Quinze ans après sa naissance, la Facilité africaine de l'eau (FAE) a contribué au renforcement institutionnel des organisations compétentes en matière d'eau dans les pays membres régionaux (PMR) en Afrique. Elle demeure un instrument essentiel pour le continent, selon l'évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement. La FAE est l'un des rares acteurs du secteur de l'eau qui interviennent à l'échelle continentale en Afrique pour appuyer la préparation des projets.
Dans un rapport publié le 30 septembre, IDEV souligne que les projets de la FAE ont influencé de manière appropriée et satisfaisante la gouvernance de l'assainissement dans les PMR en termes d'engagement des parties prenantes, de développement et pratiques stratégiques, d'amélioration de la planification et de l'administration, d'engagement du secteur privé, entre autres.
« La Facilité africaine de l'eau a permis aux PMR, d'introduire avec efficacité des modèles innovants de gestion des ressources hydriques nationales. Elle a encouragé la planification et la gestion stratégiques et intégrées des ressources hydriques à l'échelle nationale », note le rapport. « Cet appui a contribué à la promotion de la coopération entre les riverains et les parties prenantes, comblé le fossé institutionnel, et facilité l'amélioration des politiques, des lois, des règlements et des systèmes d'information dans le cadre de la gestion des ressources en eau partagées », précise le rapport.
Depuis ses débuts en 2005, la FAE a fait exécuter 118 projets, dont un quart dans des pays en transition et des contextes vulnérables. Toutefois, le cadre dans lequel ils ont été conçus en tant que projets transformateurs est limité. En outre, IDEV relève que la FAE a, certes, aidé les organisations et/ou pays bénéficiaires à générer des connaissances utiles sur l'eau, mais elle a été peu efficace en matière de création des produits du savoir à une échelle susceptible de tirer des enseignements de ses interventions.
L'évaluation indépendante a ainsi formulé cinq recommandations pour améliorer le fonctionnement de l'instrument. « La FAE doit être plus souple et efficiente, pour maintenir son avantage comparatif et remplir ses missions, en collaboration avec la Banque. De plus, les opérations de la Banque et de la Facilité doivent être synchronisées autant que possible afin de maximiser les synergies entre les deux institutions », propose l'Unité d'évaluation indépendante.
Au regard des origines politiques de la Facilité, l'évaluation indépendante du développement de la Banque demande que la composition du Conseil de direction de la FAE soit élargie pour englober un ensemble plus large de partenaires et améliorer son orientation stratégique. La FAE doit également améliorer la publication et la communication de ses résultats à ses divers partenaires, adopter des mesures concrètes afin d'améliorer son efficacité opérationnelle et collaborer davantage avec les décideurs.
La Facilité est une initiative du Conseil des ministres africains de l'eau (AMCOW). Elle est hébergée et gérée par la Banque africaine de développement. Son conseil de direction comprend treize membres issus des donateurs du Fonds, de la Banque africaine de développement, de l'Union africaine et d'ONU-Eau/Afrique.
Depuis 2006, la FAE a mobilisé 163 millions d'euros auprès de quinze institutions financières bilatérales et multilatérales, de fondations et de gouvernements africains, à savoir : la Banque africaine de développement, l'Algérie, l'Australie, l'Autriche, la Fondation Bill et Melinda Gates, le Burkina Faso, le Canada, le Danemark, la Commission européenne, la France, le Fonds nordique de développement, la Norvège, le Sénégal, l'Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.
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