Un an après l'inauguration de son nouvel aéroport, le 7 décembre 2017, Dakar enregistre une progression de 6 % de son trafic aérien et déjà un million de passagers.
Chiffres clés
Coût : 524 millions d'euros, dont 70 millions d'euros de la Banque africaine de développement
Emplois : 427 (dont 197 occupés par des femmes) emplois directs et 5 000 indirects créés
Recettes fiscales en hausse : plus de 4,6 millions d'euros entre décembre 2017 et juin 2018
Trafic aérien à Dakar : + 6 % et 1 million de passagers enregistrés entre décembre 2017 et juillet 2018
36 : nombre de compagnies aériennes desservant l'aéroport Blaise Diagne, contre 32 à l'aéroport de Sédar Senghor.
Cerné par un développement urbain croissant, l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar ne présentait plus une garantie de sécurité et n'était plus à même d'absorber l'évolution du trafic. Avec le concours de la Banque africaine de développement, le Sénégal s'est donc doté d'une nouvelle infrastructure aéroportuaire ultramoderne. Avec son aéroport international Blaise Diagne, le pays veut apporter une réponse au besoin de rayonnement économique international de la capitale sénégalaise avec effet d'entraînement sur l'économie nationale.
Vieux de plus de soixante-dix ans, l'aéroport Léopold Sédar Senghor est donc remplacé par l'aéroport international Blaise Diagne, d'une capacité d'accueil de trois millions de passagers par an. Celui-ci, situé à quelque 45 km kilomètres à l'est de la capitale, a été officiellement ouvert aux vols en décembre 2017. Il représente un bond qualitatif dans le transport aérien régional, qui pourrait faire du pays un hub en Afrique de l'Ouest, aux côtés du Ghana, du Nigeria et de la Côte d'Ivoire.
Fierté nationale
D'un coût de 575 millions d'euros, dont 70 millions octroyés par la Banque africaine de développement, qui a également assumé le mandat de chef de file pour obtenir 140 millions d'euros supplémentaires sous forme de prêts auprès d'autres bailleurs de fonds, l'ouvrage bâti sur une superficie de 4 500 hectares - avec un terminal passager de 42 000 mètres carrés et un terminal de fret de 12 800 mètres carrés - constitue une fierté pour les Sénégalais.
« Blaise Diagne est la porte d'entrée du Sénégal, c'est le visage du pays, celui d'un Sénégal qui se développe, se réjouissait Zator Mbaye, ancien député et passager à l'arrivée le jour de l'inauguration. C'est pourquoi nous sommes fiers qu'il soit si moderne ».
« C'est formidable que Dakar ait les mêmes normes que des aéroports internationaux comme ceux de Francfort, Dubaï, Paris ou Londres Heathrow. Le matériel est tout aussi moderne, et les formalités de douane et de police sont d'un niveau similaire », se félicite un autre passager, Ibrahim Niasse.
L'aéroport Blaise Diagne, dont les travaux auront duré dix ans, est conçu pour accueillir les plus gros avions long-courriers du monde - Airbus A380, Boeing 787 - grâce à une piste de 3,5 kilomètres de long et 75 mètres de large. Il répond aux toutes dernières normes internationales en matière de sûreté et de sécurité aériennes.
« La Banque africaine de développement a eu un rôle déterminant »
« La Banque africaine de développement a eu un rôle déterminant dans la construction de cet aéroport », a tenu à rappeler Maïmouna Ndoye Seck, ministre sénégalaise des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires. Et d'ajouter : « Chaque fois que le projet a été sur le point de s'arrêter, la Banque est restée à nos côtés pour persuader les autres partenaires de débloquer des fonds ».
Selon la ministre, « non seulement cet aéroport apporte une forte valeur ajoutée à l'économie sénégalaise, mais il contribue aussi à notre volonté de participer au développement du transport aérien dans notre sous-région ».
« À travers le financement d'un aéroport de cette taille, la Banque fait preuve de son engagement en faveur de l'intégration sous régionale, l'une de ses cinq priorités, les High 5 », souligne pour sa part Serge Marie N'Guessan, directeur pays de la Banque africaine de développement au Sénégal. Il estime que le soutien financier de la Banque, illustre également notre volonté de soutenir le développement du transport aérien en Afrique. « L'objectif de la Banque est de faire de ce secteur un des moteurs des économies sous régionales »,
Avec la mise en service de l'aéroport Blaise Diagne, ce sont 427 nouveaux emplois directs (dont 197 dédiés aux femmes) qui ont été créés, ainsi que 5 000 emplois indirects. En outre, ce chantier a permis, grâce à de nouveaux raccordements aux réseaux d'électricité et d'eau et assainissement, d'améliorer les conditions de vie des populations de la région de Thiès, auparavant confrontées à la pénurie d'eau potable et au délestage. Sans compter que l'intense activité économique dans la zone a conduit à augmenter de plus de 4,6 millions d'euros les recettes fiscales enregistrées dans la région.
Plus qu'un oouvrage prestigieux, cette infrastructure aéroportuaire constitue un pôle d'opportunités économiques pour le Sénégal, et en premier lieu, pour son secteur touristique.
Dakar s'attend à une forte hausse du trafic de passagers. Et le pays compte sur la mise en place prochaine d'un Centre africain de maintenance aérienne et sur l'ouverture d'un centre intégré de formation aéroportuaire à l'université Moctar Mbow de Diamniadio, toute proche, pour faire de son aéroport un passage obligé au niveau sous régional.
« Blaise Diagne est la porte d'entrée du Sénégal, c'est le visage du pays, celui d'un Sénégal qui se développe. C'est pourquoi nous sommes fiers qu'il soit si moderne. »
1 milliard de dollars en 10 ans investi par la Banque dans l'aérien en Afrique
Avec son nouvel aéroport ultramoderne, le Sénégal dispose ainsi d'une aubaine pour développer son secteur touristique.
Ces dix dernières années, la Banque africaine de développement a investi près de 1 milliard de dollars américains dans le secteur de l'aviation en Afrique. Elle a notamment financé la construction d'aéroports ou leur extension, au Maroc, en Tunisie, à Cabo Verde et au Ghana. Plus récemment, fin novembre 2017, la Banque a approuvé un prêt de 160 millions de dollars destiné à l'extension de l'aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA) de Nairobi, au Kenya.
La BAD a également procédé à des investissements et à des opérations de renforcement des capacités dans le secteur du trafic et des services de navigation aériens, et offert son aide financière à des compagnies aériennes.
« C'est formidable que Dakar ait les mêmes normes que des aéroports internationaux comme Francfort, Dubaï, Paris ou Londres Heathrow. Le matériel est tout aussi moderne, et les formalités de douane et de police sont d'un niveau similaire. »