Lutte contre le changement climatique - L'AFAC, une initiative de la Banque africaine de développement, entend doper les investissements écologiques en Afrique

13 Novembre 2018
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African Development Bank (Abidjan)

Composé d'investisseurs, de prêteurs, de régulateurs et d'assureurs, acteurs clés du secteur financier en Afrique, le comité de pilotage de l'AFAC s'est ainsi réuni pour ratifier les principes directeurs qui sous-tendent cette nouvelle initiative de la Banque africaine de développement, destinée à accroître sensiblement le volume des financements climatiques en faveur du continent.

Car l'Afrique ne perçoit que... 3 % des financements climatiques dans le monde, alors même qu'elle émet moins de 4 % des émissions mondiales à effet de serre et qu'elle s'avère le continent le plus vulnérable au changement climatique.

C'est face à une salle comble, que le vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l'électricité, de l'énergie, du climat et de la croissance verte, Amadou Hott, a ouvert la séance, soulignant combien la Banque est en première ligne dans la lutte contre le changement climatique en Afrique : « Nous nous sommes engagés à ce que 40 % de tous nos investissements aient une dimension "changement climatique" d'ici à 2020. Nous avons atteint 28 % l'an passé, et nous atteindrons 32 % cette année ». Mais d'ajouter : « si la Banque est fortement engagée dans cette lutte, il faut vraiment intensifier les investissements [dans ce domaine] ».

Jens Frølich Holte, secrétaire d'État auprès du ministère des Affaires étrangères de la Norvège - qui a été l'un des tous premiers contributeurs de l'AFAC -, a réitéré le soutien de son pays à l'action de la Banque et à cette nouvelle alliance financière panafricaine que celle-ci a lancée pour accroître la finance climatique en faveur de l'Afrique : « Nous sommes un partenaire fervent de la Banque. » Avant de poursuivre : « Il y a une transition du secteur énergétique dans beaucoup de pays africains et le marché des énergies renouvelables se développe très vite. Mais nous sommes surpris qu'il n'y ait pas plus d'investissements en Afrique, où le potentiel est énorme. C'est très dommage ». Et le secrétaire d'État norvégien de poursuivre : « En 2017, la Norvège a promis de doubler son aide au développement des énergies renouvelables d'ici à 2019. Et l'Afrique sera au cœur de notre action ! »

Co-président du comité directeur de l'AFAC, le ministre rwandais de l'Économie et des finances Uzziel Ndagijimana a commencé par « saluer le leadership de la Banque et cette excellente initiative qu'est l'AIF », avant de décrire comment le Rwanda s'est saisi de l'enjeu du changement climatique pour l'intégrer dans ses politiques. « Les financements climatiques de sources publiques ne suffiront pas à répondre aux besoins colossaux de l'Afrique [... ]. Il faut une plus grande coopération et plus de volonté politique ! »

Autre co-président de l'AFAC, Nicholas Stern, économiste britannique célèbre pour son rapport sur l'économie du changement climatique et ex-vice-président de la Banque mondiale, a, dans un message vidéo, réitéré « l'urgence à agir » - un sentiment d'urgence partagé par l'ensemble des panélistes présents, dont faisaient partie la zambienne Dolika Banda, pdg de la compagnie African Risk Capacity Insurance - en pole position de la mutualisation des risques liés aux catastrophes naturelles en Afrique -, le marocain Youssef Rouissi, directeur général adjoint en charge de la banque de financement et d'investissement à Attijariwafa bank, et le sud-africain Parks Tau, président de Cités et gouvernements locaux unis (CGLU).

Cette urgence explique, selon Anthony Nyong, directeur en charge du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, « pourquoi le secteur financier est crucial ». Il est revenu sur la raison d'être de l'AFAC : « amener l'industrie financière africaine au cœur de l'action contre le changement climatique ». « Il faut bâtir tout un écosystème : les banques multilatérales de développement, les banques centrales, les banques nationales et régionales, les banques commerciales, les investisseurs institutionnels et souverains, etc. Il faut renforcer les institutions financières en Afrique », a-t-il ajouté.

Présente dans la salle, Carla Montesi, directrice Planète et prospérité à la direction générale de la Coopération internationale et du développement de la Commission européenne, a tenu à prendre la parole, saluant notamment l'objectif « ambitieux » de la Banque africaine de développement à intégrer le changement climatique dans 40 % de ses investissements d'ici à 2020 : « On sait que le changement climatique aura un gros impact sur les économies africaines. Mais ne rien faire aura un coût très élevé ».

Le mot de la fin est revenu au vice-président Amadou Hott, qui a salué la détermination et la volonté d'aller de l'avant de l'ensemble des acteurs présents. « Nous voulons que l'Afrique progresse vers une économie verte. Et pas par effet de mode, mais parce que c'est une vision économique viable et responsable ».

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