La Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique et ONU Femmes ont dévoilé les détails du rapport sur l'Indice de genre en Afrique lors d'un évènement mondial diffusé virtuellement le 1er décembre.
L'Indice de genre en Afrique est la mesure la plus complète sur l'égalité des sexes réalisée dans 51 des 54 pays africains. Ce rapport met en lumière les progrès réalisés en matière d'égalité entre les femmes et les hommes dans l'éducation, la santé, l'emploi et les salaires, ainsi que la participation et le leadership en politique.
L'objectif de l'Indice est de fournir aux gouvernements et aux partenaires des données fiables et essentielles pour mettre au point des réformes fondées sur des données probantes, suivre les progrès et évaluer l'efficacité des politiques visant à promouvoir l'égalité de genre.
« Notre but, en nous appuyant sur cet Indice de genre relatif au continent africain, est d'ouvrir un dialogue et un débat éclairé et de promouvoir des réformes permettant de favoriser l'égalité de genre aux niveaux national et régional. Nous espérons également qu'il viendra enrichir et orienter les discussions partout dans le monde où le développement de l'Afrique est à l'ordre du jour », a déclaré Vanessa Moungar, directrice du département Genre, Femmes et Société civile de la Banque, à l'ensemble des participants en ligne.
Le webinaire a rassemblé plus de 150 participants, dont des représentants des pouvoirs publics, d'institutions de développement, du secteur privé et de la société civile, pour discuter des moyens permettant d'accélérer les progrès en faveur des femmes et des filles en Afrique.
« La réduction des écarts entre les sexes n'est pas un jeu à somme nulle, mais un cheminement vers un avenir où tout le monde est gagnant. L'égalité de genre est une question d'efficacité économique et de compétitivité, qui conduit à l'obtention d'autres résultats clés en matière de développement », a déclaré Thokozile Ruzvidzo, directrice de la division du Genre, de la Pauvreté et de la Politique sociale à la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA).
Les collaborateurs ayant travaillé à la première publication conjointe de l'Indice par la Banque et la CEA ont déclaré que le rapport reflétait les progrès réalisés dans l'obtention de données statistiques et sur le genre en Afrique.
« L'Indice arrive à point nommé, en particulier dans le contexte de la pandémie de Covid-19, car il sert, en quelque sorte, de base de référence pour savoir où nous en étions avant la crise sanitaire », a déclaré Papa Seck, statisticien en chef et responsable par intérim de la section recherche et données pour ONU Femmes.
« Espérons que les prochaines éditions nous diront exactement quel a été l'impact de la crise et aussi quelle a été la réponse apportée par nos pays », a-t-il ajouté.
Outre Martha Mbombo, directrice exécutive adjointe au ministère de l'Égalité de genre et de la Protection de l'enfance de Namibie, plusieurs autres personnalités ont pris part au lancement de ce rapport : Elena Ruiz Abril, conseillère en politiques régionales pour l'autonomisation économique des femmes en Afrique de l'Ouest et du Centre à ONU Femmes ; Jackeline Ogero, directrice du crédit à la Kenya Women Microfinance Bank et Shungu Gwarinda, PDG par intérim et directrice de programmes chez Graça Machel Trust. Basil Jone, coordonnateur principal des programmes et des politiques de la Banque, au sein du département Genre, Femmes et Société civile, était le modérateur du panel.
L'Indice de genre pour l'Afrique aborde trois dimensions : sociale, économique et représentation et autonomisation. Il présente des solutions pour l'adoption de mesures, de politiques et d'investissements capables de changer le statu quo et de générer des gains pour les populations du continent.
L'Indice classe les pays dans chaque dimension, puis globalement, sur une échelle de 0 à 100 %, qui représente la parité hommes-femmes. Les scores par pays se situaient dans une fourchette de 24 % à 79,7 %, le score moyen étant de 48,6 %.
Voici quelques-uns des points saillants de l'Indice de genre en Afrique :
S'agissant de la dimension sociale, les femmes continuent d'être désavantagées dans les domaines de l'éducation et de la formation, en dépit de certaines améliorations. Elles se heurtent à des obstacles, surtout dans le domaine de la santé, et sont plus vulnérables à la violence, notamment aux violences sexuelles.
S'agissant de la dimension économique, les jeunes femmes sont plus susceptibles que les jeunes hommes d'occuper un emploi informel, mal rémunéré et précaire. Le rapport recommande de remettre en question certaines traditions concernant le rôle respectif de l'homme et de la femme dans la société africaine, notamment pour ce qui est du travail domestique non rémunéré, de l'offre de services de garde d'enfants abordables, et du congé de maternité rémunéré.
S'agissant de la dimension concernant la représentation et l'autonomisation, la conclusion est que, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, la prise de décision au plus haut niveau demeure en général la prérogative des hommes. Le rapport relève également que les parlements comptant une plus large proportion de femmes tendent à promouvoir des législations tenant compte des besoins des femmes et de la problématique de l'égalité de genre. De même, lorsqu'un plus grand nombre de femmes siègent dans les conseils d'administration d'entreprises, celles-ci enregistrent de meilleurs résultats financiers.
Cliquez sur ces liens pour télécharger l'Indice de genre en Afrique :
Indice de genre de l'Afrique 2019 - Rapport méthodologique et statistique
Rapport 2019 sur l'Indice de genre en Afrique - Rapport analytique
Contact:
Banque africaine de développement
Alphonso Van Marsh, responsable principal du contenu numérique et des événements de la Banque, courriel : a.vanmarsh@afdb.org
Contact technique :
Koffi Marc Kouakou, économiste statisticien, département Genre, Femmes et Société civile, Banque africaine de développement
CEA (ONU) :
Gonzague Andre Rosalie, responsable genre, CEA/UNECA, courriel : rosalie@un.org