C'est dans le sillage de l'Accord de paix signé en 2015 à Alger entre l'État malien et les groupes armés que le Projet d'appui à la réinsertion socio-économique des populations du nord du Mali (PARSEP-NM) a démarré en 2017 pour une durée initiale de quatre années (2017-2020).
Le gouvernement malien avait alors obtenu de la Banque africaine de développement un don du Fonds africain de développement (FAD) et un autre don de la Facilité d'appui à la transition-FAT, un instrument financier dédié aux pays en difficulté- estimés à quelque 8,15 milliards FCFA (environ 12 millions d'euros) afin de financer le Projet d'appui à la réinsertion socio-économique des populations du Nord Mali (PARSEP-NM). La contribution de l'Etat malien étant évaluée à près de 400 millions de FCFA (environ 600 000 euros).
Dans ce contexte d'urgence où il fallait agir très vite, en faveur de 635 000 personnes vulnérables (femmes, jeunes, réfugiés retournés, déplacés internes), le projet choisit une approche novatrice, mettant les bénéficiaires au début et à la fin du processus de décision.
Les réalisations vont de la construction de 25 étangs piscicoles pour certains, à l'aménagement de 152 hectares de plaines de bas‑fonds pour d'autres comme Habiba, Maïga, Ould Baba, Doucouré, Ahmed, Malika.
Ailleurs, les bénéficiaires ont choisi l'aménagement de dix champs de dattes. Tandis que d'autres optent pour la mise en place d'unités de production laitière ainsi que la construction de marchés, de parcs animaliers, après avoir choisi l'emplacement de 54 points d'accès à l'eau potable, de 27 centres de santé, de 54 écoles et les sites des latrines aménagées.
Les bénéficiaires prennent ensuite le contrôle total des infrastructures communautaires à travers des Comités de gestion (CG) auxquels le projet apporte une assistance technique en formation. Des ONG locales aux leaders communautaires en passant par la société civile, les élus locaux et les jeunes, l'ensemble des composantes de la société malienne se trouve ainsi associé à la gestion des infrastructures du projet. Une attention spéciale est portée à la dimension genre avec l'implication des femmes à hauteur de 30% dans les décisions régionales et locales. Sur 344 membres des CG d'ouvrages communautaires formés par le projet, au moins 103 sont des femmes.
Enfants maliens connectés au monde
Outre cette gestion démocratique et participative, le PARSEP-NM apporte un appui au développement local en permettant l'augmentation de 50% du montant des taxes et impôts perçus par les collectivités locales. Cette augmentation de ressources propres est un enjeu crucial pour les communes des régions cibles confrontées à de nombreuses urgences post-conflit.
Grâce à cette approche qui met au cœur de son intervention les bénéficiaires, le projet a obtenu des résultats tangibles qui confortent la résilience des populations face aux vulnérabilités.
Le PARSEP-NM a amélioré la qualité de vie des populations, une des cinq priorités opérationnelles de la Banque dites « High 5 », à travers la réalisation d'infrastructures sociales de base (écoles, centres de santé, points d'eau), le renforcement du développement local et de la démocratie à la base. Il a permis à Salimata, Ali, Malika, Zeidane, Camara, Aminata, Baba, Boubèye, Ben Omar, Farida, des jeunes écoliers des régions du nord et du centre du Mali, d'avoir une ouverture sur le monde à travers la fourniture de 194 kits solaires qui rendent ainsi possible l'accès aux nouvelles technologies de la communication et de l'information.
Les salles de classe ont été équipées de kits solaires pour permettre l'accès des enfants aux TIC.
L'une des plus grandes réussites du PARSEP-NM a été de mettre les bénéficiaires au cœur de son intervention. Grâce à cette démarche, les activités du projet n'ont jamais été interrompues, en dépit de la dégradation de l'environnement sécuritaire dans le nord et le centre du Mali, confrontés à des attaques terroristes permanentes.
Le Projet d'appui à la réinsertion socio-économique des populations du Nord du Mali (PARSEP-NM) visait en effet à contribuer à la réinsertion socio-économique des populations du Nord et du Centre à travers la restauration des services sociaux de base, le renforcement des capacités et la relance des activités socio-économiques. Il avait ainsi pour objectifs spécifiques de renforcer la paix, la sécurité et la cohésion sociale ; d'améliorer l'égalité des genres et la gouvernance locale ; de favoriser l'accès des populations aux services sociaux de base et de promouvoir la relance économique.
Le projet est finalement intervenu dans vingt-sept communes réparties dans les régions de Ségou (2), Mopti (2), Tombouctou (6), Gao (5), Kidal (5), Ménaka (3), et Taoudéni (4).
L'unité de gestion du PARSEP-NM est le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) pour le compte du ministère de la Santé et du développement social. Des conventions de maîtrise d'ouvrage déléguée ont été signées avec l'Agence pour l'exécution des travaux d'infrastructures et d'équipements ruraux (AGETIER) et l'Agence d'exécution des travaux d'intérêt public (AGETIPE).
Si l'insécurité est souvent la cause de l'arrêt automatique des activités des projets, ici les interventions du PARSEP-NM ont continué, les locaux étant à la fois bénéficiaires et décideurs dans le projet.
La Banque africaine de développement a construit un savoir-faire reconnu dans la stabilisation des crises, la relance économique et la réinsertion socio-économique, notamment au Sahel, dans le Bassin du Lac Tchad et la Corne de l'Afrique.