La République de Djibouti tient à rétablir la vérité des faits concernant Fouad Youssouf Ali

Palais présidentiel du Djibouti
13 Juin 2020
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InfoWire

Depuis quelques jours, certains milieux liés à l’opposition propagent des accusations mensongères et des théories infondées concernant l’incarcération de monsieur Fouad Youssouf Ali à la Prison Civile de Gabode. La République de Djibouti conteste formellement ces “versions” qui circulent dans certains médias, y compris des publications étrangères.

La République de Djibouti tient à rappeler les faits graves, tout particulièrement en ce qui concerne un officier des Forces Armées Djiboutiennes, qui ont conduit à l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de monsieur Fouad Youssou Ali. Ces faits ont été commis en flagrant délit, comme le prouve d’ailleurs une vidéo enregistrée et diffusée par ses soins.

Le 9 avril 2020, le Procureur de la République a requis l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de monsieur Fouad Youssouf Ali, l’accusant d’avoir, à Djibouti, courant mars 2020 :

-       tenté de soustraire frauduleusement un aéronef militaire

-       détruit cet appareil entretenu une relation avec une puissance étrangère, en l’occurrence l’Erythrée

-       publié des paroles par voie de presse à caractère violent incitant à la haine et au soulèvement de la population dans le but de troubler gravement l’ordre public

-       porté atteinte à la défense nationale en provoquant les militaires à la désobéissance

-       diffamé publiquement les Forces Armées Djiboutiennes.

Il s’agit de faits particulièrement graves qui mettent en cause la sécurité nationale et qui interpelleraient la justice de n’importe quel État dans le monde.

Il n’existe pas de justice militaire à Djibouti. Monsieur Fouad Youssouf Ali devra répondre de ses actes devant une juridiction civile, comme tout citoyen djiboutien. Les droits de la défense de monsieur Fouad Youssouf Ali ont été respectés puisqu’il a été libre de garder le silence, lors de son interrogatoire de première comparution en date du 22 avril 2020, dans l’attente de recevoir l’assistance de l’avocat de son choix. Le 23 avril 2020, l’épouse de l’inculpé a bénéficié d’un permis de communiquer.

Précisons également qu’à l’époque, toutes les visites aux détenus étaient suspendues en raison des mesures de lutte et de prévention contre la pandémie de Covid-19. Le 7 juin 2020, un permis de communiquer est délivré à l’épouse, à la sœur de l’inculpé, à un parlementaire et à un membre de la société civile qui lui ont rendu visite à la Prison Civile de Gabode. Enfin, la Commission Nationale des Droits de l’Homme a visité la prison le 9 juin 2020 pour vérifier les conditions de détention de monsieur Fouad Youssouf Ali, mais également de l’ensemble des autres détenus.

Monsieur Fouad Youssouf Ali a illégalement réalisé une vidéo depuis l’intérieur de sa cellule, qui ne reflète pas les conditions réelles de sa détention et relève d’une mise en scène évidente. En effet, ce dernier bénéficie d’une cellule individuelle, sise dans un bloc comprenant d’autres cellules, parfaitement identiques, et bénéficiant d’une cour commune dans laquelle il est autorisé, au même titre que les autres détenus, à effectuer sa promenade bi-journalière. De plus, il dispose de sanitaires privatifs ainsi que d’installations permettant de ventiler correctement l’espace qui lui est imparti. La Prison Civile de Gabode est la seule prison du pays et monsieur Fouad Youssouf Ali ne subit aucun sévice ni ne souffre d’aucun régime particulier. Ces circonstances sont immédiatement et objectivement vérifiables.

En ce qui concerne la gravité de l’état de santé de monsieur Fouad Youssouf Ali, celle-ci ne ressort que de ses propres déclarations. À aucun moment, la structure médicale de la prison centrale de Gabode n’a rapporté la nécessité de le faire hospitaliser, mais la juridiction d’appel a tout de même ordonné que soit examiné son cas, par un collège d’experts assermentés. Précisons qu’il est par ailleurs établi que l’inculpé souffrait d’une maladie de la peau avant son arrestation, comme l’a confirmé son médecin traitant. Une expertise médicale est en cours et rendra son verdict dans les prochains jours.

Ceux qui se présentent comme les soutiens de monsieur Fouad Youssouf Ali ont véhiculé les théories les plus insensées dans le seul but de provoquer des troubles sur le territoire de Djibouti. Dans ce contexte, trois manifestations non-autorisées à Djibouti-ville, à Ali Sabieh et dans le quartier de Balbala ont donné lieu le 5 juin 2020 à des débordements inacceptables, menés par des éléments violents. L’intervention des forces de l’ordre a eu lieu dans ce contexte particulièrement difficile.

Des personnes ont été interpellées dont certaines se prévalant abusivement de la qualité de journalistes. Ces « supposés journalistes » ont été depuis libérés.

À Ali Sabieh, une banque notamment a été incendiée, l’agent de sécurité de l’établissement a été agressé par balle par les manifestants dans une tentative de braquage de la banque. Durant son intervention, la police a utilisé exclusivement des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour rétablir l’ordre. Une enquête diligentée par le Procureur de la République est en cours pour faire toute la lumière sur ces événements.

De toute évidence, comme le souligne finalement le prévenu lui-même, nous avons affaire à une manipulation politique liée à des milieux d’opposition peu soucieux de respecter le bon fonctionnement démocratique. Et dont l’objectif final est de porter atteinte à l’unité et à la cohésion nationale de Djibouti.

Dans ces moments particulièrement difficiles liés à la situation sanitaire et à l’épidémie de Covid-19, le gouvernement appelle au rejet de la violence et au respect des règles de la démocratie. Le gouvernement de la République de Djibouti prendra ses responsabilités pour la protection des biens et des personnes et contre ceux qui cherchent à instrumentaliser une affaire qui relève de la justice. Et qui cherchent à mettre en danger la sécurité nationale.

La culpabilité définitive de monsieur Fouad Youssouf Ali ne pourra être prononcée, le cas échéant, que par une juridiction de jugement. Il bénéficie aussi, bien entendu et à compter de son appréhension, de la présomption d’innocence. La justice doit pouvoir suivre son cours, sereinement, sans perturbation extérieure.

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