« Il convient à la Banque africaine de développement d'aller plus loin dans la mobilisation des ressources des secteurs public et privé pour une mise en œuvre effective des High 5.
Dans la dynamique du décollage économique du Cameroun, il faut une meilleure compréhension des instruments de la Banque pour booster le secteur privé.
« L'ambition de la Banque africaine de développement est de changer de cap. Preuve en est avec cet événement régional. Nous commençons par le Cameroun pour son potentiel et son rôle de locomotive pour la sous-région », a souligné Dr. Ousmane Doré, directeur général de la Banque pour l'Afrique centrale, en amont des échanges prévus les 28 et 29 mars à Douala, sur la promotion et le financement du secteur privé au Cameroun.
Ce pays dispose d'un énorme potentiel de développement, qui mérite d'être exploité notamment à travers une participation active du secteur privé. La Banque africaine de développement y est déjà présente et peut faire valoir ses instruments de financement du secteur privé. Comment alors changer de paradigme et renforcer l'implication du secteur privé, véritable catalyseur de l'économie nationale et créateur de richesses ? Dans quelles mesures rapprocher la Banque africaine du secteur privé camerounais pour amorcer un développement effectif de l'économie de ce pays ?
C'est à ces questions que répondront les représentants du gouvernement camerounais, des experts de la Banque africaine de développement, des acteurs clés des secteurs public et privé ainsi que des représentants de la société civile lors des journées d'échanges sur la promotion et le financement du secteur privé au Cameroun.
Depuis le début de ses opérations au Cameroun, en 1972, avec le financement de la construction du terminal de l'aéroport international de Douala, le portefeuille actuel de la Banque représente 25 projets d'un montant total dépassant les 1000 milliards de francs CFA, soit environ 1,7 milliards de dollars américains, répartis dans les secteurs stratégiques des infrastructures, de l'énergie, de l'eau et assainissement, de l'agriculture et de la gouvernance. Cependant, la part des opérations du secteur privé ne représente qu'environ 11% du total des engagements de la Banque au Cameroun.
Dans la dynamique de décollage économique du pays, une meilleure compréhension des instruments de la Banque est nécessaire pour booster le secteur privé camerounais. D'où la nécessité d'organiser ces journées d'échanges.
Pour cette première rencontre de ce genre au Cameroun, et en Afrique centrale en général, l'enjeu est de taille. « A la Banque africaine de développement, nous avons des expériences de développement du secteur privé, mais la problématique qui se pose, au regard des enjeux, c'est de changer d'échelle en Afrique centrale et d'aller plus loin. Il s'agit de rapprocher les deux partenaires - la Banque africaine de développement et le secteur privé camerounais - dans un souci d'échange d'informations pour changer de paradigme », a souligné Solomane Koné, responsable pays de la Banque au Cameroun, au moment où le gouvernement veut faire du secteur privé le moteur de son émergence économique.
«La coopération entre la Banque et le Cameroun s'articule autour de la stratégie d'intervention-pays, qui accompagne la stratégie de développement du pays dans le cadre du Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE). Dans cette dynamique, et au plan institutionnel, la Banque dispose d'une stratégie de développement du secteur privé, qu'il convient de déployer en allant plus loin dans la mobilisation des ressources des secteurs public et privé pour une mise en œuvre effective des High5», estime Solomane Koné.
Outre des panels de discussions et des rencontres « B to B », plusieurs communications sont attendues, dont celle du ministre de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire (MINEPAT), Alamine Ousmane Mey, et celles d'acteurs importants du secteur privé et des banques du Cameroun.
Cet évènement est placé sous le haut patronage du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui attend beaucoup de ces deux jours d'échanges. « Le gouvernement a espoir que les différents instruments de financement du secteur public et privé de la Banque seront des facteurs tangibles et catalyseurs pour le développement des opportunités d'affaires dans notre pays, » a-t-il déclaré.
Un panel de discussions de haut niveau se penchera sur la problématique du financement du secteur privé, avec un accent particulier sur le rôle de la Banque dans la promotion et le financement de ce secteur.
Le vice-président de la Banque, chargé du Secteur privé, de l'infrastructure et de l'industrialisation, Pierre Guislain, partagera son expérience sur la stratégie de l'institution en matière de développement du secteur privé. Ousmane Doré, s'exprimera sur le rôle de ce secteur dans l'économie camerounaise et régionale. Une séquence de questions et réponses avec les participants et une conférence de presse sont prévues. « Les leçons tirées de cette expérience seront dupliquées dans les autres pays de la sous-région », avance le directeur général, Ousmane Doré.