Conférence économique africaine à Charm el Cheikh - « Réformer l'offre de formation et le marché du travail pour offrir plus d'opportunités aux jeunes africains », indique un panel d'experts

Photo de groupe de la Conférence économique africaine 2019
3 Décembre 2019
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African Development Bank (Abidjan)

Les participants de la première session plénière de la conférence économique africaine 2019, à Charm el-Cheikh, en Egypte ont indiqué deux défis principaux, à savoir, identifier les besoins du marché du travail et restructurer les économies africaines.

Les participants à cette session ont discuté des entraves aux actions gouvernementales, qui réduisent les opportunités d'emplois aux jeunes africains. Il s'agit surtout, selon eux de créer des emplois décents pour les jeunes, en leur offrant des alternatives durables à la pauvreté tout en améliorant leur quotidien.

Selon les panelistes, les chiffres du chômage en Afrique, ainsi que la faible capacité des économies africaines à offrir des emplois sont alarmants. En invoquant une étude, Haroon Bhorat, professeur d'économie et directeur de l'unité de recherches sur les politiques de développement à l'université de Cape Town, souligne que 41,4% de ces jeunes sont africains. Il relève que le taux de chômage en Afrique s'élève à 11,9%. Pis, 37,7% des personnes disposant d'un emploi dans le continent africain, survivent avec une rémunération insignifiante.

Le secteur privé doit jouer pleinement son rôle

« Le problème est que le secteur public s'empare d'environ 60% du fonctionnement dans le continent africain. Il doit en revanche jouer pleinement son rôle, » a ajouté Haroon Bhorat.

Le professeur souligne également la nécessité de reformuler la combinaison des secteurs capables de générer des emplois, notant que l'agriculture et l'agro-industrie devraient garantir des emplois bien rémunérés. L'industrie doit augmenter sa part dans la croissance économique, étant donné son potentiel plus élevé à offrir des emplois décents, expliquera-t-il.

Opinion partagée par Hanan Morsy, directrice du Département des politiques macroéconomiques des prévisions et de la recherche de la Banque. Selon elle, le continent africain doit dépendre davantage des secteurs à productivité intense. C'est le seul moyen d'offrir des emplois décents. « Le continent africain a réussi au cours des dernières années, à réaliser un taux de croissance de 4%, un taux relativement élevé, non répercuté sur le marché du travail. Les emplois offerts demeurent limités », dira-t-elle, ajoutant que le secteur privé doit jouer un rôle plus efficace pour dynamiser le marché du travail.

Autonomiser la nouvelle génération et savoir passer la main

L'absence des compétences répondant aux nécessités du marché travail en Afrique est un facteur aggravant du chômage des jeunes en Afrique.

A cet égard, le ministre de l'Education égyptien, Tarek Shawki, a présenté l'expérience de la transformation du système éducatif, en vue d'offrir des formations pratiques aux jeunes égyptiens. Le gouvernement a lancé une initiative commune, pour délivrer des formations plus adaptées aux besoins de l'industrie. Le gouvernement a ainsi créé des écoles de formation technique, avec l'appui du secteur privé. « Ce système commun, financé par le secteur privé, garantit l'emploi aux jeunes, compétents dans le secteur industriel », selon le ministre.

Raymond Gipin s'est félicité de cette initiative du gouvernement égyptien. « Former les jeunes afin de répondre aux besoins du marché du travail est un réel défi en Afrique, » notera-t-il.

Quant à Adam Elhiralka, directeur de la Division de macroéconomie et gouvernance à la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, « il ne s'agit pas seulement d'absence d'opportunités d'emplois, mais aussi d'une grande menace qui pèse sur 76,5% des jeunes africains ». En soulignant que le secteur agricole offrait la grande majorité des opportunités, il a indiqué que « le continent africain a besoin d'une stratégie contre le chômage, basée sur la diversification des secteurs de l'économie et la restructuration du système éducatif », résume-t-il.

Pour sa part, Juliana Ratovoson, présidente par intérim de l'Union africaine pour la jeunesse, a souligné la nécessité d'autonomiser la jeunesse et savoir leur passer la main en leur offrant de réelles opportunités pour éviter également la fuite de cerveaux, selon elle, conclura Ratovoson.

Contact:

Contacts : Aristide Ahouassou, Département de la communication et des relations extérieures, a.ahouassou@afdb.org

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