Mbaye Makthar Mbaye a le sourire. Les problèmes de transport jadis rencontrés au quartier de Pikine à Diourbel, à environ trois heures de route de Dakar (ne pas confondre avec Pikine à Dakar), sont de vieux souvenirs grâce aux avancées du programme « Promovilles ».
²« Auparavant, nous n'avions aucun moyen de transport en commun sur ces routes dégradées. Il était difficile de se déplacer. Maintenant, les nouvelles routes ont changé la donne », se félicite ce diourbellois.
Gabou Diop, habite lui, Keur Serigne Maloum, dans la commune de Kaolack. Il se réjouit de la fluidité du trafic « car, les routes sont bonnes. », « Mon quartier est devenu plus accessible parce que les moyens de transport en commun peuvent circuler sans difficulté. », commente-t-il.
Diourbel, Kaolack, Mbour et Thiès comptent parmi les vingt-trois communes du Sénégal qui ont bénéficié des infrastructures réalisées dans le cadre de la première phase du Programme de modernisation des villes, « Promovilles-1 ». Financé en 2017 grâce à un prêt de 114 millions d'euros du guichet BAD de la Banque africaine de développement, ce programme a amélioré la mobilité urbaine et les conditions de transport à travers la réalisation d'infrastructures routières, de systèmes d'assainissement et de réseaux d'éclairage moderne dans plusieurs quartiers populaires des différentes villes.
Comme plusieurs taximètres, motocyclistes et automobilistes, Ngorane Ngom de Thiès se dit soulagé. « Ma voiture s'est embourbée à plusieurs reprises sur de mauvaises routes. Maintenant, nous circulons librement en toute saison avec cette nouvelle route ». À Thiès, le programme « Promovilles 1 » a réalisé plus de neuf kilomètres de voirie avec assainissement et éclairage. Une station de pompage a même été installée dans la ville pour faire face aux inondations.
À Koundam, dans la région de Kaolack, la population se réjouit de la construction d'une nouvelle route ainsi que d'un terrain de football aménagé sur une zone jadis recouverte d'eau et de déchets. Habibou Sow raconte : « Auparavant, il était difficile de transporter les malades, notamment pendant la saison des pluies. Aujourd'hui, on se déplace facilement à toute heure. Cette route a donné à la ville le visage attrayant de la modernité. »
Au total, « Promovilles 1 » a aménagé 45,4 km de voiries, rénové 11,2 km et construit 21,6 km de voies pavées. Quelque 78 kilomètres de lignes électriques d'éclairage public ont été installées ainsi que 80 km de caniveaux pour le drainage des eaux pluviales. Ces investissements ont permis d'améliorer le trafic moyen journalier qui, en 2020, varie entre 508 et 13 820 véhicules par jour. La visibilité nocturne à cent mètres a été améliorée grâce à l'installation d'un système d'éclairage public sur tous les tronçons réalisés.
Ces infrastructures routières ont changé le quotidien de la population tout comme le système d'assainissement et d'éclairage installés dans les communes. « Pendant la saison des pluies, les gens abandonnaient leur maison devenue inaccessible », témoigne Yaro Ndiaye, délégué du quartier Diamegueune 2 à Mbour.
Amy Camara, relais communautaire à Mbour, explique qu'elle n'a plus peur de sortir tôt le matin. « Auparavant, il m'arrivait de croiser des agresseurs. Avec les lampadaires qui bordent les routes, je me sens désormais plus en sécurité. »
Outre la diversification des réseaux de transport et l'amélioration des conditions de circulation, « Promovilles 1 » a facilité le développement d'activités génératrices de revenus favorisant ainsi l'autonomisation économique des femmes.
À Kaolack, Mame Seye Diop, habitante du quartier Keur Moloum, est enthousiaste : « Ces infrastructures ont un impact réel sur nos activités quotidiennes. Quand vous avez une mobilité réduite ou inexistante, impossible de développer une activité et d'avoir une autonomie financière ».
Les réalisations de « Promovilles 1 » ont dynamisé le commerce et l'économie locale. C'est le cas à Mbour, commune réputée pour la densité de son trafic et son développement rapide. « Il y a un réel impact sur le commerce et l'économie, confirme le maire de la ville, Fallou Sylla. Les commerçants peuvent circuler sereinement et écouler leurs marchandises dans plusieurs quartiers de la ville désormais desservis par des moyens de transport en toute saison. »
Avec ces infrastructures, le programme « Promovilles 1 » renforce un développement urbain véritable en élargissant les opportunités économiques et sociales au Sénégal.
Les ressources proviennent du Guichet BAD et non FAD, les deux instruments sont différents.