Insuffler une nouvelle dynamique au partenariat bilatéral entre la Banque africaine de développement et la République démocratique du Congo (RDC), et explorer des pistes susceptibles de renforcer la croissance économique du pays. Tels sont les deux objectifs du dialogue stratégique organisé entre la Banque et les membres du gouvernement congolais (Ministres des finances, du budget, de l'agriculture, des PME, de l'énergie, du transport, des mines, du plan, de la santé et du développement rural), à l'Hôtel-Fleuve-Congo, à Kinshasa.
Se félicitant de la contribution de la Banque africaine de développement, le Ministre des finances, gouverneur de la Banque pour la RDC, a dépeint un tableau économique du pays marqué par une croissance macroéconomique de 5,8% en 2018 malgré une conjoncture économique difficile. Toutefois, a-t-il poursuivi, il reste d'énormes défis à relever, notamment dans les registres de l'amélioration de la gouvernance, du développement du secteur agricole, de la modernisation de l'économie, de la promotion du secteur privé et de la valorisation des ressources humaines. « La RDC ambitionne d'améliorer sa gouvernance, d'accélérer la diversification de son économie par l'agriculture, le tourisme et le secteur privé pour réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources minières. Nous comptons sur notre Banque, la Banque africaine de développement, pour nous aider à relever ces défis et nous nous réjouissons de l'implication personnelle du président Adesina dans ce combat.»
Cette session s'est achevée par les conclusions suivantes :
La satisfaction du gouvernement pour l'implication personnelle du président Adesina dans le développement de la RDC au terme d'échanges de haut niveau annonciateurs d'une dynamisation de la coopération entre les deux parties ;
La nécessité d'améliorer les infrastructures, de faciliter l'écoulement des produits et les échanges ;
La nécessité pour la RDC d'engager des réformes pour attirer les investissements ;
La nécessité de diversifier une économie dépendant des secteurs extractifs pour la transformer en une économie tirée par l'agriculture et l'agro-industrie, source de revenus et d'emplois pour les jeunes ;
La nécessité d'optimiser la présence du secteur privé à travers leur grande implication, en vue d'accroître la prospérité.
En dépit des innombrables défis qu'il faudra surmonter, la plupart des ministres ont souligné l'impact positif des projets financés par la Banque sur la situation des populations. Ils ont, notamment, mentionné les projets d'infrastructure, de santé, d'eau et d'assainissement.
Le président Adesina a, pour ce qui le concerne, mis l'accent sur les énormes potentialités de la RDC. « Notre excellente coopération, entamée en 1973, s'est traduite par un investissement de 6,1 milliards de dollars dans l'agriculture, l'eau et l'assainissement, les infrastructures régionales, le social et l'énergie. »
«Les potentialités ne se mangent pas, » dira-t-il, notant que les Africains doivent cesser de former les gens aux emplois du passé et donner la priorité à la formation aux emplois du futur. Il faudra au préalable résoudre la délicate question de la malnutrition car « un enfant rabougri aujourd'hui signifie nécessairement des économies rabougries demain."
Nous allons accélérer le développement de la RDC grâce à l'implication du secteur privé, soulignent Adesina et Tshisekedi
En début de soirée, le président de la Banque et le Chef de l'Etat, Félix Tshisekeki ont animé un panel de discussions, lors d'un Forum sur le développement du secteur privé, qui a réuni plus de 150 chefs d'entreprises. Les deux personnalités ont souligné le rôle du secteur privé dans le développement de la RDC. «La Banque africaine de développement nous offre une opportunité extraordinaire. Nous devons diversifier notre économie. Le Congo est déterminé à se transformer. L'homme doit changer aussi. Et c'est justement pour cela que nous soutenons notre Banque,» a déclaré le président Tshisekedi.
Dans la même dynamique, le président Adesina a répondu aux questions des journalistes locaux et internationaux - Radio et Télévision nationale du Congo (RTNC), Radio France Internationale (RFI), l'Agence française de presse (AFP), le Potentiel de Kinshasa, les Enjeux africains, entre autres, venus s'imprégner de la vision de la Banque pour la RDC. Interrogé sur les défis liés à la mise en œuvre des projets intégrateurs entre les deux Congo (Kinshasa et Brazzaville), le président a dit : «L'Afrique ne peut pas se focaliser sur les défis », soulignant « qu'à l'instar du pont que la Banque a réalisé entre la Gambie et le Sénégal, nous allons relier les deux Congo. C'est inacceptable que ce pont soit inexistant. Il est fondamental pour l'intégration. La Banque fait son travail dans le strict respect des règles de l'art.»
Le portefeuille actuel de la Banque africaine de développement en RDC est de 1,5 milliard de dollars américains.