Le programme « Desert to Power », initié par la Banque africaine de développement pour fournir de l'électricité à 250 millions de personnes dans la région du Sahel, a fait l'objet d'une session spécifique mardi à l'Africa Investment Forum 2019, organisé à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Le panel de cette session intitulée « Investir dans le soleil : l'initiative Desert to Power » était animé par Wale Shonibare, vice-président de la Banque africaine de développement en charge des énergies. A ses côtés figuraient plusieurs experts sectoriels : Paloma Perez de Vega, Cheffe de la Division Financements de Projet de projet à la division Finance de la Banque européenne d'investissement (BEI), Gareth Walsh, chef au sein de l'équipe de gouvernance de l'Institut Tony Blair pour le changement global, Ignacio Pérez-Arriaga, directeur de la formation en énergie à l'école de régulation de Florence, Ismael Nacoulma Somlawendé, directeur de l'agence burkinabé d'électrification rurale et Angela Nalikka, cheffe de division au département Développement du système électrique de la Banque.
« La zone solaire la plus vaste au monde se situe dans le Sahel. Nous voulons catalyser les investissements pour réaliser ce programme, dont la Banque africaine de développement est le chef de file. Et nous allons réaliser ce programme», a lancé en introduction Wale Shonibare. Selon lui, il est nécessaire de lever des ressources pour réussir ce programme, qui représente une opportunité de 10 000 mégawatts de production électrique, du Tchad au Burkina Faso, via le Soudan en passant par Djibouti, le Sénégal, le Nigeria, le Mali, l'Ethiopie, la Mauritanie, le Niger et l'Érythrée.
Pour Ignacio Pérez-Arriaga, directeur de la formation en énergie à l'école de régulation de Florence, c'est « un excellent programme, dont on a besoin », mais il reste « un programme difficile : il va exiger des investissements importants pour la mise en place des règlementations et le transport de l'énergie produite. Si nous voulons qu'il fonctionne, il faut déterminer la façon d'allouer les coûts, de mettre en place une autorité de planification, de s'occuper des contrats et de la sécurité d'approvisionnement. C'est possible mais c'est un vrai défi. »
Avec « Desert to Power », Paloma Perez de Vega a souligné que la Banque africaine de développement s'attaquait « à un des problèmes cruciaux dans le Sahel : cette initiative va permettre l'accès à l'énergie propre, qui est une solution pour que ces pays atteignent les objectifs de développement durable ». Elle a recommandé une bonne préparation des cadres contractuels, la préparation de projets bancables et la mise en place d'appels d'offres ouverts et transparents.
« Le solaire est une grande partie de la solution pour permettre aux populations d'accéder à l'électricité. Ce programme est ambitieux ! Il faudra prendre en compte les questions du transport et de la vente d'énergie, des points très importants dans sa réalisation », a conclu Gareth Walsh.
« Il y a 140 millions de dollars à lever pour préparer le programme. Nous allons mettre en place une équipe de travail pour identifier les priorités. Son secrétariat sera basé à Abidjan. Nous travaillons avec des partenaires en mesure de réaliser le programme », a rassuré Wale Shonibare, dévoilant au passage le nom du président du groupe de travail : Mustapha Bakkoury, PDG de Masen Maroc.
La première réunion du Comité directeur du groupe de travail Desert to Power s'est tenue dans la matinée du 12 novembre en présence de partenaires clés.
L'Africa Investment Forum (AIF) rassemble les promoteurs de projets et les investisseurs, les emprunteurs, les prêteurs, les décideurs et les investisseurs des secteurs public et privé dans le but d'encourager l'investissement en Afrique.
Pour sa deuxième édition, l'AIF se déroule du 11 au 13 novembre à Johannesburg, en Afrique du Sud.
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Alexis Adélé, Département de la communication et des relations extérieures : a.adele@afdb.org