Au Maroc, la Banque africaine de développement a accompagné le retour à la terre de milliers de jeunes qui placent de plus en plus en l'agriculture leur avenir.
« J'ai débuté dans ce domaine très jeune en 1995. Les débuts ont été difficiles. Je n'avais pas de terre, je n'avais rien. Je partageais une parcelle avec d'autres agriculteurs, puis j'ai commencé à en louer. C'est en ce moment que j'ai vraiment commencé mon métier d'agriculteur ».
A 40 ans, Abdelhak Boukhari a repris le travail de la terre. Il produit des fraises qu'il exporte essentiellement sur le marché européen et en Amérique du nord. Ce métier, il l'a repris à son père qui utilisait du matériel rustique. Aujourd'hui, il pense avoir fait mieux que celui-ci. Le chef d'entreprise qu'il est devenu a loué plus de terre cultivables, modernisé ses outils de travail et amélioré ses techniques de production.
« J'ai vraiment l'impression d'être un champion, parce que mon père avait un ou deux ouvriers, alors que moi j'en ai entre 40 et 50. Grâce à Dieu, j'ai beaucoup d'outils : le tracteur pour les labours, des machines agricoles, des serres, un goutte-à-goutte. J'ai vraiment à ma disposition des outils modernes ».
Hicham Mokadem, 30 ans, est lui ingénieur agronome. Il s'est lancé dans la production de framboises à Laouamra, situé au nord-ouest du Maroc. Ses produits, il les exporte essentiellement en Europe.
« A la ferme, on a 15 hectares. J'ai décidé d'investir dans les fruits rouges parce que c'est un secteur d'avenir », affirme le jeune ingénieur. « Je suis confiant, je ne suis pas seul », dit-il en référence aux milliers de jeunes qui retournent à la terre, encouragés par la nouvelle politique agricole du Royaume
Lancé en avril 2008, le Plan Maroc Vert (PMV), a pour principales ambitions d'assurer une durabilité à long terme de l'agriculture afin de consolider son intégration au niveau national et international. Il devra notamment permettre une forte amélioration du revenu agricole des producteurs et une nette augmentation du PIB agricole et des exportations du royaume.
Ce projet bénéficie d'un soutien important de la Banque africaine de développement à travers le Programme d'appui au Plan Maroc Vert (PAPMV) d'un montant de plus d'un demi-milliard d'euros.
« 30% d'augmentation du rendement agricole, 40% d'économie en eau avec un revenu agricole en hausse de près de 45%. Voilà les résultats du Plan Maroc Vert que nous soutenons depuis 2008 », se félicite la représentante résidente de la Banque pour le Maroc, Mme Leila Farah Mokaddem.
Les succès des jeunes marocains à travers Abdelhak et Hicham illustrent la bonne marche de trois des cinq priorités de développement de la Banque : nourrir l'Afrique, industrialiser l'Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains. Des domaines d'intervention prioritaires qui sont indispensables pour la transformation de l'existence des populations africaines comme prévu dans le Programme des Nations Unies relatif aux Objectifs de développement durable (ODD) et à l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA).