La Banque africaine de développement et plusieurs partenaires lancent le réseau « Femmes pour l'éthique et la conformité en Afrique »

27 Octobre 2020
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African Development Bank (Abidjan)

Ce réseau, qui bénéficie du soutien de la Banque africaine de développement, est destiné à lutter contre la corruption, les comportements contraires à l'éthique et à soutenir les femmes cadres et dirigeantes dans les secteurs public et privé en Afrique

La Banque africaine de développement et plusieurs partenaires ont lancé, lors d'un webinaire organisé jeudi 22 octobre, le réseau « Femmes pour l'éthique et la conformité en Afrique » (WECA, « Women in Ethics and Compliance in Africa »), une initiative qui regroupe des femmes africaines cadres et dirigeantes impliquées dans la lutte contre la corruption et la non-conformité dans les entreprises et activités commerciales.

Les dirigeants de la Banque, de la Coalition pour les opérations éthiques (COE) et du Pacte mondial des Nations unies ont ainsi annoncé officiellement la création de la seule organisation de soutien aux femmes cadres et dirigeantes qui s'efforcent de lutter contre les pratiques d'entreprise contraires à l'éthique en Afrique.

« La création de ce réseau est une réaffirmation de l'engagement de la Banque africaine de développement à travailler pour que le développement durable repose sur la réduction des inégalités entre les sexes, en mettant l'accent sur des axes essentiels comme l'éthique et la conformité. Nous invitons les femmes cadres ou dirigeantes, qui sont dans les secteurs privé et public en Afrique, à nous rejoindre pour participer à la réalisation des objectifs de ce réseau », a déclaré Vanessa Moungar, directrice chargée du Genre, des femmes et de la société civile au sein de la Banque africaine de développement.

Sanda Ojiambo, directrice générale du Pacte mondial des Nations unies, a réitéré le soutien de son organisation aux missions de WECA. « Le Pacte mondial des Nations unies est tout à fait en phase avec les objectifs du réseau « Femmes pour l'éthique et la conformité en Afrique » afin de faire progresser, de façon coordonnée, les pratiques d'entreprises conformes à l'éthique, les mesures anti-corruption à travers le continent, et pour permettre à une nouvelle génération de femmes dirigeantes opérant sur le terrain de disposer de nouveaux moyens », a-t-elle déclaré devant l'auditoire virtuel composé de spécialistes confirmés dans les domaines de l'éthique et de la conformité.

Les participants ont débattu des multiples obstacles auxquels sont confrontées les femmes qui occupent des postes de direction dans le monde des affaires en Afrique, largement dominé par les hommes. Les membres fondateurs du réseau WECA se sont engagés à remédier au manque de moyens et de soutien auquel doivent faire face les dirigeants en matière d'éthique. Le réseau s'est également engagé à réduire le déficit en ressources humaines sur le continent dans le domaine de l'éthique et de la conformité. Les participants entendent ainsi conseiller et encadrer les jeunes professionnelles pour leur permettre de progresser dans leur carrière. Pour certains ce soutien devrait commencer dès le plus jeune âge pour les filles.

« Il est nécessaire de créer une prise de conscience et une pédagogie au niveau mondial pour aborder la question de l'égalité des sexes d'un point de vue culturel », a déclaré Rhibetnan Yaktal, responsable à l'international de la conformité chez Puma Energy.

Cette rencontre a également permis de se pencher sur les difficultés liées au déclenchement de la pandémie de Covid-19 qui pose aussi des préoccupations éthiques pour l'ensemble des dirigeants, en particulier les femmes.

Une table ronde était organisée sur le thème : « Les femmes et la conformité en Afrique : enjeux et opportunités, s'adapter à la période actuelle de pandémie de Covid-19 ». Selon ses intervenants, la conformité est un problème d'actualité. Certains participants ont relevé que les femmes jouent un rôle important dans la lutte contre la pandémie, ce qui entraîne des changements majeurs dans le fonctionnement et les interactions des entreprises. D'autres ont déclaré que la pandémie ne saurait être une excuse pour les entreprises qui ignorent les problèmes d'éthique et d'intégrité.

« Les femmes sont particulièrement bien placées pour faire face aux difficultés, aux obstacles et aux crises. Par exemple, les femmes occupant des postes de direction gèrent mieux les effets de l'actuelle pandémie, produisant plus de résultats reposant sur un leadership éthique et une forte intégrité », a déclaré Lisa Miller, chargée de l'Ethique et de l'intégrité à la Banque mondiale.

Favoriser une culture de l'éthique et de l'intégrité au sein des entreprises et des sociétés

Les secteurs public et privé en Afrique et les organisations de la société civile accusent un retard dans la mise en place d'une culture de l'éthique et de la conformité dans les entreprises, selon Olajobi Makinwa, cheffe des relations intergouvernementales et de l'Afrique pour le Pacte mondial des Nations unies (UNGC), également membre fondatrice du réseau WECA. « Le réseau WECA soutiendra la participation des pairs, l'échange d'idées et d'informations sur les meilleures pratiques en matière d'éthique et de conformité, le dialogue sur les problèmes émergents en la matière, et défendra le leadership des femmes dans ce domaine à travers le continent. »

Le webinaire comportait également un volet consacré au harcèlement sexuel subi par les femmes. Paula Santos Da Costa, responsable du Bureau de l'éthique à la Banque africaine de développement, a déclaré qu'il fallait travailler sur une « culture de la parole » et « mettre en œuvre une politique de tolérance zéro sur le lieu de travail. »

Vanessa Moungar a rappelé aux participants que la Banque pratiquait la tolérance zéro en matière de corruption et veillait à ce que toute vulnérabilité liée aux affaires de fraude et de corruption soit détectée rapidement et que de tels risques soient contrôlés tout au long de la mise en œuvre de ses projets et programmes.

Sorita Botha, conseillère juridique et conformité chez Distell, s'est réjouie du lancement du réseau WECA : « Je suis sûre que nous connaîtrons des exemples de réussite chez les femmes en matière d'éthique et de conformité dans les mois et années à venir. C'est le début d'une ère nouvelle dans le renforcement de l'autonomie des femmes et de leur capacité à occuper des fonctions de premier plan en Afrique. »

Le webinaire a été enregistré et est accessible ici : (code d'accès : qMF3ecY)

Contact:

Amba Mpoke-Bigg, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement, e-mail : a.mpoke-bigg@afdb.org

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