute la région du Sahel. Laquelle deviendra ainsi la plus grande zone d'énergie solaire de la planète.
Pour l'Africa Investment Forum, 306 projets d'une valeur totale de 208,8 milliards de dollars ont été développés. Au cours des trois jours de l'événement, 60 projets et transactions d'une valeur de 40,4 milliards de dollars sont au cœur des rencontres entre investisseurs et promoteurs, afin d'accélérer la conclusion de transactions et d'éliminer, le cas échéant, les contraintes politiques et réglementaires qui pourraient les freiner.
Quelque 28 milliards de dollars de projets supplémentaires sont également mis en lumière à travers des « galeries d'exposition », en attendant exposés lors d'échanges sur les investissements.
Plus de 330 investisseurs prennent part à ces échanges sur les investissements. « Je dois avouer que la demande de la part des investisseurs est énorme, au point que 92 % des investissements qui ont fait l'objet d'échanges ont été sursouscrits. C'est remarquable pour un tout premier forum sur l'investissement », s'est réjoui le président de la Banque africaine de développement.
L'Africa Investment Forum entend contribuer à réduire les frais d'intermédiation, à améliorer la qualité des informations et de la documentation relatives aux projets et à renforcer les liens d'engagements entre les gouvernements africains et le secteur privé.
À l'AIF, sont mis en lumière des projets dans des secteurs fort divers : l'énergie, les infrastructures, les transports et les services publics, l'industrie, l'agriculture, les TIC et les télécoms, l'eau et l'assainissement, les fonds et les services financiers, la santé, l'éducation, l'hôtellerie et le tourisme, le logement, ainsi que le transport aérien.