La Banque africaine de développement continue de soutenir le programme routier international de la Route transsaharienne (RTS) qui, d'Alger à Lagos, se situe au cœur d'enjeux économiques, sociaux, politiques et sécuritaires à l'échelle de 16 pays ouest-africains. Mardi 11 décembre 2018, le Conseil d'administration de la Banque a approuvé un décaissement de 56,01 millions de dollars pour la mise en œuvre de la deuxième phase de ce projet qui concerne la réalisation de la section Bourem-Kidal, au Mali.
L'engagement de la Banque se répartit en un prêt de 36,67 millions de dollars et un don de 11,13 millions de dollars du Fonds d'assistance technique (FAT), et en un prêt de 8,21 millions de dollars du Fonds africain de développement (FAD). La contribution de la Banque représente 35,72 % du coût total du projet, qui s'exécutera sur une durée de six ans.
L'Union européenne participe au financement avec un don de 83 millions de dollars et le gouvernement malien y apporte sa part, évaluée à 18 millions de dollars.
La branche malienne de la RTS, longue de 2 461 km, comprend des sections qui vont vers le Niger (203 km) et vers l'Algérie (741 km). La section concernée par la phase II du projet d'aménagement est le tronçon Bourem-Kidal, long de 285,83 km.
« Sa réalisation permettra de résoudre des problèmes majeurs de paix, de sécurité, de développement économique et social et de fragilité. Toutes les parties prenantes, y compris les mouvements armés au Mali ont marqué leur adhésion au projet », a souligné Serge N'Guessan, directeur général adjoint pour l'Afrique de l'Ouest à la Banque.
« Nous soutenons que la Banque est disposée à travailler dans les zones fragiles. Ce serait irresponsable de ne pas financer ce projet, qui est réalisé dans une région négligée », a indiqué pour sa part Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement.
La RTS, longue de 9 022 km dessert six pays (Algérie, Niger, Mali, Nigeria, Tchad, Tunisie) et se compose d'un axe principal, Alger-Lagos (4 498 km) et de trois axes secondaires : la branche tunisienne (866 km), la branche malienne (2 461 km) et la branche tchadienne (1 197 km).
La Banque et d'autres partenaires au développement ont financé en 2013 la première phase des travaux d'aménagement de ce corridor routier, qui a porté sur un itinéraire de 555 km, dont 330 km au Tchad pour la route Ngouri-Daboua (frontière du Niger), et 225 km au Niger pour la section Arlit-Assamakka (frontière algérienne).
Le projet permettra de désenclaver la région de Kidal, de renforcer le processus de pacification des zones du nord du Mali et de favoriser les échanges commerciaux au Mali, contribuant ainsi l'intégration économique du pays, ainsi qu'avec l'Algérie voisine.
Outre l'accroissement du trafic et le développement du potentiel économique de la région, les résultats attendus sont la réduction des coûts du transport, une amélioration de l'accessibilité et des conditions pour la mise en œuvre des activités socioéconomiques des groupes les plus vulnérables (les femmes et les jeunes), ainsi que la réduction des facteurs de fragilité sociale des populations.