Question 1 : La Suisse a signé deux accords bilatéraux de subvention avec la Banque africaine de développement. Pouvez-vous nous en parler ?
En effet, nous avons signé un accord de subvention portant sur 3 000 000 francs suisses pour soutenir l'initiative « Boost Africa/E-Lab ». « Boost Africa » est une initiative conjointe de la Banque africaine de développement et de la Banque européenne d'investissement (BEI), et l'une des initiatives phares de la stratégie pour l'emploi des jeunes en Afrique (SEJA) de la Banque. Elle vise à tirer le meilleur parti possible, du potentiel du continent et à multiplier les opportunités sur le terrain.
La création d'un environnement favorable et le renforcement des compétences en matière d'entrepreneuriat sont essentiels pour créer un esprit d'entreprise dynamique et un secteur privé compétitif. L'expérience acquise à ce jour, a montré que les succès et les échecs des entrepreneurs dépendaient de manière cruciale de leur écosystème entrepreneurial local. Les entrepreneurs qui font partie d'un écosystème dynamique ont plus de chances de réussir que d'autres qui n'en font pas partie.
L'E-Lab (Laboratoire d'entrepreneuriat) contribuera à renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux, et représente donc un apport important à l'objectif plus large de « Boost Africa » qui consiste à épauler les jeunes entreprises innovantes, à travers le développement et la mise en place d'un secteur africain du capital-risque. Cela contribuera à la création, en Afrique, d'emplois de meilleure qualité en plus grand nombre.
La Suisse a versé une seconde allocation d'un montant de 200 000 francs suisses au Fonds de développement urbain et municipal pour l'Afrique (UMDF). Ce fonds a pour objectif de renforcer la mise en œuvre du Plan d'action pour le développement urbain durable défini par la Banque. L'UMDF est une facilité d'assistance technique qui aidera les villes dans la mise en place des modalités de gouvernance urbaine et dans la préparation de projets, cela afin de permettre des investissements plus importants dans le développement des infrastructures urbaines et d'accroître la participation du secteur privé.
L'objectif général du Fonds est précisément d'aider les villes et les municipalités africaines à mieux planifier et gérer la croissance urbaine et le développement résilient au changement climatique en améliorant la gouvernance et la qualité des services de base.
Question 2 : La Suisse s'intéresse beaucoup à la réduction de la pauvreté et au développement de l'esprit d'entreprise en Afrique. Comment la signature de ce nouvel accord renforce-t-elle cette ambition dans un partenariat avec la Banque africaine de développement ?
Ce partenariat est important pour le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) pour les raisons suivantes :
D'abord, la création d'un environnement favorable et le renforcement des compétences en matière d'entrepreneuriat pour faire naître un esprit d'entreprise dynamique dans nos pays partenaires, sont une priorité pour le SECO.
Ensuite, c'est la première fois que le SECO cofinance un projet avec la Banque africaine de développement comme partenaire de mise en œuvre. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour le SECO et permet le renforcement des relations institutionnelles avec la Banque.
Nous nous réjouissons d'avance d'une collaboration fructueuse entre le SECO et la Banque africaine de développement et qui préfigure la réussite de la mise en œuvre du projet.
La Suisse utilise le Programme de développement durable à l'horizon 2030 en tant que cadre pour sa coopération internationale. Elle est membre à part entière de la Banque depuis plus de trois décennies et a participé à toutes ses augmentations de capital ainsi qu'au soutien du Fonds africain de développement.
Actuellement, la Suisse accorde une importance particulière aux programmes dont le but est d'améliorer les perspectives d'avenir des pays en développement, notamment en ce qui concerne la création d'emplois et de revenus, le développement du secteur privé local, la lutte contre la précarité, la gouvernance et la lutte contre le changement climatique, à travers notamment, les énergies renouvelables.
Par le biais de ces deux nouveaux accords de financement, elle vise à soutenir le Groupe de la Banque en général et à poursuivre les efforts qu'elle mène pour réduire la pauvreté et promouvoir le développement durable ainsi que la résilience des pays d'Afrique. En répondant aux besoins les plus urgents en matière de capacités institutionnelles, l'UMDF contribuera à rendre le développement des villes africaines à croissance rapide, plus durable et plus efficace et à favoriser ainsi une croissance économique inclusive.