Programme coréen international d'agriculture (KOPIA)

14 Juin 2019
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African Development Bank (Abidjan)

Dans les années 1970, la Corée importait 900 000 tonnes de riz par an, et le pays est devenu autosuffisant dans ce secteur en cinq ans. Comment cela a-t-il été possible ?

Tout d'abord, grâce au développement technologique. Les scientifiques coréens ont concentré leurs efforts sur le développement de nouvelles variétés de riz et ont réussi à créer leurs propres variétés à haut rendement. Ensuite, grâce à la diffusion rapide des technologies. Plus de 7 000 agents de vulgarisation ont été déployés à travers le pays en vue d'atteindre l'objectif national d'autosuffisance en riz. En conséquence, les nouvelles variétés ont pu être cultivées sur 70 % de la superficie totale des rizières en l'espace de cinq ans. Enfin, grâce au soutien actif du gouvernement, qui a permis de construire rapidement des usines d'engrais, de consolider les terres arables et de sécuriser l'accès à l'eau d'irrigation au niveau national. Cette approche intégrée, qui allie le développement et la diffusion de technologies et le soutien du gouvernement, a permis d'atteindre l'objectif d'autosuffisance en riz.

Quelle devrait être la première priorité de l'Afrique pour pouvoir se nourrir et développer son agriculture ?

Le développement agricole implique de nombreux facteurs, mais il repose principalement sur le développement technologique. Les innovations technologiques nécessitent beaucoup de temps et d'investissements, mais elles sont incontournables. Les investissements dans la recherche et le développement doivent être renforcés afin de favoriser les innovations technologiques. La population doit également être davantage éduquée. Diverses analyses montrent que la persévérance des populations coréennes et les investissements réalisés dans l'éducation ont été les principaux moteurs du miracle économique en Corée.

Quels sont les types d'approches à adopter pour développer l'agriculture africaine ?

C'est l'avenir qui nous permettra de répondre à cette question. La population mondiale atteindra 9 milliards d'individus en 2050. Celle de l'Afrique passera de 1,3 milliard à 2 milliards de personnes. Toutefois, les perspectives en matière de sécurité alimentaire sont encore incertaines. Les populations urbaines de l'Afrique augmenteront progressivement, et 60 % des Africains vivront dans des villes d'ici à 2050. Plus particulièrement, l'afflux de jeunes dans les zones urbaines s'accélérera et il sera donc difficile de trouver des jeunes pour travailler dans les zones rurales à l'avenir.

Quelles sont les raisons qui peuvent conduire à cela ?

Tout d'abord, parce que les agriculteurs éprouvent des difficultés à vivre de leur activité agricole. La perspective de faire des affaires ou de travailler dans une usine en ville semble plus rentable. À ce propos, le gouvernement a un rôle essentiel à jouer pour accroître les revenus des agriculteurs. En effet, le gouvernement doit subventionner l'activité des agriculteurs pour pouvoir réduire leurs coûts de production et augmenter leurs profits. Ensuite, parce que l'agriculture est une activité difficile et peu productive. Nous devons donc veiller à faciliter le travail des exploitants, notamment en recourant à la mécanisation agricole. Si l'agriculture n'est pas encouragée, personne, et surtout pas les jeunes, ne voudra se tourner vers ce secteur.

Quel type de coopération technique serait possible avec la Corée ?

Les technologies agricoles de la Corée sont très développées. De nombreux domaines se prêtent à une coopération technique potentielle, mais la Corée est particulièrement performante dans les domaines suivants : l'amélioration des variétés, notamment du riz, des légumes et des fruits, les techniques de culture, les technologies de production de lait, de porc et de volaille, l'étude des sols, la gestion des ravageurs, la mécanisation agricole, la biotechnologie et l'application des TIC dans le domaine agricole.

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