Le Président de la République de Gambie, Adama Barrow, a officiellement posé, le 23 février dernier, la première pierre du poste haute-tension 225 kV de Soma, dans le cadre du projet Energie de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) qu'il préside, et dont la Banque africaine de développement est un partenaire clé.
Le projet Energie de l'OMVG vise à renforcer l'intégration et la coopération régionales par l'exploitation conjointe des ressources hydroélectriques des bassins du fleuve Gambie.
« Le projet Energie de l'OMVG est le fruit de l'intégration sous-régionale », s'est félicité, dans son discours inaugural, le président Adama Barrow, en présence des plus hautes autorités de l'Etat, mais aussi du ministre de l'énergie, de l'industrie et des ressources naturelles de Guinée-Bissau, président du Conseil des ministres de l'OMVG, du représentant de la Banque mondiale et des corps diplomatiques.
Le président gambien a salué en particulier l'engagement de la Banque africaine de développement et des autres partenaires techniques et financiers du projet auprès des pays membres de l'OMVG. Il les a appelé à poursuivre leur soutien au secteur de l'énergie en Gambie en vue d'atteindre un accès universel de la population à l'électricité.
Pour son rôle moteur dans la mobilisation des ressources financières, la Banque a été déclarée chef de file des bailleurs de fonds par le Conseil des ministres de l'OMVG. Elle a financé la réalisation de toutes les études de préparation du projet et de définition du cadre institutionnel.
Le chef de division des Opérations, énergie en Afrique de l'Ouest à la Banque, Amadou Bassirou Diallo, a ainsi rappelé les objectifs du projet ainsi que les progrès accomplis dans sa mise en œuvre avec l'appui constant des Etats membres de l'OMVG. Diallo a ensuite fait observer les effets attendus du projet dès 2020 : possibilité d'importer de l'électricité moins polluante, plus fiable, durable et à moindre coût ; taux d'accès accru à l'électricité. Il a appelé l'OMVG et ses Etats membres à finaliser la mise en place de la Société de gestion des ouvrages communs de l'aménagement hydroélectrique de Sambangalou et du réseau de transport. Il leur a aussi demandé d'accélérer le processus de sélection de l'opérateur du réseau et la finalisation de tous les documents contractuels relatifs à la vente d'énergie et des services de transport d'électricité.
Le projet Energie de l'OMVG fait partie du programme d'infrastructure du Système d'échanges d'énergie électrique ouest-africain (EEEOA), issu lui-même du Plan Directeur des moyens de production et de transport d'énergie électrique de la CEDEAO. A l'échelle régionale, l'une de ses composantes (aménagement hydroélectrique de Sambangalou) est partie intégrante du plan d'action prioritaire du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Le projet OMVG a pour but de permettre des échanges d'énergie et d'améliorer la qualité de la fourniture d'électricité en Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et au Sénégal, par la fourniture d'une énergie renouvelable, propre et à un coût compétitif. Il prévoit l'aménagement d'un barrage hydroélectrique d'une puissance de 128 mégawatts (MW), capable de produire annuellement 402 GWh, ainsi que la réalisation d'un réseau d'interconnexion de 1 677 km de long.
Le coût total du projet est estimé à 1,2 milliard de dollars, dont une composante interconnexion cofinancée à hauteur de 722 millions de dollars par un large panel de partenaires : aux côtés de la Banque africaine de développement, figurent la Banque mondiale, la Banque islamique de développement, le Fonds koweitien pour le développement économique arabe, la Banque européenne d'investissement, l'Agence française de développement, la Banque allemande KfW, la Banque ouest africaine de développement et les gouvernements des quatre pays membres de l'OMVG.
Le projet vise à renforcer l'accès des populations locales à une énergie plus fiable, d'améliorer la compétitivité des entreprises dans chaque pays, de stimuler la croissance économique et de créer des emplois en contribuant à réduire la pauvreté. Le futur réseau d'interconnexion doit permettre la création d'un marché régional de l'électricité et la baisse du coût moyen de production électrique dans chaque pays membres de l'OMVG. L'utilisation des ressources hydrauliques aura pour impact de réduire fortement la consommation d'énergies fossiles et par conséquent les émissions de gaz à effets de serre.