Au cours d'une conférence digitale, l'Alliance Sahel a fait officiellement le bilan de trois ans d'existence, le mardi 19 janvier. Le panel de la conférence a réuni des intervenants de haut niveau, parmi lesquels la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, Arancha González Laya, et le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamoudou Kane.
Le rapport de l'Alliance a analysé au total, 507 projets représentant environ dix milliards d'euros d'engagements sur la base de 22 indicateurs agrégés. Selon le rapport, les projets soutenus par les membres de l'Alliance s'alignent à la fois sur les plans de développement nationaux des cinq pays mais également sur les cadres établis par le G5 Sahel.
Au cours de ces trois années d'exercice, un demi-million de paysans et d'éleveurs ont été soutenus, 420 000 jeunes ont bénéficié de formations professionnelles, 550 000 personnes ont pu avoir accès à l'électricité et 1,6 millions à l'assainissement. De plus, environ 5,6 millions de personnes ont eu accès à l'eau potable et plus de trois millions d'enfants ont été vaccinés et 1200 organisations de la société civile soutenues.
« L'Alliance Sahel s'est affirmée comme un mécanisme privilégié de dialogue avec le G5 Sahel et ses États membres », a déclaré la ministre Arancha González Laya, présidente de l'assemblée générale de l'Alliance Sahel. À ce jour, l'Alliance Sahel compte 24 partenaires (membres gouvernementaux, des organisations multilatérales de développement entre autres) et représente près de 17 milliards d'euros de financements.
« En soutenant près de 900 projets de développement, nous nous mobilisons dans les zones de grande insécurité comme dans les régions créatrices d'emplois pour améliorer la vie
des populations par des réalisations très concrètes », a indiqué Remy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD).
Plus spécifiquement pour le Programme de développement d'urgence (PDU) du G5 Sahel, « l'Alliance Sahel et le G5 Sahel ont œuvré au démarrage de 18 projets sur 21 dans le cadre du Programme de développement d'urgence (PDU) dans les secteurs prioritaires de la résilience, de l'eau, et de la cohésion sociale », a affirmé le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamoudou Kane, président du Conseil des ministres du G5 Sahel.
La question centrale de la redevabilité
Tertius Zongo, directeur de la Chaire Sahel de la Fondation d'études et de recherche sur le développement international (FERDI), a rappelé l'importance de la « redevabilité vis-à-vis des populations bénéficiaires » et non pas seulement vis-à-vis des bailleurs, car cela permet d'éviter « ce sentiment de marginalisation des individus les plus vulnérables ».
Maman Sidikou, secrétaire exécutif du G5 Sahel a souligné qu'« il est primordial de passer des déclarations aux actes, et d'abandonner l'approche fragmentée d'opérateurs privilégiant la notoriété de leurs interventions à l'atteinte de résultats tangibles. »
En clôture de la conférence, Angel Losada, représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel a souligné : « Notre engagement est plus important que jamais. La stabilisation de la région et les processus démocratiques nationaux, tels que celui en cours au Mali, doivent être accompagnés aussi par le développement. »
L'Alliance doit désormais consolider son action et faire la preuve, de manière tangible et visible, d'une efficacité accrue sur le terrain en raison de l'urgence de la situation, qui ne cesse de se détériorer.
La Banque africaine de développement a été activement impliquée dans l'Alliance Sahel depuis sa création. Elle est à la tête du groupe de travail sur l'agriculture, le développement rural et la sécurité alimentaire, et co-dirige avec les Pays-Bas, le groupe de travail sur le climat.
Au Tchad, le rapport évoque, le Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes socio-écologiques du Bassin du Lac Tchad (PRESIBALT) financé à hauteur de 6,5 millions d'euros par la Banque dans le but de réaliser des travaux d'aménagements importants pour améliorer l'hydraulicité des tributs du Chari-Logone et de la Komadougou-Yobé afin de revitaliser les plaines d'inondation et préserver les écosystèmes et la biodiversité.
En outre, la Banque a lancé l'initiative « Desert to Power » qui vise à la production de dix gigawatts d'électricité pour alimenter 250 millions de personnes d'ici à 2025 dans onze pays du Sahel dont les pays du G5 Sahel.
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a été nommé « champion » de l'initiative africaine de « la Grande muraille verte » (GGW), en marge de l'édition 2021 du « One Planet Summit » tenue le 11 janvier. Cette initiative regroupe onze pays sahéliens d'Afrique dont les cinq pays du G5Sahel.
Pour la directrice Afrique de l'Ouest de la Banque, Marie-Laure Akin-Olugbadé, la Banque africaine de développement continuera d'être un partenaire important de l'Alliance : « L'Alliance Sahel n'a jamais été aussi sollicitée au moment où nous soutenons collectivement les gouvernements du G5 Sahel pour atteindre rapidement un progrès socio-économique inclusif et écologique, améliorer les moyens de subsistance, lutter contre le changement climatique et renforcer la résilience des pays. La Banque africaine de développement est pleinement engagée à faire sa part. Ensemble, nous continuerons d'œuvrer pour un Sahel prospère, stable et résilient. »
Le rapport de l'Alliance Sahel est disponible via son site Internet : www.alliance-sahel.org
Contact:
Romaric Ollo Hien I Département de la communication et des relations extérieures I Banque africaine de développement I Email : o.hien@afdb.org
Aude Rossignol, chargée de communication, Unité de Coordination de l'Alliance Sahel, aude.rossignol@giz.de tel : +32 492 135 848