Le premier projet de pôle agro-industriel, financé par la Banque africaine de développement, pose ses jalons à Yamoussoukro

21 Juin 2019
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African Development Bank (Abidjan)

Le projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier (2PAI Bélier) est le tout premier agropole de Côte d'Ivoire. Financé à 80 % par la Banque africaine de développement à hauteur de 121 millions de dollars, il a pour objectif de relancer l'agriculture pour atteindre l'autosuffisance alimentaire dans une région en déclin économique depuis 30 ans, malgré un potentiel important.

Diplôme d'ingénieure agronome en poche, Madoussou Diomandé n'a nullement été tentée par les bureaux feutrés d'Abidjan. Au contraire, elle a choisi d'accomplir son parcours professionnel sur les terres agricoles de la capitale politique du pays, Yamoussoukro. Elle fait partie des 27 premiers pensionnaires du centre d'incubation de la ville.

Mis en œuvre par l'Ecole supérieure d'agronomie de Côte d'Ivoire, le centre va dispenser six mois de formation à ces jeunes, qui bénéficieront ensuite d'un fonds d'appui pour un accompagnement de trois ans. « Mon projet ? Produire et transformer des plantes locales en tisane, explique-t-elle. Je suis ici pour obtenir un appui technique et managérial afin de mieux structurer mon activité. »

Marcel Yao, agripreneur et président de la coopérative Entente de Subiakro à Yamoussoukro, a le même objectif que Madoussou Diomandé. Lui a choisi la vente et la livraison de produits vivriers à domicile ou au marché. « Tout client qui veut se faire approvisionner passe commande sur Internet ou par SMS et téléphone dans les zones sans Internet. J'ai un partenariat avec des transporteurs qui livrent dans les villes isolées. La formation acquise dans ce centre va me permettre d'améliorer mon projet », raconte-t-il.

« Nous accordons une priorité aux populations vulnérables, les jeunes et les femmes, à qui est destiné le programme d'incubation et d'installation. Ils sont 800 jeunes à être ciblés, dont 400 jeunes filles », souligne Valérie Acka Eponou, coordinatrice du projet « 2PAI Bélier », lancé il y a tout juste un an.

Identifié dans le cadre du dialogue avec le gouvernement ivoirien, le projet « 2PAI Bélier » mise sur une dynamique des filières agricoles porteuses (riz, maïs, manioc, légumes, porcin et poisson) et une implication accrue du secteur privé, des jeunes et des femmes.

Le projet a des objectifs chiffrés : réhabiliter 1 835 hectares de périmètres rizicoles pour une production prévisionnelle de 22 000 tonnes de riz paddy ; aménager 335 hectares de périmètres maraîchers pour produire 11 000 tonnes de légumes ; exploiter 12 000 hectares de maïs et de manioc pour une production attendue de 72 222 tonnes de maïs et 360 000 tonnes de manioc. Quelque 461 600 personnes (64% des habitants de la zone) doivent bénéficier du projet, dont plus de moitié de femmes.

« A ce jour, nous avons 105 hectares de maraîchers en voie d'achèvement, 1 197 ha de périmètres rizicoles en travaux dont 130 hectares à Zatta, 540 km de pistes rurales achevés, 100 pompes villageoises réparées dans 100 localités et 50 forages équipés de pompe en construction », énumère Acka Eponou.

Hervé Kouassi Kouamé, producteur d'ignames et de manioc, se réjouit de la piste aménagée par le projet dans son village Allangoua : « par le passé, nous avions des problèmes pour écouler nos produits vers la ville. Avec notre véhicule à trois roues, nous ne réalisions que trois voyages qui rapportaient 90 000 francs CFA (163,5 dollars américains) par jour », se souvient-il.

« Depuis la réhabilitation de la voie, nous effectuons six chargements de produits agricoles dans la journée, pour un revenu de 180 000 francs CFA (327 dollars américains). Nos activités vont bon train et nous souhaitons qu'elles soient étendues à toute la Côte d'Ivoire », conclut-il.

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