Le lancement du bureau régional pour l'Afrique du Centre mondial pour l'adaptation (GCA) a eu lieu ce mercredi à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
L'évènement s'est déroulé par visioconférence en raison des mesures sanitaires induites par la pandémie de Covid‑19. La Banque africaine de développement abrite désormais le GCA Afrique avec des objectifs ambitieux, qui visent à une meilleure efficacité des actions à mener à l'échelle du continent en matière d'adaptation.
L'événement a été marqué par une cérémonie de lancement de haut niveau rehaussée par la présence d'éminentes personnalités venant d'Afrique et du reste du monde, suivie par un forum sur le partenariat.
Une palette prestigieuse d'organisations d'envergure internationale a pris part aux deux sessions à travers une représentation de qualité : Nations unies, Banque mondiale, FMI, Nepad, Union africaine, Commission mondiale pour l'adaptation, Initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine, Fonds nordique de développement, etc.
Abordant la problématique de la désertification, Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l'environnement de la République du Congo, a relevé l'importance des partenariats pour sauvegarder les ressources du continent. « Nous courons après le temps. Le Bassin du Congo est le deuxième poumon écologique de la planète. L'heure est désormais à l'action et dans cette perspective, nous nous réjouissons de la création du GCA Afrique car il nous permettra de lever des fonds », a déclaré Soudan-Nonault, qui est également coordonnatrice de la Commission climat de l'UA pour le Bassin du Congo.
Les bénéfices d'une coopération Sud-Sud ont été mis en exergue par le professeur Saleemul Huq, directeur du Centre international sur le changement climatique et le développement, du Bangladesh, qui a appelé au renforcement de la coopération entre l'Asie et l'Afrique, et à l'échange d'expériences sur « l'adaptation à base communautaire ». Il a également exhorté à une meilleure implication des jeunes et à leur mise en réseau au niveau mondial dans le domaine de l'adaptation.
Les intervenants ont fait le lien entre la crise sanitaire qui demande des fonds, le besoin de plus d'investissements dans l'adaptation en réponse au changement climatique et la sécurité alimentaire des populations africaines.
« Les pays africains font face à des crises jumelles : la crise sanitaire et celle issue des méfaits du changement climatique », a avancé pour sa part, Hans Olav Ibrekk, directeur politique du ministère des Affaires étrangères de Norvège, « L'objectif clé est de lutter contre la faim, ne laisser personne sur le bord de la route. Il faut accroître les solutions naturelles. Le talent et le leadership sont présents en Afrique », a-t-il ajouté.
De son côté, Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, a souligné que le défi climatique ralentissait les progrès pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). « Nous avons besoin de nous concentrer sur quatre actions clés : l'adaptation doit être intégrée aux politiques nationales ; il faut prendre en compte du genre et mettre en place des systèmes d'alerte précoce ; car enfin, les bonnes réponses aux catastrophes naturelles permettent d'en atténuer les effets ». Des propos appuyés par Pritha Mitra, la représentante du Département Afrique au FMI, soulignant « une idée commune à tous : la résilience au changement climatique va de pair avec les ODD. »
Pour Ibrahima Cheikh Diong, directeur général de la Capacité africaine de risques (ARC) « il faut arriver à combiner l'adaptation, l'atténuation et la résilience, parce que le plus important reste la protection et le soutien aux populations. »
Jamel Saghir, membre du Conseil d'administration du GCA, a salué le lancement du bureau régional : « C'est un moment historique, un nouvel élan. Nous devons faire plus avant d'atteindre un point de non‑retour, a-t-il averti. Le GCA est un courtier en solutions. Il représente le lien manquant dans l'architecture des politiques d'adaptation, entre la finance, les solutions et les politiques. Il faut plus d'investissements dans l'adaptation, produire et partager plus de connaissances, il faut être innovant et travailler ensemble de façon harmonieuse. » Des paroles auxquelles a fait écho Peter Repinski, PDG par intérim du Global Water Partnership : « aujourd'hui, plus que jamais, des décisions sont importantes pour interconnecter nos actions. »
Les représentants des jeunes Africains au forum virtuel, Joshua Amponsem et Nisreen Elsaim, ont rappelé l'urgence d'une action efficace au niveau africain et planétaire afin que les effets du climat ne soient pas plus prononcés pour les générations futures et que les jeunes ne payent pas le prix d'un manque d'action collective.
Contact:
Amadou Mansour Diouf, Département de la communication et des relations extérieures, a.diouf@afdb.org