Le Premier ministre britannique et les dirigeants africains appellent les investisseurs à accroître leur rôle dans l'économie du continent

L’Afrique est à l’aube d’une transformation économique sans précédent, et le Royaume-Uni doit s’engager dans un « partenariat pour le changement », a déclaré, mardi à Londres, le président de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina
20 Janvier 2020
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African Development Bank (Abidjan)

« Les entreprises britanniques doivent saisir la chance de renforcer leurs relations économiques avec l'Afrique, un continent qui offre des possibilités d'investissement inégalées », ont déclaré, ce lundi à Londres, plusieurs dirigeants africains durant une rencontre de haut niveau avec le gouvernement britannique.

Lors de la cérémonie d'ouverture du Sommet sur l'investissement Royaume-Uni-Afrique 2020, qui a suscité un réel engouement et à laquelle ont assisté des hauts responsables dirigeants et délégués représentant 16 pays africains - dont le président égyptien Abdel-Fattah Al Sisi -, le Premier ministre britannique Boris Johnson a plaidé pour des investissements plus importants en Afrique et appelé au renforcement et au renouvellement du partenariat existant entre le Royaume-Uni et l'Afrique.

« Regardez le monde aujourd'hui et vous réaliserez rapidement que le Royaume-Uni est non seulement le partenaire de choix évident, mais aussi le partenaire d'aujourd'hui, de demain et des décennies à venir », a déclaré Boris Johnson dans son discours d'ouverture, parlant de l'Afrique comme un continent en plein essor affichant « des niveaux de croissance stupéfiants ».

Le secrétaire aux Affaires étrangères, Dominic Raab, le secrétaire au Développement international, Alok Sharma, et le prince Harry étaient présents au Sommet, premier du genre organisé par le gouvernement britannique.

Le président Nana Akufo Addo du Ghana, le président Uhuru Kenyatta du Kenya, le président Mohamed Ould Cheikh el Ghazouani de la Mauritanie, le président Akinwumi Adesina de la Banque africaine de développement, et le secrétaire d'État britannique au Développement international, Alok Sharma, ont pris la parole lors d'une réunion-débat en séance plénière ayant pour thème « Les finances et les infrastructures durables : exploiter le potentiel des services financiers de la City de Londres et du Royaume-Uni pour promouvoir la croissance en Afrique. »

Le président Kenyatta, qui a sonné l'ouverture de la Bourse de Londres (LSE) pour y marquer l'introduction de la première obligation verte du Kenya, a plaidé en faveur d'investissements innovants et durables dans les infrastructures énergétiques. « Nous devons tous chercher des idées hors de sentiers battus (... ) pour nous assurer de produire davantage d'énergie verte. Cette toute première obligation verte souveraine d'une valeur de 41,45 millions de dollars servira à construire des logements respectueux de l'environnement au Kenya pour les étudiants », a-t-il expliqué.

Répondant à une question sur les partenariats entre le Royaume-Uni et le Ghana, le président Nana Akufo-Addo a déclaré : « dans un monde où la richesse de l'Afrique est incontestée, la City de Londres peut jouer un rôle important pour combler le grand déficit en infrastructures de l'Afrique et la Bourse de Londres peut devenir une plaque tournante dans cette nouvelle relation avec le continent. En effet, d'ici à 2030, un consommateur sur quatre vivra en Afrique. »

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a annoncé la mise en place d'un nouveau partenariat de financement des infrastructures entre la Banque et le Département pour le développement international (DFID) du Royaume-Uni portant sur 80 millions de dollars américains.

Selon le président Adesina, « le déficit d'investissement dans les infrastructures du continent, compris entre 68 et 108 milliards de dollars par an, est énorme. Cependant, cela dépend de la façon dont on voit les choses : soit le verre est à moitié vide, soit il est à moitié plein. Pour nous, c'est une occasion valorisée entre 68 et 108 milliards de dollars. »

« Le problème du risque en Afrique est exagéré, a-t-il ajouté. Le risque de perte est plus faible qu'en Amérique latine. Pourtant, les fonds ne sont pas dirigés vers l'Afrique. Il y a 8 000 milliards de dollars en actifs gérés à Londres mais seulement 1 % de ce montant est investi en Afrique ! »

Le président de la Banque a appelé les investisseurs à se tourner vers l'Afrique et a rappelé les résultats de l'Africa Investment Forum, une initiative novatrice, pilotée par la Banque africaine de développement et ses principaux partenaires, destinée à accélérer le rythme des investissements sur le continent. Cette plateforme multisectorielle unique en son genre est conçue pour faire avancer les transactions bancables jusqu'au bouclage de leur plan de financement. Lors du 2ème Forum, qui s'est tenu en novembre 2019 à Johannesburg, en Afrique du Sud, des transactions évaluées à 40,1 milliards de dollars ont retenu l'intérêt des investisseurs.

Le président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh el Ghazouani, a présenté les possibilités offertes par l'économie bleue et les importantes réformes en cours destinées à attirer les investisseurs étrangers. « Nous avons renforcé la sécurité le long de nos côtes. Parmi d'autres mesures figure la création d'un Conseil de l'investissement. Ces efforts considérables donnent des résultats spectaculaires et rassurent les investisseurs », a-t-il affirmé.

L'Afrique compte aujourd'hui 8 des 15 économies dont la croissance est la plus rapide au monde. D'ici à 2030, 42 % des jeunes de la planète seront africains et constitueront une main-d'œuvre et une base de consommateurs potentiels considérables.

Dans ses observations finales, le secrétaire d'État britannique Alok Sharma a fait part de sa confiance dans le continent. « L'Afrique a un avenir extraordinaire ! », a-t-il lancé. Alok Sharma a annoncé la mise en place de cinq partenariats pour mobiliser les investissements du secteur privé dans des infrastructures de qualité sur le continent. « La City de Londres peut jouer un rôle dans la mobilisation de ressources pour l'Afrique », a-t-il avancé.

Lors de sa prise de parole, Boris Johnson a fait une annonce importante sur la politique du Royaume-Uni en matière de lutte contre le changement climatique : « à partir d'aujourd'hui, le gouvernement britannique ne fournira plus de nouvelle aide directe au développement des mines de charbon thermique et des centrales à charbon à l'étranger. » Il s'aligne ainsi sur le programme vert de la Banque africaine de développement, qui vise à accroître les investissements dans les énergies renouvelables. Le président Adesina avait annoncé, l'an dernier à l'Assemblée générale des Nations unies, que la Banque allait se détourner des investissements dans l'extraction du charbon.

Contact:

Nafissatou Ndiaye Diouf, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement

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