Une formation technique sur la pratique de la pisciculture a été dispensée à 35 jeunes ivoiriens du 12 au 14 mars derniers à Man, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, avec le soutien financier de la Banque africaine de développement.
Cette formation s'est déroulée dans le cadre de la mise en œuvre de la composante Appui à l'autonomisation des femmes et des jeunes du Projet de renforcement des réseaux de transport et de distribution de l'électricité (PRETD) du District des Montagnes.
Le projet d'Appui à l'autonomisation des femmes et des jeunes des régions du District des Montagnes du PRETD a été financé à hauteur de 1,07 million d'euros par la Banque africaine de développement. Piloté par la société publique Côte d'Ivoire Énergies, il est mis en œuvre par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en Côte d'Ivoire.
La formation portait sur les connaissances fondamentales à acquérir dans la pisciculture, l'aménagement des étangs, les itinéraires techniques, la maîtrise des tâches techniques et la gestion comptable. « Nous leur avons aussi fait des recommandations sur la tenue d'un cahier de ferme afin de faire de leur projet, un succès à moyen terme. Cela devrait permettre, dans 18 mois, d'avoir une nouvelle génération de pisciculteurs », a assuré Habib Coulibaly, formateur.
Raymond Kitandala, expert énergie à la Banque africaine de développement, a invité les bénéficiaires de la formation à exploiter au mieux les leçons acquises. « Mettez en application ce que vous avez appris pour que le projet soit une réussite. Et cela ne sera une réussite que lorsque tous les Ivoiriens seront heureux de consommer du poisson Made in Man », leur a-t-il conseillé.
Olivier Koffi, chef de service Réseaux de transport et interconnexion à Côte d'Ivoire Énergies, partenaire pilote du projet, a exprimé un sentiment de fierté « devant cette volonté de jeunes femmes et hommes à parvenir à l'autonomisation. Sachez que cette formation est une réelle opportunité pour vous, qu'elle est le coup d'envoi de la hausse de vos revenus. Et si nous revenons ici dans six mois, nous voulons voir un sourire sur tous les visages », a-t-il souhaité.
« La formation a été très bénéfique pour l'ensemble des bénéficiaires, a reconnu Bernard Toazaman, président de l'ONG Association pour le développement et la renaissance, porte-parole des auditeurs. Elle nous a permis de comprendre que la pisciculture ne se faisait pas à la volée. Dans six mois, allons démontrer que l'aide apportée par la Banque africaine de développement et ses partenaires n'est pas fortuite. Nous serons un point de référence. »
Selon Bernard Toazaman, le projet permet une lutte contre l'insécurité et le chômage des jeunes, par l'occupation de ces derniers et le décollage économique de la région. « Plus important, les jeunes du District des Montagnes n'auront plus des envies de traverser la mer et penser à l'Europe. Ils savent tous qu'il y a des moyens d'être autonomes en restant ici », a-t-il conclu.
Propos de pisciculteurs :
Janvier Feh (40 ans, Dompleu)
« Je suis très heureux d'avoir pris part à cette formation. Il y a de nombreuses choses que je ne maitrisais comme l'entretien des alevins pour obtenir assez de larves et produire du poisson. J'ai également retenu la procédure d'alimentation des poissons. Je suis impatient à mettre en œuvre ce que j'ai appris. Mon objectif est de produire beaucoup de poissons et avoir plus de revenus afin d'entretenir ma famille ».
Thérèse Oulaï (37 ans, Mahapleu)
« Dans mes étangs, je nourrissais mes alevins chaque jour et à n'importe quel moment de la journée. Mais aujourd'hui, j'ai compris qu'il fallait attendre au moins le lever du soleil. C'est dire que cette formation était très instructive. Elle nous a apporté de la connaissance. Je ferai de mon mieux pour respecter les consignes car je veux sortir de la souffrance actuelle et me prendre en charge véritablement ».
Moïse Uyé Francis (42 ans, Guiglo)
« A travers le formateur, qui est un exemple de réussite en matière de pisciculteur, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt ses modules. Je tiens à remercier la Banque africaine de développement et ses partenaires pour nous avons donné l'occasion de nous mettre à niveau. Mon ambition est de réussir mon activité et surtout apprendre à d'autres personnes les techniques de la pisciculture afin que ceux-ci y trouvent leur compte aussi ».
Contact:
Alexis Adélé, Département Communication et des relations extérieures / a.adele@afdb.org