La Banque africaine de développement salue l'annonce du gouvernement du Canada, faite vendredi 12 avril 2019 à Washington, se déclarant prêt à augmenter temporairement sa souscription à son capital exigible d'une somme allant jusqu'à 1,1 milliard de dollars.
L'annonce de ce partenaire de longue date de la Banque a été faite par Maryam Monsef, ministre du Développement international et ministre des Femmes et de l'Égalité des genres du Canada, en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Les gouverneurs de la Banque doivent maintenant se prononcer.
« Je suis heureuse de dire qu'aujourd'hui, le Canada fait la preuve de son engagement envers les pays africains et de la confiance qu'il accorde à la Banque africaine de développement en annonçant que le pays apportera temporairement jusqu'à 1,1 milliard de dollars au capital exigible de l'institution, selon ses besoins », a déclaré Maryam Monsef devant les corps diplomatiques en poste à Washington et les gouverneurs de la Banque - dont David Stevenson, qui représente le Canada, la Chine, la Corée, la Turquie et le Koweït -, ainsi que les directeurs généraux. Des membres de la haute direction de la Banque étaient également présents.
Le capital exigible fait office de garantie pour les actionnaires, à qui la Banque africaine de développement peut faire appel, si besoin, pour faire face à ses obligations sur fonds empruntés.
Cette annonce intervient un jour après la réunion des gouverneurs de la Banque venus à Washington dans le but d'y poursuivre les discussions sur une 7e augmentation générale de son capital (AGC).
« La Banque africaine de développement est un partenaire privilégié du Canada et nous sommes déterminés à soutenir ses pays membres africains. Le Canada et les Canadiens sont fiers de leur longue tradition de partenariat et de collaboration avec l'Afrique », a poursuivi Maryam Monsef. Le Canada est décidé à faire en sorte que « pas moins de 50 % de l'aide bilatérale au développement soient consacrés à l'Afrique subsaharienne d'ici à 2021-2022 », a-t-elle précisé.
Pour le président de la Banque, Akinwumi Adesina, « l'engagement et le soutien du Canada représentent un énorme coup de pouce à l'institution. La Banque sera en mesure de renforcer sa notation triple A et d'augmenter les prêts qu'elle octroie à ses pays membres parallèlement aux discussions en cours entre tous les actionnaires en vue d'une augmentation générale du capital ». « Votre annonce témoigne clairement de la grande confiance que le Canada accorde à la Banque africaine de développement », a-t-il ajouté, en remerciant le Premier ministre, Justin Trudeau, pour son soutien indéfectible.
Maryam Monsef a appelé les autres pays membres du Groupe de la Banque africaine de développement, que les agences de notation créditent d'un triple A, à se joindre au Canada pour souscrire temporairement au capital exigible de la Banque. « J'espère sincèrement que cette annonce facilitera les négociations sur l'augmentation générale du capital et contribuera à soutenir vos efforts. Le Canada est à vos côtés ».
Lors d'une réunion bilatérale de suivi, Maryam Monsef et le président Adesina ont discuté des valeurs et des intérêts communs en matière d'égalité des sexes et d'amélioration de l'accès des femmes aux financements, ainsi que des enjeux relatifs au changement climatique et aux énergies renouvelables.
Membre - donc actionnaire - du Groupe de la Banque africaine de développement depuis janvier 1983, le Canada a participé à toutes les augmentations générales de capital de la Banque. En 2010, au cours de la période de négociations sur la 6e AGC, le pays avait injecté un capital exigible temporaire, une décision qui avait permis à la Banque de continuer d'apporter son soutien aux pays membres régionaux au lendemain de la crise financière internationale.
Au 30 juin 2018, le capital total souscrit par le Canada s'élevait à 3,5 milliards de dollars américains, dont 252 millions de dollars versés et 3,22 milliards de dollars en capital exigible. Le Canada figure ainsi au 4e rang des pays membres actionnaires non africains de la Banque.