Des étangs piscicoles ont été construits dans les zones d'intervention du projet pour diversifier les activités génératrices de revenus des populations.
Abdoulaye Maiga a accueilli avec enthousiasme la signature en 2015 de l'Accord de paix d'Alger entre l'État malien et les groupes armés du Nord. Sa commune, Ansongo, dans le nord du Mali, fait partie des plus touchées par la crise qui a éclaté en 2012. L'aboutissement des pourparlers inter-maliens a ouvert, pour des centaines de milliers d'habitants de la région, une nouvelle ère d'espérance, renforcée quelques mois plus tard par la mise en œuvre du Projet d'appui à la réinsertion socio-économique des populations du nord du Mali (PARSEP-NM).
Ce projet de 8,5 milliards de CFA est entièrement financé par un don de près de 6,5 milliards de FCFA de la Facilité d'appui à la transition, un instrument de la Banque africaine de développement, auquel s'ajoute un autre don de 1,5 milliard de FCFA du Fonds africain de développement, le guichet de prêt à taux concessionnels de la Banque. Il s'attaque aux vulnérabilités immédiates des groupes sociaux les plus fragiles : femmes, jeunes, déplacés internes, réfugiés de retour et populations nécessiteuses restées sur place. Au total, 635 000 personnes sont concernées.
Depuis 2015, le PARSEP-NM aide ces populations à sortir de cette période incertaine par la construction de marchés, de centres de santé, de latrines, l'aménagement de bas-fonds et de plaines agricoles, de champs de dattes, la production laitière ou l'installation de kits scolaires, la réalisation d'étangs pour la pisciculture et de centres multifonctionnels. Ces besoins ont été définis par les populations elles-mêmes, les ministères techniques et le partenaire financier ne jouant qu'un rôle d'appui et d'accompagnement.
A la demande des bénéficiaires, le projet a financé l'aménagement de centaines d'hectares de plaines agricoles.
Le PARSEP-NM, tout en faisant face à l'urgence, inclut aussi dans ses mécanismes le renforcement de la résilience des populations du nord du Mali grâce à son appui décisif à la relance des activités socio-économiques.
A Kidal, Tombouctou, Gao, Meneka et Taoudeni (nord) mais aussi à Mopti et Ségou (centre), le projet a transformé la vie des habitants et a modifié la carte sanitaire dans le nord et le centre, avec la construction de 27 nouveaux centres. L'offre de soins s'est considérablement améliorée à travers la formation et la réinstallation de 54 agents de santé dans les zones d'intervention du projet tandis que 20 centres multifonctionnels ont été ouverts pour les femmes.
A Kidal, Ségou, Mopti, Meneka et Taoudeni notamment, les actions du PARSEP-NM ont permis aux femmes de bénéficier d'un suivi régulier de grossesse et d'une assistance à l'accouchement. Ainsi, le taux d'accouchements assistés a été porté à 50% et le taux de mortalité maternelle a drastiquement chuté dans les deux régions.
Soustraire les jeunes à l'oisiveté
La jeunesse a fait l'objet d'une attention particulière dans les interventions du PARSEP-PM. A partir de la carte scolaire du pays, 54 écoles ont été construites, permettant de porter le taux de scolarité dans la zone à 90% pour les filles et garçons, contre 70 et 74% avant le démarrage du PARSEP-NM.
L'installation de 194 kits solaires a, par ailleurs, amélioré la vie quotidienne des élèves du Nord et du Centre : ils peuvent désormais prolonger leur temps d'étude jusqu'au soir, accéder aux nouvelles technologies et avoir la même ouverture au monde que leurs camarades de Bamako, Niamey, Dakar ou Abidjan.
Pour les jeunes non scolarisés, des regroupements de 1 000 jeunes ont bénéficié de soutien pour monter des activités génératrices de revenus ou trouver des emplois permanents. Dans les deux cas, l'enjeu reste le même pour la Banque africaine de développement : les soustraire à l'oisiveté et les empêcher de céder aux sirènes de l'exode, de l'immigration clandestine, du narcotrafic ou même prévenir les risques qu'ils soient la proie facile des groupes terroristes qui sévissent dans la région.
Le projet a construit de nombreuses infrastructures communautaires pour améliorer la vie des populations.
Avec les femmes, les jeunes, les réfugiés de retour, les déplacés, les populations du nord et du centre du Mali ont vu leur qualité de vie s'améliorer avec la construction de latrines améliorées, la distribution à grande échelle de moustiquaires imprégnées ainsi que la mise en place d'au moins 54 nouveaux points d'accès à l'eau potable.
Le PARSEP-NM a contribué à améliorer la qualité de vie des bénéficiaires une des cinq grandes priorités de la Banque dites « High 5 ». Il a de ce fait, contribué à rendre possible la mise en œuvre de l'Accord d'Alger.
La Banque africaine de développement accompagne depuis plusieurs années, de façon spécifique ses pays membres régionaux en transition à travers son Bureau de coordination des États en transition qui assure la coordination et la gestion de la Facilité d'appui à la transition, principal donateur du PARSEP-NM.