Le Projet d'amélioration de la gestion et de la valorisation des boues de vidange de Ziguinchor (PAGBZ), réalisé de 2013 à 2019, a favorisé l'accès aux services sécurisés d'assainissement aux populations des quartiers défavorisés de ce principal centre urbain situé au Sud-Ouest du Sénégal, à 455 km de Dakar.
Avant ce projet, Ziguinchor connaissait des problèmes d'assainissement avec un faible taux d'accès aux toilettes (45 %), l'absence de service approprié de collecte des boues des fosses septiques existantes, poussant le déversement de tels déchets dans l'environnement sans traitement. Ainsi, les sols, les eaux superficielles et souterraines, étaient exposés à cette pollution, avec des répercussions négatives sur la santé et le bien-être des populations de la ville. En 2011, environ 25 % des cas de consultation résultaient de maladies diarrhéiques.
« Grâce au projet, l'accès aux toilettes est amélioré dans les quartiers défavorisés ciblés. Les fournisseurs de services de vidange des boues des fosses des toilettes familiales ont vu leur capacité renforcée en gestion, exploitation des équipements et marketing social. De même, la ville dispose d'une station de traitement et de valorisation des boues de vidange. Ladite station sera mise en exploitation dès l'achèvement de la station d'épuration des eaux usées, également financée par la Banque dans le cadre d'une autre opération », relève Mme Wambui Gichuri, directrice du Département eau et assainissement de la Banque africaine de développement.
Le projet, financé à hauteur de 1,7 million de dollars américains par la Banque, a concerné notamment les populations des quartiers les plus pauvres de Ziguinchor (environ 30 000 en 2017) avec le mécanisme d'acquisition des toilettes mis en place.
La réalisation du projet a permis la construction de 820 toilettes familiales dans les quartiers de Colobane, Cobiyène, Soucoupapaye, Codoba, Djirighor, Lyndiane, Boucotte-sud, Diabir et Kénia. S'agissant de la gestion des boues de fosses de toilettes, la sensibilisation des populations a favorisé l'abandon de la pratique de leur vidange manuelle et le déversement des contenus desdites fosses dans l'environnement immédiat des habitats et dans les caniveaux de drainage des eaux pluviales. La pratique de la vidange mécanique a été ainsi vulgarisée et davantage professionnalisée.
La station de traitement des boues de vidange de capacité journalière de 120m3 est achevée et devrait être mise en service, au terme de la construction de la station de traitement des eaux usées, qui elle est en cours de finalisation. Cette station comprend également une unité de production de compost à partir des boues de vidange traitées de capacité journalière de 1,2 t. Ce compost est prévu pour être commercialisé comme fertilisant dans l'agriculture urbaine, très développée à Ziguinchor. Les ressources financières additionnelles qui seront ainsi générées contribueront à faire face aux charges d'exploitation de la station.
« Les investissements consentis ont permis de générer des emplois pour la réalisation et l'entretien des toilettes et d'améliorer la prestation de services des entreprises de vidange des boues », se félicite Seydou Sané, maire adjoint de la ville bénéficiaire du projet.
Selon lui, « ces ouvrages réalisés et les capacités améliorées des prestataires de services contribuent à préserver davantage la santé environnementale et humaine, réduisant ainsi, les dépenses pour la santé et les contentieux intercommunaux résultant du déversement des boues brutes dans les communes voisines de Ziguinchor qui ne disposait d'aucun site naturel propice ».
Les délégués des quartiers bénéficiaires du projet ont admis que le PAGBZ était concret, d'autant plus qu'il a répondu à une demande sociale réelle. « Le projet a permis l'accès des ménages à des toilettes à coût abordable et respectueuses de l'environnement. Il contribue à mettre fin à la pratique de la vidange manuelle des fosses et le déversement des boues vidangées dans l'environnement immédiat sans traitement préalable », ont salué les délégués de quartiers.