Les pêcheries africaines en besoin de réformes pour renforcer la résilience post Covid-19 (étude)

8 Avril 2021
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African Development Bank (Abidjan)

Le secteur africain de la pêche pourrait bénéficier considérablement d'infrastructures et de services d'appui appropriés, qui font généralement défaut. Actuellement, le secteur fait face aux défis de la fragilité des chaînes de valeur et de la commercialisation, à la faiblesse des institutions de gestion et à de graves problèmes liés à la gouvernance des ressources halieutiques.

Telles sont les conclusions d'une étude que le Centre africain des ressources naturelles a menée de mars à mai 2020. Le centre est, un département hors-prêts de la Banque africaine de développement. L'étude a porté sur l'impact de la pandémie de Covid-19 dans quatre pays - le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal et les Seychelles. Les économies de ces pays dépendent fortement de la pêche marine. Le secteur de la pêche est également une très grande source d'activité économique ailleurs en Afrique. Il fournit des millions d'emplois sur tout le continent.

L'étude informe sur les mesures appropriées et opportunes que les quatre pays ont prises pour éviter de graves perturbations de l'approvisionnement, sauver des milliers d'emplois et maintenir la transparence de la gouvernance dans un contexte d'incertitude et de crise mondiale.

Les lacunes en matière d'infrastructures concernent les installations de débarquement, les capacités de stockage et de transformation, les équipements sociaux et sanitaires, l'eau et l'électricité, la production de glace et les routes d'accès aux marchés.

Sur la base des résultats, les chercheurs ont formulé des recommandations pour renforcer la résilience du secteur de la pêche en Afrique dans le contexte d'une crise prolongée et dans la perspective d'une reprise post-Covid-19.

Concrètement, l'étude plaide fortement pour :

Une reconnaissance accrue du rôle essentiel des acteurs de la pêche maritime et en particulier des droits d'accès aux ressources des pêcheurs artisanaux.

Le renforcement de la collecte de données statistiques désagrégées par sexe dans un secteur qui emploie un très grand nombre de femmes

La mise en place d'infrastructures et de services d'appui dans les centres de débarquement et de transformation des produits de la pêche, avec en priorité l'accès à l'eau.

L'investissement dans le capital humain pour disposer de compétences de haut niveau dans les différents domaines de la gestion des pêches.

L'amélioration des cadres de gouvernance du secteur en privilégiant la participation du secteur privé et de la société civile dans la formulation des politiques sectorielles et la définition des mesures de gestion.

L'étude recommande des réformes urgentes pour rendre la pêche marine plus résiliente et permettre au secteur de contribuer durablement à la richesse des pays côtiers du continent.

La pêche marine contribue de manière cruciale à la sécurité alimentaire et à la qualité de vie en Afrique. Une bonne nutrition est un facteur clé de la qualité de vie, et le secteur de la pêche marine soutient la nutrition de plus de 300 millions de personnes, dont la majorité sont des enfants, des jeunes et des femmes. Il fournit également plus de 10 millions d'emplois directs et indirects.

Dominé par la pêche artisanale et les chaînes de valeur traditionnelles, le secteur de la pêche en Afrique est principalement informel et est rarement pris en compte dans les politiques publiques ou dans l'évaluation de la richesse des pays.

A l'instar d'autres secteurs, celui de l'industrie de la pêche en Afrique a été sévèrement touché par la pandémie de Covid-19. Le Covid a affecté les marchés d'approvisionnement et le commerce régional. Cela a entraîné des pertes économiques substantielles pour la plupart des ménages qui dépendent de la pêche.

Les auteurs : Philippe Tous, responsable principal des pêches, et Salimata Soumaré, chargée senior de la gouvernance des ressources naturelles, travaillent au Centre africain des ressources naturelles.

A propos du Centre africain des ressources naturelles (ECNR) : l'ECNR est une entité hors-prêts établie par la Banque africaine de développement pour renforcer la capacité des pays africains à gérer les ressources naturelles pour améliorer les résultats du développement et la croissance inclusive et verte. Le Centre fournit un renforcement des capacités institutionnelles, des conseils en matière de politiques, des orientations stratégiques sur les investissements et les négociations, ainsi qu'une assistance technique ciblée sur les questions réglementaires. L'ECNR est également le point focal des activités de la Banque dans le secteur des ressources naturelles, collaborant avec les gouvernements africains, les institutions régionales, le secteur privé, les organisations de la société civile (OSC) et les donateurs. Le champ d'action du Centre combine les ressources renouvelables (eau, forêts, terres et pêche) et non‑renouvelables (pétrole, gaz et minéraux). L'ECNR fournit aux pays africains des produits, outils et services et axés sur des solutions pratiques afin d'accroître leur capacité à atteindre une croissance inclusive et durable grâce à une meilleure gestion des ressources naturelles.

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