Des investisseurs africains, européens et américains ont animé un panel avec le président de la Banque africaine de développement, mardi à l'Africa Investment Forum 2019, afin de réfléchir collectivement au thème suivant : « Destination Afrique : s'appuyer sur les investisseurs institutionnels ».
Parmi les panélistes figuraient Adam Boehler, directeur exécutif de la Société de financement du développement international des États-Unis, Roc Hersov, fondateur de la plateforme « Invest Africa », Uche Orji, directeur général du fonds souverain nigérian NSIA, et Shola David Borha, directrice générale pour l'Afrique de la Standard Charted Bank.
Linda Mateza, directrice exécutive du fonds de pension sud-africain Eskom, Lerry Knox, directeur exécutif du Groupe des infrastructures souveraines, et Richard Ingram, directeur exécutif du système de retraite des enseignants de l'Illinois, ont également participé au panel.
« En Afrique, il n'y a pas que des risques, il y a aussi des opportunités, a soutenu le président Adesina. Nous devons être moins bureaucratiques, être agiles pour travailler avec le reste du monde. Nous avons besoin d'une collaboration organique. L'Afrique a besoin de vendre ses success stories. Il est important de développer ce type de communication. »
¨Pour sa part, Roc Hersov a estimé que « pour mobiliser les investissements sur le continent africain, tout est question de confiance ». Parmi nos investisseurs, beaucoup n'ont jamais mis les pieds en Afrique parce qu'ils se disent que tout se fait aux États-Unis sur les places boursières. Alors pourquoi venir en Afrique ? C'est un problème à régler et voir les opportunités : parmi les 54 pays du continent, nous en avons 16 dans lesquels nous pouvons investir. »
Selon Richard Ingram, les investisseurs américains ont pris conscience de l'importance des marchés africains. Cependant, « il s'agit de lever certains obstacles dans leur perception et d'investir dans des projets où la demande est déjà présente. » Ce à quoi Lerry Knox a renchéri : « Il est nécessaire de mettre en place un cadre règlementaire. »
Construire la confiance pour attirer les capitaux en Afrique, a recommandé Uche Orji, plaidant pour « la création de fonds de co-investissement. Il nous faut travailler en synergie. Les fonds souverains du Maroc, d'Angola, du Nigeria ont un rôle à jouer. Si les banques multilatérales de développement veulent investir, nous les aiderons. » Une idée appuyée par Mateza Linda : « Investissons en Afrique et à partir de l'Afrique. Le Kenya est l'exemple à suivre d'un travail en groupe et en synergie. »
« Les banques multilatérales vont travailler avec vous, les fonds souverains africains, pour investir au bon endroit », a répondu le président Adesina, à l'issue du panel.
L'édition inaugurale de l'Africa Investment Forum (AIF) a été lancée l'an dernier par la Banque africaine de développement, en partenariat avec Africa50, la banque africaine d'import-export Afreximbank, la Banque de développement du commerce, la Banque de développement de l'Afrique du Sud, la Banque islamique de développement, la Société financière africaine et la Banque européenne d'investissement.
La deuxième édition de l'AIF se tient du 11 au 13 novembre à Johannesburg, capitale économique de l'Afrique du Sud.