Le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, a reçu, vendredi 21 février à Dakar, les administrateurs de la Banque africaine de développement au dernier jour de leur mission de consultation dans le pays.
En présence du ministre de l'Économie, du plan et de la coopération, Amadou Hott, gouverneur de la Banque pour le Sénégal, le président Sall a salué l'excellence des relations entre la Banque et le Sénégal, qui ont débuté en 1972. « Le soutien de la Banque africaine de développement, notre Banque, a été déterminant, dans la phase 1 du Plan Sénégal émergent, a-t-il précisé. L'aéroport international AIBD, le Train express régional, le programme de modernisation des villes et l'autoroute à péage en sont les plus emblématiques. »
Le président Sall a indiqué que son gouvernement consacrait 50 millions de dollars par an à l'entreprenariat des jeunes afin de lutter contre le chômage qui affecte cette catégorie d'âge. Il a suggéré une aide de la Banque pour la mise en place d'une banque d'investissement en faveur de l'emploi des jeunes à l'échelle du continent. La création d'emplois passera aussi par les agropoles, qui permettront de réduire les pertes post-récoltes et les déperditions des productions fruitières grâce au stockage et à la transformation, a-t-il ajouté.
Parlant de l'intégration régionale, « les infrastructures de connectivité, en particulier les chemins de fer, permettront de donner sens à la zone de libre-échange continentale (Zleca), a insisté le président Sall. La Banque africaine de développement est la banque de l'Afrique. Elle n'est pas n'importe quelle banque : elle est notre banque ! Elle doit accompagner le continent dans ses vrais problèmes et ses vrais enjeux. » Il a également parlé du pont « Sénégambie » sur le fleuve Gambie et celui de Rosso entre la Mauritanie et le Sénégal, qui vont renforcer l'intégration dans la sous-région.
Par ailleurs, le président du Sénégal est revenu sur les enjeux de l'énergie, notamment de la transition énergétique, l'objectif étant d'atteindre 30% d'énergie propre d'ici à 2021. Il a mis l'accent sur l'optimisme suscité par le projet « Desert to power » piloté par la Banque.
S'agissant de la recapitalisation de la Banque, le président Sall affirme l'avoir personnellement soutenue auprès du président Donald Trump et de la chancelière Angela Merkel. Il a aussi plaidé pour davantage de guichets privés.
Le président Sall a précisé soutenir la candidature du président Adesina « parce que nous sommes très satisfaits du travail accompli et nous pensons qu'il mérite un second mandat ». Il a saisi cette occasion pour annoncer la candidature du Sénégal pour abriter les Assemblées annuelles de la Banque en 2023, année « où toutes les infrastructures seront prêtes pour accueillir les hôtes du Sénégal ».
Le porte-parole de la délégation, Saïd Maherzi, a ensuite présenté les différents administrateurs de la Banque présents au Sénégal et livré un compte-rendu exhaustif des activités de la mission. « Nous avons rencontré beaucoup de partenaires, les agences de projets, des représentants de la société civile et du secteur privé. Nous avons été impressionnés par le dynamisme et les résultats obtenus sur le terrain. Partout, la coopération entre le Sénégal et la Banque est saluée », a-t-il expliqué.
Il a également fait état de certains défis à relever, notamment « la part importante du secteur informel, la mobilisation des ressources internes, l'efficacité dans les dépenses publiques. »
Le président Sall a assuré être conscient de ces défis, en y incluant la question sécuritaire qui « engendre de lourdes dépenses atteignant plus de 20% du budget de certains pays. C'est intenable ! », a-t-il conclu.
Contact:
Amadou Mansour Diouf, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement