La région du Sahel en Afrique jouit d'un potentiel énorme en matière d'énergies renouvelables, a souligné la Banque africaine de développement en son Pavillon, mardi 4 décembre 2018, lors de la COP24. Pour mieux relever que, dans un contexte où près de 600 millions d'Africains sont privés d'électricité, exploiter l'énergie solaire pourrait contribuer à stabiliser les économies.
La question des énergies vertes en Afrique est aujourd'hui une priorité pour la Banque, a déclaré Astrid Manroth, directrice des partenariats transformateurs pour l'énergie, lors d'une conférence de presse organisée en marge du Sommet sur le climat de Katowice en Pologne.
« L'intégration des énergies renouvelables dépend notamment de l'existence de réseaux stables et disponibles pour assurer la transmission et la distribution aux clients finaux », a-t-elle expliqué.
« Nous travaillons avec les services publics pour renforcer les réseaux de distribution d'énergie. Un bon exemple est celui du Kenya, où nous nous sommes associés aux services de distribution pour garantir un raccordement à l'énergie à moins de 600 mètres de chaque sous-station. »
Astrid Manroth a également précisé que « les énergies renouvelables sont une priorité dans les contributions déterminées au niveau national [des pays du Sahel] en vertu de l'Accord de Paris. »
Dans le cadre de son initiativeDesert to Power, la Banque applique une approche collaborative et novatrice pour catalyser dans l'énergie solaire les investissements provenant à la fois du secteur public, du secteur privé - surtout - et des investisseurs institutionnels. Cette forme de financements mixtes a pour but de combler le déficit de capitaux dont souffrent les projets liés aux énergies renouvelables en Afrique.
Cette initiative prévoit de développer à travers le Sahel des systèmes solaires totalisant 10 GW de puissance électrique d'ici à 2025. Plus de 250 millions de personnes devraient ainsi accéder à une énergie renouvelable, ce qui résoudrait bon nombre des problèmes d'accès à l'énergie dans la région.
En exploitant l'une des plus grandes sources d'énergie solaire au monde, cette région qui souffre historiquement d'un développement trop faible, pourrait radicalement changer de visage. Pour concrétiser ce projet, la Banque africaine de développement s'est associée au Fonds vert pour le climat.