Entre 2018 et 2019, les recettes fiscales non‑pétrolières et les investissements du secteur privé au Tchad se sont développés, stimulant l'économie du pays, selon un rapport publié le 7 septembre 2020 par la Banque africaine de développement.
Avec le Programme d'appui à la relance économique (PARE), financé à hauteur de 20,4 millions de dollars américains par le Fonds africain de développement, le Tchad a amélioré la situation de ses finances publiques et renforcé le climat des investissements.
Grâce à la mise en œuvre de ce programme sur la période 2018-2019, le produit intérieur brut est passé de -3,1% en 2017 à +2,4% en 2018, et + 3% en 2019, tiré notamment par la hausse des prix du pétrole, principal produit d'exportation du pays. Toutefois, la croissance cible initiale de 6,8% du PIB ne sera pas atteinte en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, qui devrait plonger le pays dans la récession.
« Les perturbations du commerce international et la baisse de la demande de pétrole et des autres matières premières, couplées aux mesures restrictives internes de prévention et de protection contre la pandémie, ont conduit à l'arrêt ou au ralentissement des activités économiques, se traduisant par un PIB prévu en repli de 0,1% en 2020 d'après le scénario le plus optimiste », explique le rapport d'achèvement du programme, conduit par Régis Lakoué Dérant, chargé principal de gouvernance à la Banque.
L'exécution des réformes prévues par le PARE a permis néanmoins au gouvernement tchadien d'améliorer les finances publiques du pays. Ainsi, les recettes fiscales non pétrolières ont augmenté de 12% pour atteindre 421 milliards FCFA en 2019, contre 373 milliards FCFA en 2017. Concernant la maîtrise de la masse salariale, alors que la cible était de la ramener à 359 milliards FCFA (contre 376 milliards FCFA en 2017), les efforts engagés ont permis de maîtriser celle-ci à 355 milliards FCFA en 2019.
« Le PARE a également atteint les résultats escomptés en ce qui concerne les investissements publics financés sur ressources domestiques, qui sont passés de 36 milliards FCFA en 2017 à 105 milliards FCFA en 2019, soit le niveau de la cible », ajoute le rapport de la Banque africaine de développement.
Sur la même période, le volume des investissements privés a connu, en conséquence, un accroissement significatif, bien au-delà du niveau ciblé de 308 milliards FCFA en 2019. En effet, ces investissements sont passés de 268 milliards FCFA en 2017 à 386 milliards FCFA en 2019, soit une augmentation de 44%.
« Le Programme d'appui à la relance économique a été mis en œuvre de manière satisfaisante, malgré la fragilité du contexte économique et social, conclut le rapport de la Banque. Le ministère des Finances et du Budget a assuré le suivi de la mise en œuvre du PARE et toutes les structures techniques impliquées dans l'exécution du programme, ont joué pleinement leur rôle dans la réalisation des mesures spécifiques relevant de leur domaine de compétences. »