Les dirigeants africains partagent leur vision d'un continent intégré

Dialogue présidentiel de haut niveau au 2è jour des Assemblées annuelles 2019 de la Banque africaine de développement.
12 Juin 2019
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African Development Bank (Abidjan)

Les dirigeants de quatre pays africains ont présenté mercredi leur vision d'une Afrique intégrée et sans frontières, capable de favoriser la croissance et le développement économiques.

Ces dirigeants ont pris la parole lors d'un dialogue présidentiel de haut niveau au 2è jour des Assemblées annuelles 2019 de la Banque africaine de développement.

Le président Akinwumi Adesina de la Banque africaine de développement s'est joint aux membres du panel - le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale, le président Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, le Premier ministre Ambrose Mandvulo Dlamini de l'eSwatini et Sa Majesté le roi Letsie III du Lesotho - pour la session « Accélérer l'intégration économique de l'Afrique ».

Le thème des Assemblées annuelles de cette année est « L'intégration régionale pour la prospérité économique de l'Afrique » et l'exercice, pour les membres du panel, consistait à partager leurs vues sur les progrès réalisés en matière d'intégration régionale.

Le président Obiang Nguema Mbasogo a déclaré que son pays avait réussi à s'intégrer à ses voisins, en dépit des obstacles linguistiques qui se posent en tant qu'unique État hispanophone de l'Afrique centrale. Doyen des chefs d'État présents, le président a déclaré que la route de son pays vers l'intégration a commencé dans les années 1980, ce qui l'a conduit à adhérer à la Zone Franc de l'Afrique centrale.

L'ouverture des frontières n'a pu se faire sur une grande échelle sans formation préalable de la police et des autres organismes chargés de la sécurité et de l'application de la loi, a poursuivi le président de la Guinée équatoriale.

La réunion se tient après la 22è ratification de l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ALECA), en avril dernier. L'ambition de l'ALECA est de mettre sur pied la zone de libre-échange la plus vaste au monde.

Pour les dirigeants, l'intégration exige un renforcement de la sécurité, de la connectivité, de la politique et de la promotion des liens linguistiques et culturels.

« Nous sommes fermement convaincus que l'avenir en matière d'échanges commerciaux se trouve en Afrique, mais le niveau du commerce intra-africain est très faible », a déclaré le Premier ministre de l'eSwatini, M. Dlamini. Ses commentaires ont été repris par M. Tshisekedi, qui a souligné la place de l'énergie et de l'industrialisation dans le renforcement des capacités du continent et dans le création des infrastructures dont il a besoin pour relier les pays d'Afrique entre eux.

« Nous devons supprimer les obstacles. Pour promouvoir l'intégration dans les pays africains, nous devons nous organiser. Je ne pense pas qu'elle puisse se faire tout de suite au niveau continental. Nous devons donc commencer au niveau régional », a martelé M. Tshisekedi.

La Banque africaine de développement a lancé l'année dernière un pacte lusophone pour mobiliser environ 5 milliards de dollars dans le cadre de son plan destiné à s'assurer de l'intégration des marchés de capitaux africains, a déclaré M. Adesina en réponse à une question de l'animateur.

« Nous devons renforcer les capacités de nos institutions », a-t-il résumé, ajoutant que 70 % de la population de l'Afrique, surtout les femmes, est engagée dans des activités commerciales informelles et qu'elle a besoin de liberté pour les mouvements de marchandises.

Les recherches montrent que la plupart des pays africains ouverts génèrent les investissements et la croissance économique les plus importants, a déclaré M. Adesina, citant les exemples du Togo, du Bénin, des Seychelles et du Rwanda.

Le roi Letsie III, dirigeant du Lesotho, a reconnu l'importance d'une intégration accrue, en particulier pour les petits pays sans littoral comme le sien. Il a déclaré que les infrastructures constituées de « matière grise » étaient tout aussi importantes. « Si nous n'attachons pas suffisamment d'attention au développement et à l'édification de l'être humain - mentalement et physiquement - nous ne pourrons pas nous développer », a-t-il conclu.

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