Un projet phare financé à hauteur de 182,9 millions € par la Banque africaine de développement
Le trajet d'une heure entre la capitale sénégalaise densément peuplée et la ville nouvelle de Diamniadio sera bientôt réduite de moitié, avec la mise en service du nouveau train express régional (TER).
Lors de la cérémonie officielle de réception des premières rames du TER, lundi 14 janvier 2019, le président sénégalais Macky Sall a indiqué qu'il s'agissait là du « tout premier projet ferroviaire du Sénégal indépendant, après la ligne Dakar-Rufisque construite en 1883 ».
À terme, le TER reliera Dakar à l'aéroport international Blaise Diagne, sur un parcours de 55 kilomètres. La première phase du projet, couvrant les 36 kilomètres qui séparent Dakar du pôle d'affaires de Diamniadio ‒ qui connaît un développement fulgurant ‒, a été cofinancée par la Banque africaine développement, la Banque islamique de développement (BID), l'Agence française de développement, le Trésor français et le Sénégal, pour un montant d'environ 1 milliard d'euros. Les travaux de la seconde phase, reliant Diamniadio à l'aéroport international Blaise Diagne (19 kilomètres), devraient démarrer en juin 2019.
« Nous avons choisi de nous projeter à la pointe du progrès dès l'appel d'offres pour le TER. Toutes les cabines sont climatisées et dotées du Wi-Fi, dans ce train bimode électrique et diesel. Les Sénégalais méritent de voyager dans le confort et la sécurité, tout en économisant leur temps et leur argent », a déclaré Macky Sall.
Pour le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, « ce projet remarquable et porteur de transformation fait du Sénégal un pionnier en Afrique de l'Ouest dans le développement de systèmes de transport collectif modernes et à grande vitesse ».
Le Sénégal est, en effet, le deuxième pays d'Afrique de l'Ouest - après le Nigeria - à se doter d'un système de transport ferroviaire de masse bimode. Une fois le TER pleinement opérationnel, le trajet Dakar-Diamniadio se fera en 35 minutes seulement, moitié moins qu'il n'en faut pour effectuer par la route ces 36 kilomètres aux heures de pointe.
« Le TER va permettre d'économiser du temps et de l'argent pour le transport en commun. Il va permettre de réduire les embouteillages et d'atténuer la pollution de l'air en ville », s'est félicité Adesina.
« C'est le plus grand investissement jamais réalisé par la Banque islamique de développement dans un projet en Afrique subsaharienne, témoignage de notre confiance dans le pays », a déclaré le président de la Banque islamique de développement, Bandar Al Hajjar.
Avec 3 millions d'habitants environ, Dakar abrite 25 % de la population totale du pays. Un système de transport de masse performant, rapide et sûr est une réponse structurelle aux défis de développement de la capitale sénégalaise.
Le secrétaire d'État français auprès du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a estimé de son côté que « le Sénégal est un modèle de l'émergence. Avec ce train, vous avez démontré qu'impossible n'est pas sénégalais. Le Sénégal a aujourd'hui un train d'avance avec ce choix d'un TER à la pointe de la technologie pour le peuple. »
La Banque africaine de développement entend redoubler d'efforts pour renforcer la connectivité urbaine et financer des réseaux routiers et des infrastructures de transport collectif.
La Banque africaine de développement a appuyé 108 opérations au Sénégal, pour un montant total de 1 675 milliards de francs CFA (environ 2,9 milliards de dollars) depuis le début de ses opérations dans le pays, en 1972.