Les experts et chercheurs présents à la Conférence économique africaine 2019, ont dressé un tableau des faiblesses du marché du travail en Afrique. Selon eux, ce marché est caractérisé principalement par l'inadéquation de la formation, un accès difficile et un environnement économique dominé par le secteur informel.
Au cours de cette session sur « Emploi des jeunes en Afrique, opportunités et défis », les jeunes chercheurs ont fait le point de la situation au Ghana, Togo, Bénin, Cameron et au Congo.
Adeolo Oyenubi, chercheur à la School of Economics and finances, University of Witwatersrand, en Afrique du Sud, a fait état du soutien fort du gouvernement du Ghana au secteur informel, convaincu que ce secteur dynamique, est vital dans les économies africaines. En pointant les inégalités du marché du travail, il a souligné la nécessité d'une intervention soutenue du gouvernement pour aider la jeunesse à sortir durablement de la pauvreté. ll a noté également avec satisfaction le dynamisme de l'auto emploi des jeunes du Ghana, source de stabilité et de sécurité salariales.
Une étude portant sur le marché du travail au Congo, menée par Mathieu Makouezi, chercheur au Centre d'études et de recherches sur les analyses et les politiques économiques, a fait ressortir les faiblesses en termes d'opportunités et de perspectives pour les jeunes. Le taux de chômage des jeunes âgés entre 15-29 s'élève à 30,5¨%, alors que 31% des jeunes sont à la recherche d'emploi depuis plus de deux ans. Selon Makouezi, l'inadéquation entre l'offre et la demande, appelle de la part du gouvernement, des mesures concrètes de réforme de l'éducation et de la formation technique des jeunes.
Koami Mawuko Midagbodi, a présenté les cas du Bénin et du Togo, soulignant les contraintes liées à l'absence de qualification professionnelle technologique. Pour Midagbodi, il est urgent que les gouvernements de ces pays renforcent l'éducation et la formation professionnelle technologique afin de faciliter l'insertion des jeunes et les aider à sortir de la pauvreté.
Pour la situation du Cameroun, Faustine Ked Ndouna, chercheur, estime que le marché du travail est caractérisé par un secteur informel croissant et un secteur formel quasi inexistant. Cela est dû à la difficulté d'accès au marché du travail et pour cela le gouvernement doit identifier les besoins du marché et former des jeunes capables de répondre à ces besoins.
Il s'agit en fait de réduire les obstacles règlementaires et institutionnels limitant l'accès au marché du travail, en procédant à une réforme du système éducatif, en vue de répondre aux besoins des industries. Faustine Ked Ndouna estime que 7,13 % des employés dans le secteur formel sont qualifiés, et 60,16% de la main d'œuvre se trouve dans le secteur informel alors que moins de 3% dans le secteur informel dispose d'un contrat. Des chiffres qui révèlent, selon la panéliste, la déformation du marché du travail au Cameroun.
Contact:
Aristide Ahouassou, Département de la communication et des relations extérieures, a.ahouassou@afdb.org